LIBAN II , RAPPORT LINDENSTRAUSS
19 juillet 2007 - israelinfos.net
Le gouvernement a échoué à protéger ses civils pendant la guerre. Le contrôleur de l’Etat a rendu un rapport accablant sur la gestion de l’arrière-front, avant et pendant la deuxième guerre du Liban. Principal accusé, le chef du gouvernement affirme que Micha Lindenstrauss a lancé une croisade personnelle contre lui.
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Dans l’un des plus volumineux mais aussi des plus sévères rapports jamais établis par les services de contrôle de l’Etat, tous les échelons politiques et militaires qui détenaient une part de responsabilité dans la gestion du conflit et dans la prise de décision, sont mis en cause pour avoir failli à remplir leur mission.
Le contrôleur reproche plus particulièrement au Premier ministre de n’avoir pas pris au sérieux les avertissements formulés dès le début de la guerre par les services de renseignements sur les risques d’attaque contre la population civile. Le premier débat du gouvernement sur la situation de l’arrière n’a eu lieu que le 30 juillet 2006, soit 18 jours après l’éruption du conflit, alors que tout le nord du pays était déjà sous le feu constant des missiles du Hezbollah, et le commandement de l’unité de Tsahal spécialement affectée à la défense passive n’a mobilisé ses réservistes que fort tardivement et insuffisamment.
Par ailleurs, les abris collectifs n’étaient pas adaptés à un séjour prolongé et plusieurs d’entre eux étaient même totalement inutilisables. Certains dispositifs d’alerte n’étaient pas entretenus, et d’autres n’ont pas du tout fonctionné, notamment dans les localités arabes. Les malades et les handicapés ont été livrés à eux-mêmes, aucun service n’ayant été organisé pour leur évacuation lors des alertes. De nombreuses localités ont souffert de difficultés d’approvisionnement en vivres et en médicaments.
Rien n’a été prévu pour l’évacuation des populations civiles, alors qu’un million d’Israéliens se sont retrouvés sous les bombardements durant 34 jours, et que 300.000 d’entre eux ont dû s’organiser seuls pour trouver refuge vers le centre du pays. La plupart des hôpitaux du nord n’étaient pas protégés contre les missiles, de même que les dépôts de produits toxiques qui sont restés relativement exposés pendant toute la durée du conflit.
Selon ce rapport, « le gouvernement a investi l’essentiel de ses efforts dans la conduite des combats, au lieu de se consacrer à la protection de l’arrière », qui précise toutefois que les carences constatées au cours du conflit sont aussi le résultat des négligences des gouvernements précédents. Micha Lindenstrauss a recommandé la mise en place d’une autorité chargée de centraliser tous les services publics, qui puisse coordonner et superviser leur fonctionnement en situation d’urgence.
La présidence du conseil a réagi aux accusations du contrôleur de l’Etat en indiquant que le gouvernement avait entrepris dès la fin de la guerre, de corriger les erreurs et les insuffisances constatées durant les hostilités. Mais dans l’entourage d’Ehud Olmert, on accuse aussi Micha Lindenstrauss d’avoir exploité le contenu du rapport pour poursuivre son attaque personnelle contre le Premier ministre.
Dans l’opposition, on réclame à nouveau la démission du chef du gouvernement. Une exigence rejetée par la ministre des Affaires étrangères. Pour Tsipi Livni, c’est à l’actuel gouvernement qu’il incombe de poursuivre la mission de réforme entamée après la deuxième guerre du Liban, qui a fait 160 tués dont 41 civils, et des milliers de blessés.
TEXTE REPRIS DU SITE DESINFOS