" LETTRE A UN FRERE "

Publié le par shlomo

 un Juif presse Benoît XVI de laver les Juifs de l’accusation de 'déicide'
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08/09/07
 
  • Ci-après, mes premières impressions de lecture. Elles sont suivies de l'Avant-Propos de l'auteur, et d'un extrait particulièrement significatif et émouvant de son livre.
  • Quant à celles et ceux qui veulent accéder au contenu tout de suite, ils pourront satisfaire leur curiosité en cliquant sur le lien suivant : tout sur le livre, y compris de larges extraits de son contenu.
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    Premières impressions de lecture

     

     

    Ce petit livre en émouvra certain(e)s, il en agacera, voire irritera d'autres. Et c'est normal. En effet, l'auteur, qui n'est pas un spécialiste, s'attaque à un problème complexe et pas encore résolu : la non-condamnation explicite de l'accusation de déicide, lors du Concile Vatican II.

     

    Il se peut même que d’aucuns se gaussent du propos de l'auteur, en excipant de son manque d'expertise. Mais, outre que tel fut l’accueil réservé au livre précurseur de Jules Isaac [1] - qui joua, par la suite, un grand rôle dans le changement d’attitude des chrétiens envers les Juifs -, ce serait faire un faux procès à notre auteur.

    • Moïse Rahmani n'élève pas la voix du haut d'une chaire universitaire.
    • Il ne présente pas une thèse de doctorat.
    • Il n'a même pas la prétention de contribuer à la recherche spécialisée en cette matière.
    • Non, c'est un cri qu'il pousse; et ce cri, il faut l'entendre et le respecter.

    Certes, ce petit livre n’est pas parfait (quel ouvrage peut se targuer de l’être ?). Certes, il comporte quelques à-peu-près, voire des confusions – au demeurant minimes -, et il ignore un certain nombre d’avancées, réelles et probablement irréversibles, dans le "nouveau regard" que portent l’un sur l’autre le christianisme et le judaïsme, depuis Vatican II. Mais, à l’instar des prophètes, l’auteur écrit dans l’urgence, sous la pression d’événements graves et des développements menaçants qu’ils laissent présager, et surtout dans la détresse que suscite, chez beaucoup de Juifs, le sentiment que l’histoire bégaie et que l’antisémitisme - laïque et religieux –, que l’on croyait appartenir à un passé révolu, resurgit de plus belle, avec de moins en moins de honte et de respect humain.

     

    On pourra également reprocher à l’auteur de se focaliser sur le déicide, et il ne manquera pas d’"experts" au petit pied pour lui remontrer qu’il se trompe et que l’accusation de déicide a bel et bien été répudiée à Vatican II. Il n’est pas possible de traiter de cette question complexe dans le cadre limité de cette présentation bibliographique, mais disons, sans nuance, et sous réserve d’inventaire, que cette affirmation tranchée est trop hâtive et demande à être critiquée, à la lumière des progrès importants de la recherche récente sur les rapports ambivalents entre l’Eglise et le peuple juif.

     

    Il est probable aussi que d'aucuns ironiseront sur le choix, fait par l’auteur, de se focaliser sur l’inscription latine "INRI" [2] – qui, dira-t-on, ne figure plus, sauf rarissimes exceptions, sur les crucifix modernes, et n’a plus guère de sens que pour les anciennes générations de chrétiens. Est-ce si sûr ? J’invite celles et ceux qui pensent ainsi à effectuer une recherche sur l’expression "Crucifix INRI". Ils découvriront que non seulement ils ne sont pas totalement obsolètes, mais qu’ils se vendent même encore sur des sites Web de e-commerce, tels, entre autres, Degriffe et E-Bay (voir Annexe).

     

    Je pense donc que Rahmani a eu raison de se focaliser sur ce label symbolique. D’autant que si ce motif a disparu des crucifix actuels [3], il ne fait aucun doute que l’esprit qui a inspiré sa diffusion, en chrétienté, a survécu, lui, et se porte plutôt bien.

     

    Alors, foin des critiques.

    • Oui ce livre est torrentueux.
    • Oui, il se rit de la chronologie et de l'architectonique du raisonnement historique et théologique.
    • Oui, il prend son bien partout où il le trouve, sans toujours en vérifier suffisamment l'adéquation et la recevabilité.
    • Oui, son livre a des allures de jungle littéraire.

    Mais, paradoxalement, c'est ce qui en fait l'impact. A l'instar de ces toiles impressionnistes dont le fouillis picturesque, vu de près, semble incohérent, mais prend toute son efficacité quand on regarde l'oeuvre à une certaine distance, Moïse Rahmani fait dans l'impressionnisme rhétorique. Il interpelle, assène ses arguments, sans ordre, sans méthode, comme dans une joute oratoire, ou une disputatio à l'ancienne. Il interpelle son destinataire, le pape Benoît XVI. Il convoque les morts et les persécutés juifs, d'hier et d'aujourd'hui, et même ceux de demain, au train où vont les choses, et il lui jette tout cela à la tête, avec respect, certes, mais avec la conviction que confère au cri une vraie douleur. Il veut faire brêche. C'est pourquoi il martèle, harcèle, fait flèche de tout bois. Et tant pis pour les cuistres dédaigneux, incapables d'identifier le fil d'Ariane qui court dans la forêt des citations explicites ou implicites et des allusions, fruit des nombreuses lectures de l'auteur et de son observation attentive permanente des débats sur l'attitude de l'Eglise à l'égard des Juifs, en général, et, en particulier, à l'enseignement du mépris ainsi qu'à la résurgence des accusations mortelles dont ce peuple a été victime, au fil des siècles, en raison, principalement, des conceptions et des propos hostiles dont il était et est encore l'objet de la part de la majeure partie des hommes d'Eglise et des fidèles chrétiens.

     
    Et le fil d'Ariane des son propos, grinçant et douloureux, l'auteur lui-même le résume en peu de mots - des mots de feu :
    "Sur quel terreau l’antisémitisme s’est-il répandu ? Ce virus s’est étendu grâce à un FAUX. Un  faux responsable de la mort de millions d’innocents. Un faux propagé par l’Eglise pour écarter, pour annihiler le judaïsme : le crime de DEICIDE. C’est ce que croient aujourd’hui encore, selon un sondage de l’Anti-Defamation League (ADL) du 20 juillet 2007, 20% des Occidentaux et 40% des Polonais. Les Juifs - non seulement ceux d’il y a vingt siècles, mais tous les Juifs, y compris ceux à naître - sont coupables d’avoir « tué » Dieu !"
    Simpliste ? Vous avez dit simpliste ?
     
    Voire...
     
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    Notes

     

    [1] Historien de métier et inspecteur général de l’enseignement de l’histoire au ministère de l’Éducation nationale, Jules Marx Isaac, Juif français (1877-1963), horrifié par la persécution antijuive nazie (sa femme, sa fille et son gendre périrent dans les camps d’extermination), consacra le reste de son existence à étudier et à dénoncer les racines chrétiennes de l’antisémitisme et à prôner un redressement radical de l’enseignement de l’Église concernant le peuple juif. Très mal perçu au début et contesté dans ses analyses, réputées incompétentes, du Nouveau Testament – dont il affirmait que l’enseignement antijudaïque était à la racine de l’antisémitisme chrétien –, il parvint à se faire entendre de certains chrétiens et même du pape Jean XXIII, qui accorda une attention bienveillante à son vibrant plaidoyer en faveur d’une prise de position positive explicite de l’Église envers le peuple juif et d’une rectification de son enseignement antijudaïque traditionnel. Il fut à l’origine du discrédit croissant de conceptions erronées, telle l’accusation de «déicide», et de l’abolition de la formule "Pro perfidis Iudaeis”, dans la liturgie du Vendredi-Saint. Et il ne fait pas de doute que son action est pour quelque chose dans la décision prise par l’autorité suprême de l’Église, de traiter des Juifs au Concile Vatican II. Principaux ouvrages : Jésus et Israël, Paris, 1948; Genèse de l’antisémitisme, Paris, 1956; L’enseignement du mépris, Paris, 1962.


    [2] "Le texte de ce titulus résulte du dialogue entre le Christ et Pilate ("Ma royauté n'est pas de ce monde"), suite à l'accusation faite par la foule des juifs venus au prétoire. Le texte rédigé par Pilate fut immédiatement contesté par certains dignitaires, qui voulaient que cette attribution fût mise dans la bouche du condamné, mais Pilate maintint son texte ("Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit"), avec sa valeur prophétique. Cette inscription était trilingue (grec, latin, hébreu). Le titulus est généralement représenté par les lettres INRI sur les crucifix et les représentations (sculptées, peintes) de la Crucifixion. A la Renaissance notamment, il arrive que le texte complet, trilingue, soit figuré sur ce panneau. La relique du titulus est conservée à Rome, dans la basilique Sainte-Croix-en-Jérusalem. Le texte y est gravé dans le bois, curieusement de droite à gauche (sens de l'écriture en hébreu), y compris pour le grec et le latin." (Texte repris du site VIKI KTO). 


    [3]

    Les crucifix disparaissent, eux aussi, d’ailleurs, à grande vitesse, et pas seulement des tribunaux, où ils surplombaient jadis les juges de ce monde, leur rappelant qu’ils seront eux-mêmes jugés. Il en va de même dans nombre d’églises, où les croix traditionnelles sont souvent remplacées par des objets informes, ou tellement stylisés, façon "art moderne", qu’ils ne suscitent aucun sentiment, pas même une émotion esthétique, et il n’est pas rare que le supplicié y brille… par son absence.

     

     

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    Avant-propos du livre
    " Pourquoi ce livre ?
     
    Il n’y pas de phénomène aussi absurde ni aussi stupide que l’antisémitisme.
    Et pourtant il a existé, il existe encore. Il traverse les siècles et pervertit les esprits. Il a tué, il tue et continue à tuer.
     
    L’antisémitisme est la cause du départ des Juifs vers Israël, le seul pays au monde où, comme le disait Herbert Pagani, z"l, « lorsqu’on traite quelqu’un de sale Juif, c’est  parce qu’il ne s’est pas lavé », ou vers l’Amérique du Nord.
     
    Et pourtant les Juifs, plus que quiconque, ont contribué à la formation de l’Europe. Les prix Nobel, trustés avant la Shoah par l’Allemagne, sont aujourd’hui récoltés par les Etats-Unis.
     
    On attribue au sinistre Joseph Goebbels cette citation « Plus un mensonge est gros, et plus les gens y croient ».  Nous le savons et le Musée de la Tolérance, à Los Angeles, en a fait sa pierre angulaire : « C’est par la parole calomnieuse que tout crime trouve sa raison. »
     
    Sur quel terreau l’antisémitisme s’est-il répandu ? Ce virus s’est étendu grâce à un FAUX. Un  faux responsable de la mort de millions d’innocents. Un faux propagé par l’Eglise pour écarter, pour annihiler le judaïsme : le crime de DEICIDE. C’est ce que croient aujourd’hui encore, selon un sondage de l’Anti-Defamation League (ADL) du 20 juillet 2007, vingt pour cent des Occidentaux et quarante pour cent des Polonais. Les Juifs - non seulement ceux d’il y a vingt siècles, mais tous les Juifs y compris ceux à naître - sont coupables d’avoir « tué » Dieu !
     
    Telle est la base de l’antisémitisme et c’est donc elle qu’il faut extirper. Le seul à pouvoir le faire, le seul qui ait autorité pour l’imposer, du Vatican jusque dans la plus petite église du plus misérable village, en tous pays du globe, c’est vous, le Pape, chef de cette Eglise. Votre parole dépassera le monde chrétien ; elle touchera aussi le monde musulman. C’est un acte de repentance clair, sans équivoque, qu’il vous incombe d’énoncer, de faire appliquer, de faire respecter.
     
    Je ne pense pas, un seul instant, que vous entendiez accorder une prime à l'antisémitisme. Néanmoins vous receviez, dans votre résidence d'été de Castel Gandolfo, le 4 août 2007, le père Tadeusz Rydzyk, directeur de Radio Maryja, une radio catholique polonaise coutumière d'un  discours antisémite virulent. De nombreuses voix, tant en Pologne qu'à l'étranger, interpellent régulièrement le Vatican afin de faire cesser la dérive judéophobe de cette radio. La Confédération européenne des radios catholiques refuse, en raison de son contexte antisémite, d'accepter Radio Maryja en son sein. Et pourtant, vous accordez une audience à son directeur et, à sa demande, bénissez sa radio. (Source: Jurek Kuczkiewicz, Le Soir, Bruxelles, 8 août 2007, p. 12.) Comment l’interpréter ?
     
    Ce mensonge - ce faux, cette imposture - se vérifie aujourd’hui dans le monde arabo-musulman, qui le reprend à son compte : Jésus n’est plus Juif, mais est « Palestinien », le Palestinien toujours crucifié par le Juif, et cela bien que l’islam ne reconnaisse aucune nature divine au fils de Marie.
     
    Votre Sainteté, faites cesser le crime. Il est grand temps de rétablir, urbi et orbi, la vérité.
     
    C’est le coeur lourd que je m’adresse à vous, en espérant que cette lettre trouvera le chemin du vôtre car
     
    «Regardez et voyez s’il est une douleur pareille à ma douleur.» (Lamentations 1, 12). "
     
     

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    Extrait du dernier chapitre du livre
     

     

    " Le catholicisme a toujours affirmé que Jésus était mort pour racheter les péchés de l’homme.

     

    C’est sans doute une affirmation très humaniste que de ne pas désigner nommément le responsable de cette condamnation, celui qui, seul, exerçait le ius gladii : le pouvoir romain.

     

    Mais, dans ce cas, pourquoi pointer le doigt uniquement sur les Juifs en laissant entendre que, finalement, ce sont les Juifs, certes, certains Juifs, mais enfin, les Juifs quand même, les vrais responsables, et que Rome s’est (presque) contentée d’obtempérer à leurs ordres.

     

    La déclaration « Nostra Aetate » est claire, hélas : elle désigne le coupable :

     

    « Encore que des autorités juives, avec leurs partisans, aient poussé à la mort du Christ (Jean XIX, 6) [le texte de Jean, le plus antijuif des Evangiles, est pourtant limpide et ne mentionne que quelques-uns: « Lorsque les principaux sacrificateurs et les huissiers »], ce qui a été commis durant sa passion ne peut être imputé ni indistinctement à tous les Juifs vivant alors, ni aux Juifs de notre temps. S'il est vrai que l'Eglise est le nouveau peuple de Dieu, les Juifs ne doivent pas, pour autant, être présentés comme réprouvés par Dieu ni maudits, comme si cela découlait de la Sainte Ecriture. Que tous donc aient soin, dans la catéchèse et la prédication de la parole de Dieu, de n'enseigner quoi que ce soit qui ne soit conforme à la vérité de l'Evangile et à l'esprit du Christ. »

     

    Cela n’est pas suffisant, cela n’est plus suffisant, cela n’a jamais été suffisant, d’affirmer que

     

    « ce qui a été commis durant sa passion ne peut être imputé ni indistinctement à tous les Juifs vivant alors, ni aux Juifs de notre temps ».

     

    Si, comme l’affirme la doctrine chrétienne, Jésus est mort pour racheter les péchés de l’homme, alors il ne faut pas sous-entendre

     

    « Oui mais quand même, ce sont les Juifs qui…»

     

    Dans tout procès il faut aussi mentionner, clairement, qui est le juge et qui est le bras séculier.

     

    Or, ceux-ci sont connus. Ils vous sont connus depuis deux mille ans, mais sont occultés, sinon lavés de toute faute.

     

    Depuis que Constantin, par l’Edit de Milan de 313, a fait du christianisme une « religio licita », une religion reconnue, puis, la religion de l’Etat, l’Eglise a innocenté Rome en faisant état des va-et-vient de Pilate (Jean 18, 38), de sa « frayeur » (Jean 19, 8), taisant soigneusement sa cruauté et ses crimes qui, ne l’oublions pas, entraînèrent sa destitution.


    Sans doute, pour certains docteurs de la Loi, Jésus avait blasphémé. Non pour messianisme, non pour avoir été présenté comme le fils de D.ieu – tout homme l’est, dans notre tradition –, mais pour s’être arrogé un pouvoir divin, celui de détruire le Temple et de le rebâtir.

     

    Le Sanhédrin n’avait pas le pouvoir judiciaire (Jésus aurait été lapidé), et Rome ne s’intéressait pas aux blasphémateurs.

     

    Jésus a été condamné par l’autorité romaine pour un crime politique et l’acte d’accusation clairement affiché, apposé sur le poteau où le malheureux fut crucifié, existe : INRI, « Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum ». Sa mise à mort fut romaine.

     

    Votre Sainteté, je vous demande respectueusement de rappeler que cet INRI, planté sur la croix de votre Rédempteur, représente l’acte d’accusation pour lequel il fut tué :

     

    « Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum », Jésus de Nazareth, Roi des Juifs.

     

    Aux yeux des Romains, quiconque se présentait, ou était présenté comme roi, commettait un acte de haute trahison, car il contestait le pouvoir et la souveraineté de l’empereur Tibère.

     

    Alors, par simple justice et par charité - car les deux vont de pair -, ne restez pas muet, élevez votre voix.

     

    • Criez, très Saint-Père.
    • Criez enfin.
    • Criez, pour une fois,
    • criez, une fois pour toutes,
    • criez à en perdre la voix,
    • tonnez que c’est un odieux mensonge,
    • clamez que c’est nier la vérité,
    • affirmez que c’est trahir les faits.
    • Dites que c’est un blasphème, oui, un blasphème, le mot n’est même pas assez fort, d’affirmer que ce sont les Juifs qui ont assassiné leur frère, Yehoshua ben Yoseph, Jésus fils de Joseph,
    • mais que le coupable fut l’occupant romain.

    Ne restez pas silencieux comme le fut Pie XII. S’il avait parlé, six millions de mes frères, six millions de vos frères ne seraient pas morts.

     

    Elevez enfin votre voix, Votre Sainteté.

     

    Le monde va mal, et seule votre autorité peut arrêter l’antisémitisme, cette injure faite à D.ieu.

     

    Souvenez-vous de ce que le penseur Léon Bloy écrivait, dans une de ses lettres :

    « L’antisémitisme, chose toute moderne, est le soufflet le plus horrible que Notre Seigneur ait reçu dans sa Passion qui dure toujours, c’est le plus sanglant et le plus impardonnable parce qu’il le reçoit sur la Face de sa Mère et de la part des Chrétiens. »

    Pour nous, en raison de cette diffamation, à cause de cette calomnie, cela fait deux millénaires que, dans les charniers où tant de nos frères anonymes furent jetés, dans les synagogues et sur les bûchers où, entassés, ils furent brûlés vifs, dans les chambres à gaz et sur les cheminées des fours crématoires des camps de la mort, se devinent, par milliers, par millions, des INRI.

     

    INRI !

     

    Notre INRI est hélas tout autre. « In Nomine Redemptoris tui Immolati fuimus », au nom de ton Rédempteur, nous fûmes immolés.

     

    Mes ancêtres ont suffisamment souffert. Ne permettez plus que mes enfants, et les enfants de mes enfants subissent encore ces ignominies pour un crime que nul Juif n’a commis… "

     

    (Lettre à un frère, pp. 100-103)

     

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    Annexe sur la persistance d'un engouement pour les Crucifix INRI

     

    Deux exemples parmi d’autres.

     

    1. Site Degriffe

     

    "Superbe christ en ivoire, travail du milieu du 19e siècle,

     

    monté sur une croix de palissandre, de dimensions: 363 x 211 m/m pour une épaisseur de 19 m/m. Le christ est de fort belle facture. La sculpture est pleine de finesse et de détails, en particulier la chevelure et la couronne d'épines… Le visage est très expressif. Les mains et les pieds sont également finement sculptés. Belles veinures mais - semble-t-il - pas de fente. Mensurations de cette sculpture : 126 x 92 mm. Au-dessus de ce christ, parchemin déroulé - où est marqué inri (23 x 16 mm) - en ivoire lui aussi."

     

    2. Site e-Bay

     

    "Ancien crucifix en bois dur marron foncé. Plaque INRI et Christ – haut de 16 cm, en laiton… 

    Les enchères sur cet objet sont terminées."

     

     

     

    "Croix de Jésus INRI sur support bois" – Bon état général.

     

     

     

    Menahem Macina

     

    © upjf.org

     

    Mis en ligne le 09 septembre 2007, par M. Macina, sur le site upjf.org

     

Publié dans ANTISEMITISME

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