L'IRAN ACCUSE LA FRANCE DE TORTURE , UNE AFFAIRE PAS SI BANALE

Publié le par shlomo


30.05.2007

Le régime des mollahs a un comportement qui paraît brouillon à de nombreux observateurs occidentaux pour ne pas dire à la quasi-totalité des journalistes ou voyageurs qui circulent en Iran sous couvert de tourisme. La raison de cette incompréhension est un culte de la dissimulation et de la contrefaçon. Un esprit sain n’imagine pas que ceux qui se disent des opposants ou des dissidents ne sont en fait que des figurants dans une représentation théâtrale.

Cette création a des réussites et de nombreux ratés et ce uniquement parce qu’il n’y a pas de grand dessein dans les objectifs politiques des mollahs. Le seul grand dessein est de rester au pouvoir et le mot-clef dans ce domaine est l’urgence.

Pour ne rien perdre des possibilités de duper les observateurs étrangers, le régime des mollahs entreprend quotidiennement de nouveaux projets de simulacres de dissidence et ce sans prévoir l’interaction entre ces projets.

Ces simulacres répondent très souvent à des urgences ponctuelles : les ouvriers sont sans revenus et ils manifestent. Le régime les arrête et organise lui-même des manifestations ouvrières avec des revendications très formatées et utiles au régime comme l’actuelle diabolisation d’Ahmadinejad pour préparer un éventuel retour des soi-disant modérés. Ainsi, au cours des dernières années, le régime a méthodiquement réinvesti tous les foyers de mécontentement en y plaçant ceux que nous appelons les faux opposants ou faux dissidents.

Parallèlement à la promotion des faux démocrates, le régime organise également de faux enlèvements ou des emprisonnements de complaisance. Ces méthodes sont utilisées aussi bien dans des cas politiques que dans des cas privés. Mais le régime n’hésite pas à croiser les affaires et exploiter toutes les affaires à des fins politiques.

Enlèvement et torture | La France est aujourd’hui confrontée à une situation de ce genre où le droit commun croise les intérêts diplomatiques des mollahs. Affaire Pourbagher : d’une pierre deux coups.

Selon les divers médias du régime, le Docteur Babak Pourbagher, scientifique émérite et ancien directeur général du projet Logan en Iran mais en poste à Paris, a été arrêté, interrogé pendant 48 heures, retenu contre son gré et torturé. Il aurait finalement été libéré le 6 mai par ces hommes qu’il a reconnus comme étant des fonctionnaires de la sécurité française. Il dit avoir été arrêté à nouveau le 8 mai en sortant de chez lui, puis relâché le lendemain dans des bois proches de Paris dans des conditions « incorrectes ». Il dit avoir été menotté et malmené pendant son arrestation, qu’on lui aurait refusé le droit de s’alimenter pendant qu’il était soumis à des pressions physiques et psychologiques.

Récit du « torturé » | Dans la version iranienne, Pourbagher dit avoir été désigné par Peugeot Iran (Sté Forcia), il y a 16 mois, pour le projet « L90 », projet de fabrication des voitures Logan (qui sont par ailleurs des Renault !). Quand après un mois et demi, il s’est aperçu dans son contrat de la présence de closes hostiles aux intérêts de l’Iran, il a présenté sa démission du projet L90 à Paris. Démission qui aurait été l’origine de son arrestation. Le récit est confus et son avocat affirme dans les médias iraniens qu’il n’a pas encore pu accéder à son dossier.

En vérité, il semblerait que cette affaire d’enlèvement et de torture soit le seul moyen trouvé par les mollahs pour remettre en cause le procès intenté contre Pourbagher par ses employeurs français et parallèlement le régime tentera de le transformer si possible en affaire d’Etat.

Exploitation politique | Ali Ahani, l’ambassadeur du régime, déclare avoir réclamé dès le 4 mai, le jour de l’arrestation de Pourbagher, les explications auprès du ministère français des Affaires Etrangères et soumis deux notes de protestations. Ahani a déploré le comportement inhumain de la police Française qui l’aurait empêché de contacter son avocat. Il a aussi affirmé qu’il avait dû passer par la famille de Pourbagher en Iran pour obtenir le numéro de téléphone de ce dernier et pouvoir le contacter à Paris afin d’obtenir des renseignements plus précis sur cette affaire.

Là aussi beaucoup d’incohérences : l’avocat aurait pu lui donner le numéro de Pourbagher. Par ailleurs, le vendredi 4 mai, Pourbagher aurait pu partir en week-end, comment notre ambassadeur aurait-il pu deviner qu’il était enlevé ? A moins qu’il n’ait réagi trop vite sans tenir compte qu’il aurait dû attendre 48 heures avant d’alerter la police. D’ailleurs comment aurait-il pu s’inquiéter pour un personnage qu’il ne le connaissait pas ? Pourquoi n’a-t-il pas appelé son frère Francis (Ramine) Pourbagher [1] qui a travaillé pour le régime des mollahs afin d’infiltrer les milieux parlementaires et municipaux en France ? La vérité est qu’il y a une exploitation diplomatique programmée sur cette affaire et que le régime des mollahs veut y impliquer son ambassadeur et le ministère iranien des Affaires Etrangères.

L’ambassadeur Ahani l’affirme lui-même dans la presse iranienne : selon lui, il s’agit d’un acte injustifiable dans un pays qui prétend être le berceau des Droits de l’Homme. C’est pourquoi il a demandé à Pourbagher de rédiger son récit afin de le communiquer au ministère français des Affaires Etrangères. L’ambassadeur précise que l’affaire est très grave et que le dossier sera suivi au niveau du ministère Iranien des Affaires Etrangères. Il a ajouté que cette affaire concernait les contrats signés avec Renault et Peugeot et que ces deux sociétés avaient l’intention de porter plainte contre la partie iranienne.

Affaire en suspens | Cette mise en scène pour remettre en cause l’impartialité de la justice française pourrait servir de prétexte aux mollahs pour remettre en cause la présence des entreprises françaises en Iran. On peut y voir un chantage de lancement d’une campagne de représailles économiques contre les deux constructeurs français en Iran, afin de contraindre le nouveau président à revoir sa politique étrangère et accepter l’offre des mollahs pour devenir leur allié dans le dossier nucléaire.

Le procès doit avoir lieu le 31 mai à Paris et l’exploitation médiatique et politique de l’affaire dépend de nombreux facteurs, il conviendrait de surveiller de près ce Pourbagher afin que les mollahs n’organisent pas d’autres séances d’enlèvements pour corser cette affaire si représentative des mœurs politique du régime des mollahs.

WWW.IRAN-RESIST.ORG


[1] Une affaire de Famille | Ce personnage soi-disant torturé est le frère d’un énergumène du nom de Francis Pourbagher qui avait tenté d’infiltrer l’entourage de Nicolas Sarkozy pour mettre en place un système pour faire engager des binationaux franco-iraniens dans les Mairies ou ailleurs afin que ces agents doubles privilégient le renforcement des liens avec Téhéran. Il avait été limogé de son poste de directeur de Cabinet du Maire en septembre 2006 par ce dernier. Les deux frères sont proches d’Ahmadinejad et ont fait diverses déclarations en faveur du régime des mollahs.

Avant son éviction, Francis avait lui-même organisé e, janvier 2005 une importante exposition à la Marie UMP d’Asnières pour redorer l’image des mollahs, manifestation culturelle animée par les lobbyistes habituels du régime comme le communiste Jean-Claude Carrière et son épouse Nahal Tajadod et d’autres personnalités sans scrupule qui essaient de cacher les vérités sordides du régime des mollahs. |

Publié dans IRAN NUCLEAIRE

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