YESIDIS : TOLERANCE ET AMOUR EN PAYS MUSULMAN

Publié le par shlomo


Le 23 avril 2007, en Irak, vingt et un ouvriers irakiens étaient abattus par des milices islamistes en revenant de leur travail. Les victimes étaient toutes des adeptes du Yézidisme.

Le 14 Aout 2007 a eu lieu un des plus importants carnages de ces 4 dernières années. Toutes les victimes appartiennent à cette communauté religieuse.

Peu après cet attentat, on dénombrait 175 tuées et plus de 200 blessées dans quatre gigantesques explosions aux camions piégés qui ont visé des membres de cette tribu des Yézidis dans le nord de l'Irak. Le nombre de victimes a considérablement été revu à la hausse puisqu’on parle maintenant de plus de 500 morts. Le nombre de blessés n’a pas encore été évalué.

Les rares témoignages parlent de villages rasés, soufflés par les explosions, curieusement bien planifiées.

Les bombes, placées dans des camions citerne, ont explosé dans les villages d'Al-Khataniyah et d'Al-Adnaniyah, essentiellement peuplés de Yézédis, des partisans d'une croyance minoritaire pré-islamique, nous dit une agence de presse.

500 morts sur 500 000 personnes, cela donne proportionnellement un des massacres les plus importants de ces vingt dernières années. Cela représente un millième d’une population. Il suffit de faire le calcul à l’échelle de la France pour s’en convaincre.

Le Yézidisme

La communauté yézédie est une minorité kurde, persécutée par les Kurdes, sous l’empire ottoman et installée notamment dans le nord de l’Irak. La "secte" dispose de trois députés sur les 275 sièges du Parlement irakien.

Cette religion, à l’origine celle des kurdes avant qu’ils n’adoptent l’Islam sous la contrainte, plonge ses racines dans les plus anciennes croyances du Moyen Orient, du zoroastrisme au manichéisme c'est-à-dire bien avant que Mahomet ne soit seulement né.

Il convient donc d’enseigner aux agences de presse à ne point dire n’importe quoi à propos des victimes des attentats.

Elles n’ont pas été choisies par hasard et sont au centre, avec quelques autres tribus réfractaires au saint Coran et à l’interprétation qu’en font les musulmans extrémistes, de multiples tentatives d’extermination. Sous un régime kurde, il n’est pas certain que leur sort soit plus enviable.

Les Yésédis ne sont plus que quelques centaines de milliers dispersés entre l’Irak, l’Iran, la Syrie, la Turquie, la Georgie et l’Arménie. 30 000 d’entre eux ont trouvé asile en Allemagne. La député européenne Felenas Uca (SPD) est issue de leurs rangs.

Le "diaaaable" !

Les Yésédis ont été taxé, à tort encore une fois, d’adorateurs de Satan par de grandes agences de presse, montrant par là leur totale soumission au discours islamique.

Adorant le paon, symbole de l’ange déchu et porteur de l’esprit du mal, les Yézidis espèrent, en le priant, adoucir un peu ses agressions contre les humains. Tout le contraire d'une dévotion !

Un film « Traces, le peuple du paon » (2006, 52 min) retracent leur histoire. À cause de leur vénération pour l'ange Paon, les Kurdes yézidis furent chassés de leur terre natale et persécutés pendant des siècles par leur propre peuple, les Kurdes de confession musulmane.

La réalisatrice, Binevsa Berivan, est diplômée de l’Institut de radioélectricité et de cinématographie (INRACI) de Bruxelles.

Mais nos Sunnites, Chiites et Salafistes et autres "frères musulmans" admettent difficilement qu’une tradition orale soit plus ancrée, plus ancienne que la sacro-sainte pensée de Mahomet le grand.

En Irak, il ne fait pas bon être Chiite dans un quartier sunnite. Mais il ne fait pas bon être athée, croyant d’une autre religion en pays musulman.

C’est le sort des palestiniens chrétiens ou athée dans la bande de Gaza, des chrétiens au Liban et en Egypte. Et ce n’est là qu’un des nombreux exemples qui nous montrent que, décidément, la Religion de Paix, de Tolérance et d’Amour que se plaisent à nous vanter les théologiens musulmans en Europe a encore quelques progrès à faire concernant les 3 vertus qu’ils font volontiers mine de pratiquer.

Les Yésédis sont traités « d’adorateurs du diable », par les musulmans sortis tout juste de leur madrasa. L’Islam ne montre-t-il pas, lui, un visage « diabolique » ?

Diable vient de « diaballo » en grec, qui signifie séparer, couper, détruire. Ce qui se pratique avec le sabre, notamment. Qui actuellement coupe et divise des communautés, des pays, des nations, si ce n'est l'Islam ?

Alors, qui sont aujourd’hui les adorateurs du Diable ?

Mais peut-être une condamnation unanime de ces attentats sanglants, une pétition a-t-elle circulée par voie de presse dans la communauté musulmane pour dénoncer cette barbarie sans nom.

Et peut-être même que ce communiqué de presse aura échappé, en cette période estivale, aux correspondants de Primo.

Si tel est le cas, que nos amis musulmans veuillent bien trouver ici l’expression de nos plus profondes excuses.

Dans le cas contraire...

A propos de contraire, en grec, celui de "diable" est "sumballo", qui a donné le mot français « symbole ». Amusant, non ?

Pierre Lefebvre © Primo, 17 Août 2007

 
 
Auteur : Pierre Lefebvre
Date d'enregistrement : 17-08-2007

Publié dans MONDE ARABO-MUSULMAN

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