LA REPUBLIQUE ISLAMIQUE DE LA TERREUR

Publié le par shlomo

 
Personnellement, je me demande pourquoi on s'inquiète de la cruauté de ce régime, en général, et de celle de son Président, en particulier. l’Iran n'a-t-il pas été choisi par les Nations unies pour occuper une position dirigeante dans le comité qui préparera la Conférence Mondiale 2009 de l’ONU contre le Racisme (Durban II) ? Ce régime doit être (secrètement s'entend !) un parangon de vertu et un défenseur héroïque des droits de l'homme pour que, malgré des "apparences" qui lui sont si contraires, l'ONU croie moral d'introduire un loup de ce calibre dans la bergerie des droits de l'homme !...
(Menahem Macina).
 

23 août 2007

 

Original anglais : "Islamic Republic of Fear", texte paru dans l’édition imprimée de The Economist.

 

Traduction française : Menahem Macina

 

 

Remise en vigueur de la révolution, suppression des libertés civiles

 

Le responsable de la justice iranienne est un homme confiant. Malgré les tentatives de dénigrement, l’ayatollah Mahmoud Hashemi Shahrudi a récemment déclaré que son pays donnait au monde une belle image de l’application de la loi islamique.

 

Si les nouvelles se limitaient à des grâces, telles la libération, sous caution, de Halef Esfandiari, universitaire irano-américaine âgée de 67 ans, après six mois passés en prison sur accusation d’espionnage ; ou l’amnistie accordée à 4 000 prisonniers, à l’occasion du 20ème anniversaire de la mort de l’Imam Hussein, un martyr shiite révéré, la confiance de M. Shahrudi pourrait se justifier. Mais ces événements bienvenus interviennent sur une sombre toile de fond, alors que l’administration du Président Mahmoud Ahmadinejad mène une intense campagne visant à réimposer la ferveur morale et le zèle xénophobe des premières années de la Révolution islamique.

 

L’ensemble du monde peut s’inquiéter des ambitions nucléaires de l’Iran. Mais, pour de nombreux Iraniens, le problème qui commence à l’emporter sur leurs autres soucis - dont la pauvreté, le chômage et le danger de guerre avec l’Amérique - est celui des droits de l’homme.

 

Rien là de surprenant. Les derniers mois ont vu la plus grande répression des libertés civiles depuis les années 80. Des purges de suspects de libéralisme ont décimé les facultés universitaires, et de multiples fermetures de campus ont réduit au silence une presse d'opposition jadis bruyante. Mme Esfandiari était la plus connue des quatre universitaires irano-américains incarcérés au début de cette année pour de prétendus liens avec les services secrets américains. Ses collègues sont toujours en prison. Mais depuis le printemps, une vague d'arrestations a pris pour cible tout un chacun, depuis des défenseurs des droits des femmes, jusqu’à des responsables estudiantins, des syndicalistes et des journalistes critiques, encombrant si massivement les prisons du pays, que la police exproprie d’autres bâtiments pour en faire des lieux de détention provisoires.

 

Les militants politiques ne sont pas seuls à être en danger. Des fonctionnaires se targuent de ce que leur campagne contre le "mauvais hijab" [le voile incorrect], qui a consisté à avertir, signaler, ou placer en détention des femmes considérées comme insuffisamment couvertes. Cette campagne s’est étendue également aux jeunes sportifs à la coupe de cheveux occidentale, aux fans de rock, aux commerçants qui vendent des vêtements indécents, aux couples non mariés. A elle seule, elle a permis d’épingler plus de 500 000 contrevenants depuis avril. Et contrairement aux précédentes mesures en vigueur concernant les règles d’habillement, qui tendaient à se relâcher après quelques semaines, la rigueur de l’action actuelle semble aller croissant. Des écriteaux sont apparus à l’extérieur d’hôpitaux publics, avertissant que seules recevraient de l’aide médicale les femmes revêtues du chador, de la tête au pied, et non d’un simple foulard.

 

Autant que l’ampleur de cette répression, c’est sa sévérité qui suscite la stupeur. Beaucoup d’opérations policières ont fait l’objet de plaintes pour brutalités, et, dans de nombreux cas, il y a des preuves documentaires – telles des scènes brutales de coups, qui ont été filmées et dont les vidéos ont été mises en ligne sur des sites Web dissidents. Malgré la surpopulation carcérale, le recours punitif à l’isolement semble être devenu plus courant. Le nombre d’exécutions a presque doublé, l’an dernier, atteignant les 177, ce qui confère à l’Iran la distinction douteuse d’être l’utilisateur le plus massif de la peine capitale, par tête d’habitants. Cette année-ci a vu non seulement un bond supplémentaire dans le nombre de mises à mort judiciaires, mais le retour des pendaisons collectives publiques, qui sont souvent diffusées à la télévision d’Etat.

 

L’Iran donne de lui-même une image grotesque !

 

Un traitement aussi sévère, disent les défenseurs des droits humains, est, pour une part, un produit de l’atmosphère paranoïde, créée par un gouvernement qui a délibérément fait l’amalgame entre toute forme de désobéissance civique et de prétendus complots étrangers. Les récentes remarques du chef de la police du pays rendent ce lien explicite. Quand elles se seront occupées des "propagateurs de décadence morale", a-t-il dit, ses forces tourneront leur attention sur ceux qui "font des théories sur la corruption", tels les critiques qu’il lie à des conspirations étrangères visant à un "renversement en douceur » de la République Islamique.

 


L’opposition intérieure

 

Mais les espions étrangers et les libéraux décadents ne sont pas les seuls détracteurs du régime. Le juge de haut rang, M. Shahrudi lui-même, a exprimé sa consternation face aux mesures du gouvernement. En juillet, il a condamné la lapidation à mort d'un homme accusé d'adultère, et, ce mois-ci, il a donné son accord à une amnistie collective dans ce qui a été considéré comme un signe de malaise à l’égard des excès de la police. Il s’est également associé à un large éventail d'anciens fonctionnaires, économistes, cadres du pétrole et hommes d'affaires, en attaquant les mesures économiques sauvages et autocratiques de M. Ahmadinejad, dont celles qui ont consisté à forcer des banques à réduire drastiquement les taux d’intérêt, à engager des dépenses extravagantes dans de coûteux projets d’infrastructure, et à remplacer des technocrates respectés par des copains du président.

 

Beaucoup de personnalités appartenant à l’establishment s’accordent à dire que, plus que la menace américaine, ce sont ces mesures qui mettent le pays en danger. Disons, pour paraphraser ce qu’a affirmé Monsieur Shahrudi dans une récente interview, que si l'Iran souhaite que sa révolution soit un modèle, un bon point de départ serait de mettre de l’ordre dans son économie. Un autre moyen consisterait à mieux traiter son peuple.

 

 

© The Economist Newspaper & the Economist Group.

 

[Texte anglais aimablement signalé par Rachel Samoul, Service d'Information de l’Ambassade d'Israël en Belgique et au Luxembourg. www.ambisrael.be.]

 


Mis en ligne le 31 août 2007, par M.
Macina, sur le site upjf.org

Publié dans IRAN NUCLEAIRE

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