DES " CONSONANCES " D'UN NOM....

Publié le par shlomo

Des "consonances" d’un nom
aux échos de lois scélérates, quel intervalle ?

NDLR Primo : Pour un banal renouvellement de sa carte d’identité, le greffier du tribunal d’instance de Montreuil (Seine-Saint-Denis) a demandé à une personne, parmi les pièces à fournir, «un acte de [sa] religion». La raison, "parce que vous avez un nom à consonance israélite" a ajouté le greffier. C'est en France, en 2007. Lire l'article de Catherine Coroller dans Libération.

Il ne s’agit pas de musique.

Si la sonorité d’un nom a été évoquée, c’est par un fonctionnaire. Pour exprimer la suspicion. Pour s’autoriser une remarque inacceptable. Puis pour exiger d’une de nos compatriotes des documents faisant état de l’appartenance à sa religion ou à celle de ses parents.

Il ne s’agit pas d’un récit du passé. Mais de notre pays au présent.

Dans l'enceinte du Tribunal d’instance de la Seine Saint-Denis, en 2007, un greffier ose s'émouvoir d’un nom « aux consonances israélites ». Lors du renouvellement de papiers d’identité. Dans cette France qui a enfin reconnu sa responsabilité dans les crimes perpétrés pendant l’Occupation, des fonctionnaires continuent à être « zélés», au sens où on l’entendait alors.

Sans le remarquable travail accompli par le BNVCA (Bureau National de Vigilance Contre l'Antisémitisme) et son Président, Sammy Ghozlan l’aurions-nous même su ? J'entends publiquement.

Mais même le quotidien Libération qui reprend aujourd’hui l’information utilise le mot de «zèle» pour rendre compte de ces dérives. En le qualifiant d’ «administratif». Sans plus d’états d’âmes. Osant préciser qu’il ne s’agit pas « d’un harcèlement particulier ».

Pourquoi dénoncer un arbitraire aux tristes relents et le nier en une phrase ? En quoi est-il normal d'attirer la méfiance si on porte un nom juif ?

Il ne saurait être question de laisser un quelconque employé, un quelconque responsable administratif exprimer son approbation ou sa désapprobation, sa réserve ou sa confiance à l'énoncé de notre nom, de nos origines. Pas plus que de le laisser choisir arbitrairement quels documents nous devons lui porter. Ce n'est pas à lui d'en décider.

Les faits relatés sont graves. L’antisémitisme s’exprime en toute impudence derrière les murs d’un tribunal.

De tels agissements doivent être sanctionnés, sévérement. Ils sont abus de pouvoir. Ils sont contraires à nos lois.

Ils les méprisent dans le lieu même où il faut en rendre compte si on les transgresse.

Savoir faire l’aveu d’un passé criminel n’a jamais dispensé de combattre ses résurgences au présent. Ce n'est pas seulement à l'Etat d'y veiller.

Et ceux d'entre nous que le hasard de la naissance protège de tels errements se devraient d'être les premiers à dénoncer de telles pratiques. Si nos noms sont une injuste protection, ne l'acceptons pas. Elle est déshonorante. N'y ajoutons pas la honte du silence.

Qu'il soit défini, clairement et publiquement quels papiers sont en droit d'exiger les employés de l'état civil. Pour tous. Et combien de siècles sont nécessaires pour être considérés comme français.

En vertu de quels critères, de quelles frontières, de quelles origines.

Nous saurons alors ce que signifie cette nationalité et s'il y a encore fierté à la posséder.

B. Capdevielle © Primo, 8 Aout 2007

Auteur : B. Capdevielle
Date d'enregistrement : 08-08-2007

Publié dans ANTISEMITISME

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article