Vers une reconnaissance américaine du rôle régional de l’Iran ?
Guerres asymétriques | Il nous paraît utile de rappeler à chaque occasion que la querelle entre les mollahs et les Etats-Unis concerne les modalités d’une entente secrète et par conséquent les deux parties se battent sur des terrains choisis.
Ainsi , les mollahs financent les guérillas anti-américaines en Irak et en Afghanistan, et de leur côté, les américains imposent des sanctions contre les mollahs au motif de certaines menaces qui sont inexistantes (des missiles nucléaires), mais ils n’accusent jamais les mollahs de financer les guérillas qui tuent leurs militaires en Irak ou en Afghanistan.
Ce refus d’accuser l’adversaire iranien de ce crime tient à la volonté américaine d’arriver à une entente (ponctuelle). De même le régime des mollahs ne reconnaît pas officiellement l’aide apportée aux guérillas anti-américaines et accepte le bras de fer nucléaire comme crise de substitution, car il y a aussi une volonté iranienne d’arriver à une entente régionale (durable), preuve d’une reconnaissance tacite de son rôle régional.
Dans cette guerre asymétrique à plusieurs titres, quand l’un recule ou mollit, l’autre durcit et avance ses pions sur les différents tableaux à sa disposition, c’est-à-dire à la fois les crise de substitution (nucléaire et balistique), mais aussi sur le terrain où a lieu la vraie guerre (en Irak et en Afghanistan).
La situation actuelle | Ainsi, dès que les américains ont lâché les pasdaran prisonniers, Téhéran a détecté un recul américain et il a dans un premier temps durcit sa position sur le nucléaire. L’Amérique n’a pas réagi à cette provocation et ce silence a été interprété comme un autre recul et Téhéran a donc durci sa position sur l’échiquier irakien.
Les autorités iraniennes ont posé vendredi comme condition à de nouveaux pourparlers avec les Etats-Unis sur l’Irak que Washington en fasse la demande officiellement et directement sans passer par le gouvernement irakien ou encore l’ambassade de Suisse à Téhéran [1] .
En premier point, on peut constater que les mollahs ont peu d’estime pour le gouvernement irakien qui pourtant ne montre aucun signe de fierté nationale en refusant de négocier avec la source des centaines de morts civils par jour. Ce gouvernement est un pantin des Etats-Unis et n’a aucun pouvoir, mais occasionnellement, il sert d’airbag aux américains quand ces derniers soutiennent les PKK pour provoquer des troubles ethniques en Iran. Mais la demande des mollahs ne se résume pas à un mépris pour le gouvernement irakien dont les différents chefs ont été des pensionnaires du régime des mollahs.
Comme nous l’avons écrit au moment où les américains ont décidé de consulter les mollahs pour arrêter l’aide aux guérillas irakiens, ces rencontres sont une reconnaissance tacite du rôle régional de l’Iran.
Téhéran veut plus à présent : il veut une reconnaissance explicite et cette demande intervient avant la conférence pour la paix au Moyen-Orient d’où les mollahs ont été exclus. Encore une fois, cette situation exécrable (surtout pour les civils irakiens) résulte de la volonté américaine d’arriver à une entente secrète avec les mollahs.
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