VIOLENCES URBAINES ORGANISEES
dimanche 2 septembre 2007
COMPORTEMENTS, ANALYSE ET PROSPECTIVE
Si les émeutes de novembre 2005 ont surpris par leur ampleur et leur durée, les causes profondes du mal étaient déjà connu des observateurs qui savaient qu’un contexte favorable, une maladresse policière, des rodomontades politiciennes et une tragédie, tous ses éléments mélangés, produiraient l’explosion inévitable d’une violence jusque là contenue ou, lorsqu’elle se manifestait, trop brève pour attirer significativement l’attention médiatique.
A ces événements, les observateurs nationaux et étrangers ont donné des teintes fort différentes qui oscillent d’un bout à l’autre de l’échelle de gravité : de la dénonciation d’une véritable Intifada et d’un mouvement insurrectionnel d’inspiration islamiste pour certains à la minimisation de comportements certes répréhensibles mais excusables voire festifs pour d’autres en passant par le constat navré mais impuissant d’une lente et inexorable dilution de l’influence étatique sur des pans entiers du territoire national.
De nombreuses analyses de ces événements ont été publiées et il ne s’agit pas ici d’en refaire une énième mais bien de scruter avec un regard lucide et sans complaisance un phénomène minoritaire violent semi organisé qui, s’il reste aujourd’hui cantonné à des zones géographiques bien définies, fait peser, à terme, un réel danger sur la structure sociale et la paix civile de la nation.
1. Etat des lieux : quoi, qui, pourquoi, comment.
- Quoi ?
A quoi l’appareil étatique français est il confronté exactement ? La doctrine officielle distingue trois types de manifestations intérieures violentes organisées qui peuvent menacer le régime en place : les systèmes prédateurs, organisations criminelles tournées vers la recherche du profit qui voit dans l’Etat et ces symboles des gêneurs nuisibles au bon fonctionnement de leurs activités illégales ; les systèmes revendicatifs qui poursuivent des buts politiques localisés et usent de la violence armée pour soustraire populations et territoires à l’autorité de l’Etat qu’ils combattent ; les systèmes subversifs qui véhiculent une idéologie révolutionnaire et qui mènent une lutte sans merci qui a pour but de détruire et de remplacer le pouvoir en place.
En l’état actuel des choses, on peut d’ores et déjà exclure, et c’est heureux, l’option révolutionnaire. Il n’existe pas en France de mouvement unique, structuré, qui mène un combat globalisé contre le système étatique. En revanche, on retrouve bien, à l’origine ou participant à ses mouvements violents des éléments des deux autres systèmes : criminels et revendicatifs, les deux pouvant s’allier, se mélanger voire s’affronter au gré des circonstances mais gardant un ennemi commun contre lequel ils se retournent toujours lorsqu’il s’avise d’intervenir : l’Etat, ses symboles, ses représentants.
A noter que les structures de ces deux systèmes sont extrêmement embryonnaires. Les groupes criminels issus des banlieues sont relativement nouveaux sur le marché de la criminalité organisée et veulent se tailler une place. Mais, s’ils n’hésitent pas à user d’une ultra violence qui les rend dangereux pour leurs concurrents et qu’ils tendent à contrôler des marchés (notamment le trafic de stupéfiants) en pleine expansion, ils n’en sont encore qu’au stade de l’amateurisme comparé à des « clans » plus anciens. De même, les groupes revendicatifs, faute de culture politique solide et de leaders forts, ne parviennent pas encore à proposer des revendications suffisamment claires et solides pour entraîner des adhésions massives. Seule la religion (une vision dévoyée et violente de l’Islam en l’occurrence) présente des fondations solides sur lesquelles peuvent s’appuyer certains groupes pour justifier leurs actions violentes.
- Qui ?
Les auteurs de ces troubles sont essentiellement des groupes de garçons, la culture machiste qui les imprègne faisant que les filles, et même si certaines peuvent parfois participer de manière annexe, ne prennent qu’une part mineure et indirecte dans la lutte à proprement parler. La jeunesse des auteurs (du pré adolescent au jeune adulte) est à la fois rassurante et inquiétante : des aînés plus expérimentés et aguerris pourraient imaginer des moyens de combat plus efficaces et plus meurtriers que ceux actuellement utilisés. D’un autre côté, le caractère quasi généralisé de l’engagement antisocial dans certaines zones géographiques implique un pourrissement à long terme qui sera d’autant plus difficile à combattre qu’il a commencé très jeune. De plus, avec le temps, des leaders finiront fatalement par émerger de la masse de ceux qui ont été définitivement exclus de la société.
Le niveau social est généralement bas, mais ce critère est à relativiser : aucun de ces jeunes ne connaît une misère réellement dramatique qui justifierait le recours à la violence pour simplement survivre. De plus, certains membres des classes moyennes commencent à adopter le comportement antisocial de leurs « collègues » moins bien lotis.
De même, on a un peu trop tendance, mais je sais que je serai sur ce point contredit par beaucoup, à insister sur le critère de l’origine ethnique, les jeunes d’origine étrangère étant, semble-t-il, majoritairement présent dans ces bandes criminelles. Ce facteur est important mais pas aussi déterminant qu’il y parait, ne serait ce que parce que de jeunes « français de souches » issus des mêmes zones participent tout autant aux activités anti étatiques et qu’ils partagent tous la même haine du système, quelles que soient leurs origines ethniques. Pour le jeune d’origine étrangère, cette haine puise une partie de sa justification dans le racisme dont il se sent la victime mais, une fois de plus, ce n’est pas le cœur du problème.
- Pourquoi ?
Ces groupes de jeunes ressentent donc une haine intense et plus ou moins structurée intellectuellement contre l’appareil étatique, ses représentants et ses symboles. A moins d’être un sociopathe souffrant de troubles irréversibles et gravissimes de la personnalité, nul individu ne ressent généralement et spontanément une haine aussi profonde du système. Ce sentiment doit donc s’expliquer et, pour ce faire, il convient de prendre plusieurs facteurs en compte qui, combinés tous ensemble, aboutissent à un dangereux cocktail.
Il y a d’abord une souffrance sociale liée au chômage et à l’absence de débouchés professionnels. Cet état de fait est malheureusement bien réel, causé à la fois par une instruction défaillante, une faible intégration au tissu sociétal, un désintérêt des potentiels employeurs et, il faut le reconnaître, un racisme qui ne dit pas son nom mais qui aggrave tout. On aboutit hélas alors à un cercle vicieux sans fin et qui ne peut que conduire à plus d’exclusion : l’absence d’emplois stables et intéressants génère des comportements antisociaux dictés par l’amertume et l’affichage de cette tendance antisociale interdit à celui qui s’y livre de s’intégrer. La mécanique infernale est lancée.
Si ces mouvements sont largement spontanés et ne s’appuient sur aucun corpus idéologique fort, on trouve néanmoins un trait d’union entre tous ses groupes, un facteur « culturel » qui les rassemble et qui nourrit et entretient largement les comportements déviants. Il s’agit, en fait, d’une sous culture brouillonne, essentiellement véhiculée par les média (musiques, films, actualités, Internet, etc…) dans laquelle nombre de ces jeunes se reconnaissent. Cette attitude repose sur certaines valeurs et utilise quelques codes qui permettent son expression concrète : glorification de l’argent et des signes extérieurs de richesse ; mépris pour les faibles et, plus généralement, de tout ce qui est différent ; machisme virulent qui utilise parfois la religion comme prétexte ; corollaire du précédent, une homophobie féroce qui dégénère dés qu’elle le peut en « tabassage de pédé » ; la haine du pays où on est né, la plupart du temps, et où on vit ; pour ceux dont les parents viennent d’ailleurs, une vision souvent idéalisée du pays d’origine, idéal qui s’effondre généralement au contact de la réalité et fait basculer la personne dans une spirale dangereuse de déracinement qui entraîne le double rejet de ce que l’on est et d’où l’on vient, attitude psychologiquement dévastatrice ; mépris pour tout ce qui est culturel et intellectuel (les livres, les discussions construites, la réflexion, l’introspection) matérialisé par l’emploi exclusif d’un « novlangue », charabia vulgaire et brutal, haineux et agressif dont le vocabulaire et les expressions limitées interdisent de fait toute contribution cérébrale trop soutenue et toute tentative d’aller vers ce qui est différent de soi ; allégeance exclusive au clan, au groupe, au quartier, à la cité, qui surpasse tout autre sentiment d’appartenance à un corps social qui demeure très abstrait, lointain et ennemi.
On voit donc par quel mécanisme déviant fait de la conjonction de facteurs favorables on peut passer d’une souffrance sociale et identitaire réelle mais solutionnable au basculement vers des comportements radicalement antisociaux qui s’expriment au travers d’une culture de la haine, de l’instantané et du repli sur soi.
- Comment ?
Si cette violence mentale, verbale et comportementale est omniprésente, elle ne bénéficie pas, Dieu merci, d’une structuration intellectuelle suffisante pour prendre une forme organisée qui constituerait une menace imminente et létale pour le corps social.
Lorsqu’elle se manifeste, la violence est généralement spontanée et ne participe pas à un plan soigneusement préparé. Même dans le cas d’actions planifiées (embuscade, guet-apens, etc…), le travail préparatoire est extrêmement sommaire. De plus, à l’exception des bandes criminels, les moyens utilisés pour combattre l’Etat sont généralement artisanaux : les armes à feu, si elles existent bel et bien, circulent peu et sont rarement employés contre les forces de l’ordre et toujours de manière non professionnelles. En revanche, les armes de fortune (cocktail Molotov, projectiles divers, battes et barres de fer) sont utilisées intensément avec des résultats évidents, d’autant que les attaques concernent volontairement des objectif non durcis.
En résumé, ces bandes utilisent instinctivement les tactiques de la guérilla (maîtrise d’un environnement complexe qu’elles connaissent par cœur, hit and run, évitement des points forts de l’adversaire et concentration sur ses points les plus faiblement défendus, utilisation de la population locale pour se fondre dans le décor, rayonnement géographique faible mais pourrissement de la zone où elles existent) sans en maîtriser la stratégie. Le discours revendicatif étant très faible voire inexistant, il ne rencontre que peu d’échos et de soutien dans leurs zones d’action et aucun à l’extérieur. Les systèmes criminels sont plus efficaces car ils utilisent des méthodes simples et éprouvées avec, en plus, une banalisation assumée de l’ultra violence considérée comme un moyen d’action permanent et une marque de fabrique destinée à édifier concurrents, spectateurs et adversaires.
2. Risques à court, moyen et long terme.
A court terme, les risques sont essentiellement assumés par les populations de ces quartiers qui vivent en otage des bandes antisociales ainsi que par les agents du système qui sont amenés à intervenir sur leurs lieux de prédations : services publics de tous ordres, de l’enseignant au traminot en passant par le policier, le pompier ou le médecin. Du fait de leur sédentarisation actuelle, ces mouvements n’ont que peu d’impacts sur, par exemple, les habitants des quartiers plus aisés, où un impact faible qui empêche, d’ailleurs, une prise de conscience de la crudité du problème. Car l’autre risque à court terme est d’ordre intellectuel : le refus de voir le problème pour ce qu’il est vraiment et, par conséquent, l’absence de solutions sécuritaires et sociales pour le résoudre. Si cette attitude actuelle des décideurs publics se poursuit, oscillant entre indifférence, pusillanimité et volontarisme purement verbal, un pourrissement de la situation est inévitable.
Car, en l’absence de réaction de l’appareil étatique, ce mouvement ne peut que grandir et faire de plus en plus d’adeptes, par imitation, désoeuvrement ou absence de choix alternatif. Le risque est important de voir, à moyen terme, des zones entières échapper presque intégralement à l’influence de l’Etat, influence déjà largement battue en brèche. Un tel abandon peut être, sinon ouvertement préconisé, du moins exister dans les faits. Il est catastrophique à tous les niveaux : l’Etat abdique et ses adversaires se renforcent ; les habitants se trouvant dans les zones d’influence s’enfuient s’ils le peuvent ou subissent en étant réduit à devenir complices plus ou moins actifs, ne serait ce que pour garantir leur sécurité. Obligatoirement, le mouvement se structure, s’arme et l’appareil étatique se met dans la position de devoir reconquérir militairement les territoires perdus alors qu’une solution policière et sociale intelligente auraient été suffisantes quelques années auparavant.
A long terme, et dans le pire des cas, des leaders charismatiques et expérimentés finissent par émerger, le mouvement s’approprie un corpus idéologique quelconque, recrute en masse, fond sa facette criminel dans le cadre revendicatif et mute pour devenir un authentique système subversif révolutionnaire qui s’enhardit, veut sortir de ses quartiers devenus trop étroits pour ses ambitions et tente de soumettre des zones plus vaste. C’est la guerre civile.
Il va de soi que nous ne sommes encore que dans la phase I de l’engrenage et que des solutions existent pour éviter au mouvement mécanique de continuer à progresser vers un dénouement dramatique. Cependant, la situation est trop grave, le pourrissement, sans être généralisé, trop avancé, pour se contenter de mesures symboliques, menées de manière incohérente, tantôt trop molles, tantôt inutilement brutales et contre productives. Les rodomontades de politiciens plus préoccupés de leur avenir électoral que de la réalité quotidienne des citoyens exposés ne doivent être prises que pour ce qu’elles sont : de simples opérations publicitaires non suivies de résultats concrets.
3. Les réponses possibles de l’appareil étatique.
Le danger à laisser proliférer à la fois ces comportements antisociaux et ceux qui les portent est bien réel et ne doit pas être minoré. Car c’est à deux adversaires que l’appareil étatique est confronté et contre lesquels il doit lutter pareillement : la culture de la violence décrite plus haut (ce qu’on appellerait l’idéologie si on était confronté à une vraie guérilla) et les individus qui s’y adonnent et s’en font les champions (qu’ils agissent dans le cadre d’un système prédateur et/ou revendicatif).
- Enrayer la mentalité antisociale.
Lutter contre une culture est toujours délicat, en particulier lorsque son public est majoritairement adolescent. Après tout, chaque époque a eu sa contre-culture (beatnik, hippie, punk pour ne citer que celles qui me viennent à l’esprit) à destination d’une classe d’âge par définition sensible aux influences extérieures et dont les membres sont prompts à adopter des comportements « rebelles » par simple imitation et/ou mal-être. Du reste, toutes ces cultures alternatives, si elles étaient généralement revendicatives et se plaçaient en opposition avec le système en place, n’ont jamais réellement représenté un danger pour l’appareil étatique. La nouveauté actuelle, c’est une culture de la violence revendiquée qui vient se greffer sur une situation sociale précaire et une intégration défaillante. Ce mélange détonnant rend d’autant plus dangereux un discours qui abolit d’emblée toute réflexion sur soi-même permettant à celui qui l’adopte de l’abandonner plus tard. Une fois le discours mis en pratique et le pas de la criminalité ou de la marginalité franchit, assumé et glorifié, le retour en arrière est difficile. Interdire purement et simplement l’expression, même détestable, de cette culture est à la fois impossible et inutile. Tout juste l’Etat peut il maintenir les media qui la diffuse sous surveillance pour éviter ses aspects les plus odieux de se mettre en valeur.
Le meilleur moyen d’agir contre est, me semble-t-il, de proposer une véritable alternative sociétale qui rendra, sinon caduque, en tout cas moins attirant le discours antisocial violent. C’est là une tâche très ardue qui nécessite une réflexion poussée, une claire compréhension des problèmes et une volonté inébranlable d’agir sur le long terme en s’en donnant les moyens. Bref, tout ce qui manque aujourd’hui.
- Lutter contre les acteurs.
Au moins, s’il est difficile de contrer une culture, s’attaquer à ceux qui s’en inspirent pour fomenter des actes qui vont à l’encontre du bien commun est plus aisé à condition, là encore, de se donner un peu de mal. Certains, pour régler le problème des banlieues, ont proposé l’emploi de l’armée. Il me semble qu’elle a mieux à faire ailleurs et que la situation mérite avant tout une réponse policière ferme et bien comprise par tous, les habitants qui subissent les agissements négatifs comme les auteurs de ceux-ci. Cette fermeté doit s’inscrire dans la durée et s’appuyer sur un renseignement de qualité pour éviter bavures et déploiements inutiles de forces qui, au bout du compte, sont ridiculisés lorsqu’ils ne parviennent à atteindre les buts trop ambitieux qu’on leur avait inconsidérément assignés.
Les deux systèmes, prédateurs et revendicatifs, sont, dans le cadre du mouvement violent actuel, étroitement liés. Ils doivent donc être combattus de front avec un arsenal juridique et policier en adéquation avec les menaces qu’ils font peser sur l’ordre social.
Mais, parallèlement à cette inévitable, nécessaire et vigoureuse réponse sécuritaire, des alternatives à la misère sociale, à l’éducation défaillante, à l’intégration qui reste un vœu pieux pour beaucoup doivent être également être mises en place. On ne peut, la situation étant ce qu’elle est, réussir à régler le problème en maniant uniquement le bâton. L’Etat doit prouver, ne serait ce que pour contrer le discours antisocial, qu’il offre à ses citoyens, même et surtout les moins favorisés, des solutions humaines et réalisables, plausibles et qui répondent aux revendications les plus acceptables émises par les représentants les plus intelligents de cette jeunesse qui ne croit trouver que dans la lutte une solution à son mal-être.
Il faut, hélas, accepter par avance un certain taux d’attrition : si les éléments les moins corrompus et les plus malins pourront réintégrer pleinement la communauté nationale, ce ne sera pas le cas pour tous. Qu’allons nous faire, il faut commencer à se poser la question dés à présent, de ceux qui sont manifestement irrécupérables ?
CONCLUSION :
La situation est grave et, si elle est parfois désespérante, elle est loin d’être désespérée. Indécrottable optimiste, je veux croire que « la guerre de Troie n’aura pas lieu » et que le bon sens finira par l’emporter. En revanche, l’appareil étatique ne peut se payer le luxe de tolérer plus longtemps une situation qui peut, incessamment, dégénérer gravement. Il doit donc prendre un certain nombre de mesures qui iront dans le sens d’un rétablissement complet et intégral de l’Etat de droit sur l’ensemble du territoire républicain. Une stratégie efficace suppose : des objectifs clairs définis par avance ; des méthodes efficaces pour parvenir à l’obtention de ces objectifs ; des moyens en conséquence pour mettre en œuvre ces méthodes sur le terrain ; une action dans la durée qui persiste dans la voie tracée à l’avance jusqu’au rétablissement d’une situation normale, sans à coups, faux bonds et volte face au gré des humeurs politiciennes. Du bon sens, me direz vous et vous aurez raison. Espérons que ce bon sens sera rapidement partagé et appliqué dans notre beau pays et que tous les citoyens français, quelles que soient leurs origines ethniques, sociales ou la pigmentation de leurs épidermes pourront trouver ou retrouver une place de choix, adaptée à leurs mérites et motivations, dans un ordre social pacifié, plus juste et pleinement démocratique.