MENACES TERRORISTES SUR LONDRES ET LA FRANCE
Près de deux ans après l'attaque terroriste du 7 juillet 2005, deux véhicules piégés bourrés d'explosifs ont été découverts et neutralisés vendredi dans le centre de Londres. Selon la police antiterroriste, les faits sont liés entre eux.
Les berlines allemandes ont la côte. Les deux véhicules, de marque Mercedes, ont été découverts à quelques heures d'intervalle. Le premier l'a été près de Piccadilly Circus, dans le quartier des théâtres, vers 1h30 vendredi matin, non loin d'une discothèque sur Haymarket.
L'engin désamorcé était suffisamment puissant pour causer "des blessures significatives ou la perte des vies humaines", "vraisemblablement des centaines de morts", a précisé le chef de la police.
Le second véhicule piégé, découvert vers 3h30, se trouvait en stationnement irrégulier dans le quartier de West End et avait été transporté dans une fourrière près de Hyde Park. Il contenait le même type d'explosif que le premier.
"Il y avait une quantité considérable d'essence et de bonbonnes de gaz. Comme dans le premier véhicule, il y avait aussi une grande quantité de clous. Et, comme pour le premier engin, celui-ci était potentiellement en état de fonctionnement", a déclaré M. Clarke.
"Nous sommes actuellement confrontés à la menace du terrorisme international la plus grave et soutenue pour notre sécurité", a reconnu la toute nouvelle ministre de l'Intérieur Jacqui Smith après une réunion d'urgence.
En France, le parquet anti-terroriste se penche sur l'incident survenu jeudi soir à Luynes, dans les Bouches-du-Rhône, où des explosifs et deux bouteilles à gaz ont été découverts.
Selon la Ministre de l’Intérieur, en France, "le plan Vigipirate (...) est toujours au niveau rouge, c'est-à-dire l'avant-dernier parce qu'il y a effectivement toujours des risques". Le niveau écarlate est le plus élevé de l'échelle de vigilance.
On joue sur les mots et les couleurs. Selon Jean-Louis Bruguière, la menace terroriste est à un niveau très élevé en France, et dans le Maghreb.
Les raisons sont diverses. Mais la France est coupable, selon certains groupes extrémistes, d'opprimer leurs soeurs musulmanes depuis la loi sur le voile. La France est présente aussi en Afghanistan. Et elle fait partie de l'occident, ennemi irréductible de la foi musulmane, toujours selon ces "activistes", dont le fameux et sympathique GSPC algérien, rebaptisé Al Qaïda Maghreb depuis Septembre 2006.
"C'est la première fois dans l'histoire qu'Al-Qaïda a une branche régionale spécifique", a souligné le juge Bruguière.
Et sous cette nouvelle appellation fédératrice, ce groupe salafiste radical "a la capacité de recruter partout dans le Maghreb, y compris en Tunisie et en Libye", a-t-il estimé.
"On est confronté à une nouvelle génération. Ce sont les islamistes européens et maghrébins récupérés par le GSPC qui sont envoyés en Irak pour combattre mais aussi pour s'entraîner et être formés à commettre des attentats en Europe... C'est ce qu'on appelle les filières irakiennes, comme il y a eu avant les filières afghanes, tchétchènes ou bosniaques", a rappelé le magistrat.
Toutes les analyses s'accordent pour dire que le problème n'est plus de savoir s'il y aura un attentat majeur en France, mais quand il aura lieu.
A la veille de l'été, ces nouvelles sont loin d'être rassurantes.
© Primo, 30 Juin 2007