LE CONTINENT EUROPEEN EST EN TRAIN DE SE SUICIDER
01/06/07
Original anglais : "As Europe self-destructs".
Traduction française : Sentinelle 5767 (revue et corrigée par M. Macina).
Sur le site de Alain Jean-Mairet.
Mercredi dernier, la décision de l’UCU (Syndicat des Collèges et Universités de Grande Bretagne) d’appeler au boycott des universités et collèges israéliens n’était pas seulement hypocrite. Elle était suicidaire.
Ce n’est pas seulement que les Britanniques préfèrent boycotter les universités israéliennes plutôt que, par exemple, les universités palestiniennes, égyptiennes, syriennes, iraniennes, saoudiennes et jordaniennes, où les étudiants sont endoctrinés à rechercher l’annihilation du Peuple juif, et à soumettre la chrétienté par la destruction de la civilisation occidentale.
Ce n’est pas seulement qu’ils ont ignoré les pauvres et braves étudiants iraniens qui, il y a trois semaines, ont été attaqués brutalement par les forces du régime, alors qu’ils tentaient de tenir des élections pour leurs organisations pro-démocratiques sur le campus.
En appelant au boycott des universités israéliennes, l’establishment universitaire britannique ne tourne pas seulement le dos à Israël, mais à la Grande-Bretagne. Quand le corps professoral britannique rejette le droit d’Israël à l’existence en tant qu’Etat-nation démocratique juif, et glorifie la société palestinienne qui soutient le djihad mondial et la destruction de la civilisation occidentale, ils rejettent l’Etat britannique.
Ils adhèrent à une culture fondée sur le rejet de la culture et des traditions qui ont constitué la Grande-Bretagne depuis que la Grande Charte a été rédigée, en 1215. Depuis 800 ans, la Grande Bretagne s’est dressée pour défendre la liberté individuelle, et la liberté de recherche – au moins au bénéfice des Britanniques eux-mêmes. Dans des universités telles qu’Oxford et Cambridge, c’est cet esprit humaniste et la fierté nationale et culturelle justifiée qu’il alimentait, qui ont facilité l’ascension britannique vers la puissance internationale. En boycottant Israël, qui incarne lui-même ces idéaux britanniques, les Britanniques abrogent leurs propres traditions d’ouverture. Par conséquent, ils s’autodétruisent.
Et la Grande-Bretagne n’est pas seule dans l’autodestruction. La course britannique vers l’oubli fait partie d’un courant plus large qui conquiert toute l’Europe occidentale. Prenons la Suède, par exemple.
La Suède est soutenue par des chefs de la gauche israélienne, tels l’ancien ministre des affaires étrangères Shlomo Ben-Ami (qui se consacre désormais à attaquer les Etats-Unis et Israël depuis son perchoir universitaire, à Tolède, en Espagne), la ministre de l’éducation, Yuli Tamir, le ministre de la Défense, Amir Peretz, le chef du Meretz, Yossi Beilin, et l’ancien président du Parti travailliste, Avraham Burg. Ils chantent les louanges de la Suède comme le merveilleux pays démocratique et social qu’Israël doit imiter.
12,5% des Suédois sont des immigrants, et environ la moitié des immigrants en Suède sont musulmans. Les musulmans vont bientôt constituer la majorité de beaucoup de villes de Suède.
L’intrépide blogger scandinave, Fjordman a récemment écrit un essai, «Le jihad et l’effondrement du modèle suédois» («Jihad and the collapse of the Swedish model») sur le site Brussel Journal. Il y décrit la signification de la Loi d’Intégration Suédoise de 1997, pour l’autodestruction nationale de la Suède. La loi proclame officiellement la Suède «société multiculturelle».
Des remarques sur cette loi affirment : «Du fait qu’un groupe important de population a ses origines dans un autre pays, la population suédoise ne dispose pas d’une histoire commune. La relation à la Suède et le soutien accordé aux valeurs fondamentales de la société comportent donc une plus grande signification pour l’intégration qu’une origine historique commune».
Comme Fjordman l’explique, cette loi n’est rien moins qu’un suicide national. «Les Suédois d’origine ont été réduits à un simple groupe ethnique, parmi d’autres, en Suède, et n’ont pas plus de droits sur le pays que les Kurdes, ou les Somaliens arrivés jeudi dernier. Les autorités politiques du pays ont détruit l’histoire et la culture de leur peuple.»
Fjordman cite les auteurs, Jonathan Friedman, Ingrid Bjorkman, Jan Elfverson et Ake Wedin, qui ont expliqué, dans leur livre paru en 2005, «Exit the People’s Home of Sweden - The Downfall of a Model of Society», [Exit la patrie du peuple de Suède - La chute d’un modèle de société], que le multiculturalisme, en tant qu’ «idéologie dominante en Suède, que de puissantes méthodes de mise au silence et de répression ont rendue telle, est une idéologie totalitaire, où les élites s’opposent au point de vue national de l’Etat-nation».
Les auteurs expliquent: «Le problème est que les citoyens du groupe ethnique… qui sont désignés comme Suédois, sont implicitement considérés comme des nationalistes, et donc réputés racistes».
Comme les idéologies totalitaires du XXe siècle, le multiculturalisme voit dans les Juifs et les Américains ses principaux ennemis. Les uns et les autres doivent être détruits du fait de leur refus de s’autodétruire et de fusionner dans le courant de pensée post-national. Et comme leurs prédécesseurs du XXe siècle, les multiculturalistes d’aujourd’hui accueillent chaleureusement les musulmans radicaux qui partagent leur rejet du judaïsme et de la culture américaine.
Les multiculturalistes persuadent leurs sociétés d’accepter leur propre destruction, en endoctrinant leurs concitoyens par leur système d’éducation et les médias. Un récent sondage chez des Suédois âgés de 15 à 20 ans a démontré que 90% d’entre eux n’avaient jamais entendu parler du Goulag soviétique.
Il n’est pas besoin de dire que les conséquences de cet état de fait ne sont pas limitées à l’Europe. Comme elles le font à l’égard de leur peuple, les élites européennes travaillent sans cesse à circonvenir la confiance culturelle américaine et israélienne, et à saboter toute action que les deux nations entreprennent pour combattre les forces du djihad mondial. Soit en condamnant l’incarcération de djihadistes par les Américains à Guantanamo Bay, soit en proclamant que le sionisme est un racisme, soit en attaquant la campagne américaine en Irak, soit en finançant des groupes de pression israéliens antisionistes et l’Autorité Palestinienne, ou bien en insistant pour qu’on négocie avec l’Iran, l’Union Européenne travaille à obliger les Etats-Unis et Israël à démissionner plutôt qu’à se défendre, et à convaincre les sociétés américaine et israélienne que nous ne valons pas la peine d’être défendus.
De manière inquiétante, plutôt que de faire front à l’autodestruction de l’Europe et de l’éviter, menés par nos propres élites post-nationales, Israël et les Etats-Unis adoptent le modèle d’effondrement culturel européen.
Le plus récent exemple de subversion des élites israéliennes contre leur pays est l’attaque de l’Avocat Général [de l’Etat d’Israël, Ndt], Menachem Mazouz, contre le «Fond National Juif» (KKL).
Depuis sa Charte, conçue par Théodore Herzl en 1901, le KKL, financé par des donations de Juifs à travers le monde, a acheté des terres pour promouvoir l’installation dans la patrie du Peuple juif. Le KKL est propriétaire de 2,5 millions d’hectares de terres.
En 1961, le KKL a signé un accord avec l’Autorité des Territoires d’Israël [Israel Lands Authority (ILA), qui permettait à ILA de gérer les terres du KKL conformément à sa Charte. En 2004, le groupe antijuif de pression, Adalah, composé d’Arabes israéliens, a déposé une pétition à la Cour Suprême, exigeant que l’ILA permette à des non-juifs de s’installer sur des terres du KKL. Adalah alléguait qu’en agissant selon la Charte du KKL, l’ILA pratiquait une discrimination à l’égard des Arabes.
Plutôt que de rejeter directement la réclamation d’Adalah, ou au moins d’annuler l’accord de 1961 et de permettre au KKL de gérer ses propres terres, Mazouz a penché du côté d’Adalah. La semaine dernière, il a ordonné que le KKL cesse de fonctionner selon sa Charte. Ce qui veut dire que Mazouz, effectivement et sans autorité légale, a exproprié la propriété du Peuple juif.
Ce faisant, l’Avocat Général de l’Etat juif a décidé essentiellement que le sionisme est une forme de racisme, et que le Peuple juif n’a pas de droit particulier sur la patrie d’Israël. Nul doute que les Suédois seront fiers de lui.
Le gouvernement Olmert a pareillement adhéré au modèle européen d’effondrement national. Plutôt que de défendre les citoyens israéliens contre nos ennemis, et de cultiver le caractère juif de l’Etat, le gouvernement cherche à se concilier les Palestiniens, les Syriens, les Egyptiens et les Européens aux dépens des citoyens d’Israël.
À l’invitation de gouvernements israéliens successifs, des forces européennes sont déployées aujourd’hui à Hébron, à Gaza, et le long de la frontière nord d’Israël avec le Liban. Ces forces européennes n’ont rien fait pour empêcher les Palestiniens de s’armer, de s’entraîner et d’attaquer Israël. De même, le long de la frontière libanaise, depuis la guerre de l’été dernier, les Européens n’ont rien fait pour empêcher le Hezbollah de reconstruire ses arsenaux, et de réaffirmer son contrôle sur le sud-Liban.
Et il fallait s’y attendre. Comme les Européens savent où est leur intérêt, ils ne manquent pas de se concilier les Arabes et les Iraniens, et de condamner Israël et les Etats-Unis pour chacune des mesures que nous prenons pour combattre les forces du djihad mondial qui s’emploie à notre destruction.
Plutôt que d’admettre cette réalité et de travailler à nous débarrasser des Européens, le gouvernement Olmert aggrave le problème. Au cours des semaines passées, il a demandé aux Européens d’augmenter leurs forces le long de la frontière entre Gaza et l’Egypte. Jeudi dernier, le ministre des affaires stratégiques, Avigdor Lieberman, a recommandé que des forces de l’OTAN soient déployées dans Gaza. De même, le ministre Rafi Eitan et les députés [MK] du parti d’extrême gauche Meretz, Zahava Gal-On et Avshalom Vilan, appellent les forces de la Ligue Arabe à se déployer à Gaza. Gal-On et Vilan envisagent que les Arabes et les Européens prennent conjointement le contrôle de Gaza. De son côté, Eitan recommande que des armées arabes se déploient aussi en Judée et en Samarie.
Aux Etats-Unis, la situation est tristement semblable. Dans des universités prestigieuses, les professeurs et étudiants qui soutiennent ouvertement Israël et la campagne des Etats-Unis en Irak sont traqués et isolés. Maintenant une attitude générale anti-américaine et anti-israélienne sur le campus des collèges, l’Université de Harvard a invité, l’an dernier, l’ancien président iranien, Mohammad Khatami, à y prononcer un discours. Harvard a ignoré la gestion par Khatami du programme nucléaire iranien pendant son mandat. Son rôle dans la répression violente du mouvement étudiant démocratique iranien, en 1989 et 2003, a pareillement été négligé.
La politique étrangère de l’administration Bush a de même été européanisée. Cinq ans après que le Président George W. Bush ait placé fermement l’Iran et la Corée du Nord sur l’axe du mal, le département d’Etat fait des heures supplémentaires pour se concilier l’un et l’autre. En accord avec cette politique, mardi dernier, l’annonce par l’Iran qu’il avait arrêté cinq citoyens américains en les accusant d’espionnage a été accueillie avec embarras et paralysie à Washington. Le jour précédent, la secrétaire d’Etat, Condoleezza Rice, avait envoyé l’ambassadeur des Etats-Unis à Bagdad pour rencontrer son homologue iranien.
Le traitement réservé par les Etats-Unis à la Corée du Nord est peut-être encore plus dramatique. Plutôt que d’abandonner sa politique de conciliation à l’égard de Pyongyang, après que les Nord-Coréens aient violé leur engagement de fermer leur installation nucléaire à Yongbyon, en avril dernier, l’administration Bush a redoublé d’efforts pour se concilier cette dictature stalinienne. Non seulement les Etats-Unis n’avaient rien à redire aux tests de missiles nord-coréens à courte portée sur le Japon, la semaine dernière, mais ils ont envoyé des émissaires à Pékin, cette semaine, pour tenter d’acheter le respect nord-coréen de son engagement transgressé, en annulant le gel des avoirs de la banque de Pyongyang à Macau. Le Trésor américain avait bloqué ces comptes, quand il avait découvert qu’ils étaient utilisés pour blanchir les bénéfices de contrefaçons de la monnaie américaine, et des trafics de drogue.
Et puis, il y a le refus américain de cesser de faire pression sur Israël pour se concilier les Palestiniens. Au moment où les djihadistes d’Irak sont allés au Liban et en Algérie, et travaillent activement à renverser les gouvernements de ces pays, mardi, Rice a déclaré que le conflit palestinien avec Israël est «au cœur de nombreux problèmes dans la région».
Pendant la guerre froide, protégés par l’armée américaine, les Européens pouvaient adhérer à un suicide culturel et national sans craindre les conséquences de leurs actes. Désormais, confrontés à ces conséquences, les Européens ont opté pour leur propre destruction plutôt que d’abandonner leur modèle multiculturel, et leur antiaméricanisme et l’antisionisme concomitants.
Israël et les Etats-Unis n’ont personne d’autre pour les défendre. Et malgré les rodomontades de leurs élites culturelles, médiatiques et universitaires, les peuples israélien et américain n’ont aucun intérêt à commettre un suicide national. A cette lumière, les deux pays doivent rapidement se secouer pour mettre fin à l’européanisation de leur culture et de leur politique.
Caroline B. Glick
© Jewish World Review
[Texte aimablement signalé par Koira.]
Mis en ligne le 4 juin 2007, par M. Macina, sur le site upjf.org