IRAN : WASHINGTON RELANCE LA COURSE AUX ARMEMENTS

Publié le par shlomo


31.07.2007

Washington a accordé 30 milliards d’aides militaires à Israël et vendu d’importants stocks d’armes à ses alliés arabes. La secrétaire d’Etat Condoleezza Rice, qui s’apprête à quitter les Etats-Unis pour une tournée au Proche-Orient avec le secrétaire à la Défense Robert Gates, a annoncé lundi que ces nouveaux contrats visaient à contrer les influences « négatives » d’Al Qaeda, du Hezbollah ainsi que de la Syrie et l’Iran.

« Moderniser les forces armées égyptienne et saoudienne et accroître leur capacité de coopération opérationnelle va soutenir nos alliés dans leur lutte contre la menace de l’extrémisme et cimenter leurs rôles respectifs en tant que leaders régionaux dans la quête de la paix au Proche-Orient, et la garantie d’un Liban libre et indépendant », a affirmé Condoleezza Rice.

L’extrémisme dont parle si pudiquement Mme Rice, ce n’est rien d’autre que cet islamisme révolutionnaire qui mène sa guerre asymétrique en Irak contre la plus puissante armée du monde qui est par ailleurs équipée avec d’armes ultra-perfectionnées qui lui sont exclusivement réservées.

La puissante armée est bien inefficace face au « modèle iranien » de la guerre asymétrique, modèle qui a d’ailleurs démontré sa haute performance et son infaillibilité dans la guerre du Hezbollah conte une autre armée parmi les plus aguerries de la planète. Ce modèle combine l’usage des armes légères (anti-char ou anti-aérien), la mobilité des combattants, leur indétectabilité (ils sont en tenues civiles et habitent le secteur), et leur connaissance du terrain par le biais de vastes réseaux de renseignement où l’argent compte autant que la solidarité djihadiste (d’un Nouvel Islam Unifié : NIU) ou le sentiment anti-américain. Voilà des choses que les américains ne peuvent vendre à leurs alliés de la région.

Tant que le régime des mollahs sera au pouvoir, il disposera d’outils économiques et médiatiques pour renforcer ses réseaux de sympathisants et ses réseaux de renseignements. Parallèlement à ces ventes aussi faramineuses qu’inefficaces pour contrer le terrorisme guerrier des mollahs, Washington a une politique de soutien à des pseudo-opposants qui cherchent à adoucir le régime de l’intérieur. En même temps, Washington muselle les médias très appréciés en Iran, médias qui ont les moyens de préparer les bases d’une insurrection nationale. Washington muselle ces médias car il ne veut pas d’un Moyen-Orient sans alliés chiites.

Washington s’obstine dans une politique ubuesque et encourage ses alliés à croire que plus d’armes les protégeront contre ce qui a frappé l’Amérique malgré son arsenal incomparable. Les Américains oublient également qu’ils ne sont pas les seuls à jouer ce jeu et que la Russie et la Chine soutiennent le camp des mollahs en leur vendant des armes de poing très performantes et spécialement conçues pour détruire les avions, les chars ou les bateaux de guerre américains.

Comme nous l’avons dit plus tôt, cette vente est une très bonne opération commerciale pour l’Amérique, mais il n’est pas certain qu’elle soit une très bonne opération stratégique : elle relance la course aux armements avec la Russie et la Chine dans une région qui a surtout besoin de stabilité. Cette stabilité a déjà existé par le passé : c’est ce qui avait permis l’essor économique de l’Iran et de l’Irak dans les années 60 et 70, mais cette stabilité a été détruite par la volonté des Américains en 1979, quand ils avaient décidé de retirer tout soutien au garant de cette stabilité. Il semblerait que les Américains veuillent continuer cette politique de désordre.

Cette politique délibérée aura des conséquences qui iront au-delà du Moyen-Orient. Le renforcement des alliés américains sera interprété comme un renforcement de la présence militaire des Américains sur cette région clef (notamment pour la croissance chinoise). Cette présence militaire US incitera la Russie à surenchérir. C’est un retour à la guerre froide par un George Bush qui se moquait récemment des « bouffées de chaleur » de Vladimir Poutine.

C’est une guerre froide bien différente de la précédente car cette fois, le régime qui dirige l’Iran est à la fois un allié de la Russie mais aussi le commandant en chef de la guerre asymétrique contre les Etats-Unis et ses alliés Européens. Et cette guerre asymétrique livre ses batailles aussi bien au Moyen-Orient (sur le terrain militaire et avec des armes russes), que dans les foyers de nombreuses familles musulmanes vivant en Amérique et en Europe (avec des télévisions aussi bien iraniennes que Russe).

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Publié dans MONDE ARABO-MUSULMAN

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