ABU AYYUB AL MASRI , LE TERRORISTE " IRAKIEN "
Irak/terrorisme : Ombres et incertitudes sur le parcours d’Abu Ayyub Al Marsri, le terroriste "irakien"
On ne sait aujourd’hui que peu de choses sur le leader d’Al-Qaïda en Irak et successeur d’Abou Moussab Al-Zarqaoui (tué le 7 juin 2006 à Baaqouba en Irak). Abou Ayyoub al-Masri, alias Abu Hamza Al-Mouhajer dont certains pensent que la véritable identité serait en réalité Youssef Al-Dardiri viendrait d’Egypte où il aurait vu le jour entre 1965 et 1969 (le 21 décembre 1969 exactement selon l’avocat Montasser Al-Zayyat, ancien militant islamiste) dans la région du delta du Nil. Le terroriste aurait passé son enfance dans la banlieue Cairote de Zawiya Hamra avant de rejoindre d’abord les Frères Musulmans puis en 1982 le Jihad islamique par la voie de sa filière égyptienne.
Entre la fin des années quatre-vingt et 1995, il aurait été en contact étroit avec Oussama Ben Laden et aurait transité par des camps entre le Pakistan et l’Afghanistan. Il s'y formera, entre autres, à la Charia (loi islamique) et au maniement d’explosifs. Selon certaines sources, il aurait rencontré Abou Moussab Al-Zarqawi entre 1999 et 2000 au camp d’Al-Farouk en Afghanistan. A l’opposé d’Al-Zarquaoui qui était plutôt «médiatique », Abou Hamza al Mouhajer se révèle être un stratège et un opérateur tactique discret.
Arrivé en Irak en 2002, les autorités américaines le soupçonnent d’avoir d'abord dirigé les opérations d’Al-Qaïda dans le sud du pays. Selon Washington, Al-Masri aurait « aidé à établir une cellule d’Al-Qaïda à Bagdad en 2003 (…) il aurait ensuite œuvré sur la voie des rats située le long de la vallée de l’Euphrate, en fournissant les candidats kamikazes via la Syrie ». Toujours selon les Etats-Unis, Il aurait dirigé tour à tour des cellules de recrutements, d’entraînements idéologiques, de renseignements et de collectes de fonds de la nébuleuse islamiste pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. A la mort d’Al-Zarqaoui, le Pentagone l’a présenté comme un successeur crédible.
On ignore cependant si le Cheikh Abou Hamza Al-Baghdadi, présenté comme un haut responsable d’Al-Qaïda en Irak, ne fait qu’une seule et même personne avec le terroriste ou si au contraire, il s’agit de deux individus différents. Toujours est-il que de sérieux doutes planent sur le rôle prépondérant du terroriste dans la mesure où les autorités américaines n’ont pas de certitudes quant à son vrai nom. Par ailleurs certaines sources ont noté que le faciès qui a été présenté aux médias relève plus d’un type des Emirats Arabes que d’un égyptien stricto sensu.
Alors qu’il a été condamné en 1999 par contumace pour activités terroristes, on avait déjà spéculé sur la mort d’Al-Mouhajer en octobre 2006 et février 2007. Chaque fois, l’information avait été démentie. Aujourd’hui encore, aucune preuve formelle ne vient confirmer cette mort que certains affirment être survenue le 1er mai dernier. Tandis qu’une alliance de plusieurs Cheikhs, le conseil Anbar du salut, confirmait le décès dans des affrontements tribaux, l’armée américaine, de son côté, reste prudente quant à une quelconque confirmation.
Notons encore que selon certains, les différents noms de guerre du terroriste le plus recherché d’Irak ne trouvent aucun écho dans les archives des renseignements égyptiens. Pour Yasser Al-Sirri, un égyptien à la tête du centre d’observation de l’Islam basé à Londres, Al-Masri n’aurait jamais existé et Al-Baghdadi, un irakien de souche, serait le véritable chef des réseaux islamistes.
texte repris du site de l'ESISC