AHMADINEJAD, LEADER DU MONDE MUSULMAN CONTRE L'ENTITE SIONISTE
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Ce jeudi 20 décembre 2007, le Président Iranien Mahmoud Ahmadinejad a une nouvelle fois apporté son soutien à la cause palestinienne lors de son voyage en Arabie Saoudite, à l'occasion d'un entretien avec le Cheikh Mohamed Yazbek, responsable du Hezbollah. Il a notamment affirmé que la lutte des palestiniens était celle de tout le peuple musulman, que la détermination des palestiniens était la clef de la victoire sur le régime sioniste, que le monde musulman devait les soutenir dans leur combat et qu'enfin, la résistance palestinienne était une preuve du peu de chance pour l'entité israélienne de survivre. Le Président Iranien se positionne donc progressivement en qualité de leader du monde musulman comme soutien des palestiniens dans leur lutte contre ce « cancer juif » installé au cour du Moyen Orient comme si la disparition de l'Etat d'Israël était indispensable pour l'ensemble des musulmans et que les palestiniens en étaient l'instrument. Il est vrai que les institutions palestiniennes ne laissent aucune place à la liberté individuelle d'agir ou de penser comme le rappelle l'article 7 de la Charte de l'Olp selon lequel, il est un devoir national d'éduquer les individus palestiniens dans un esprit révolutionnaire. Plus précisément, cet article rappelle que le palestinien doit être préparé à une lutte armée et être prêt à sacrifier sa richesse et sa vie afin de reconquérir son pays et d'amener à sa libération. Pour ce qu'il en est de la charte du Hamas, l'article 15 dispose que le Jihad est un devoir individuel de chaque musulman lorsque les ennemis usurpent une partie de la terre musulmane. Cet article précise que devant l'usurpation de la Palestine par les juifs, il est obligatoire d'élever la bannière du Jihad. Aussi, et pour que les palestiniens évitent de se sentir seul dans le combat, cet article reprend l'obligation de diffuser la conscience islamique dans les masses et la nécessité d'insuffler l'esprit du Jihad dans le cour de la nation « de manière à ce que les Palestiniens affrontent les ennemis et rejoignent les rangs des combattants ». Ainsi, selon les textes institutionnels palestiniens, les palestiniens n'existent qu'en considération de leur unité spécifique comme s'ils ne constituaient qu'une armée chargée de défaire l'ennemi sioniste. Dans ce cadre, le Président Ahmadinejad peut utilement incarner le rôle de leader de la grande nation musulmane dont l'honneur a été souillé lors de la catastrophe (naqbah) survenue le 15 mai 1948. Compte tenu du renoncement (contemporain) par la Jordanie et l'Egypte de poursuivre la lutte avec Israël (à la suite de la signature des traités de paix), personne n'est en mesure de contester à Ahmadinejad cette fonction, véritable mission spirituelle. Le président iranien peut donc assumer seul la gestion des derniers fronts ouverts avec Israël et notamment au Liban où l'Iran entraîne militairement, fournit des armes et finance le Hezbollah, milice chiite libanaise dont il a favorisé la création en 1982. Dans sa relation avec la Syrie, Ahmadinejad cultivent des liens très forts comme en témoignent ses déclarations lors de sa visite dans ce pays le 20 janvier 2006 : « la République Arabe Syrienne qui résiste en première ligne à l'agression israélienne et la République Islamique d'Iran qui porte le flambeau de l'éveil islamique dans le monde musulman, joueront un rôle vital dans la région ». Ainsi, pendant que le monde occidental rêve de paix et annonce lors de la conférence des pays donateurs (qui s'est tenue à Paris en décembre 2007) le versement d'une somme proche de 6 milliards d'Euros à l'Autorité Palestinienne, le Président Iranien continue calmement d'assoire son rôle de responsable de la grande nation Arabe dans son combat contre toute présence juive en Palestine et se positionne en maître absolu de cette dialectique implacable qui conduira inéluctablement (selon lui) à la disparition de l'Etat d'Israël. Manifestement, il apparaît un certain décalage entre les soutiens à un plan international de paix et le fonctionnement palestinien qui repose exclusivement sur un rapport de forces et sur l'exacerbation des sensibilités. Autrement dit, les palestiniens ne sont pas prêts de choisir la voie de la mesure et celle de la raison d'autant qu'Ahmadinejad ne cesse de leur promettre la victoire prochaine sur l'ennemi sioniste. Dans ces conditions, que faut il penser des propositions (supposées) du Hamas transmises le jeudi 20 décembre 2007 par des médiateurs égyptiens au sujet d'un éventuel cessez le feu, en contre partie de l'arrêt des opérations israéliennes dans la bande de Gaza ? Bien que Taher a-Nounou, porte-parole du Hamas, en ait nié catégoriquement l 'existence, il convient de rappeler que depuis son accession au pouvoir, le Hamas a décrété une sorte de cessez le feu avec Israël en ne tirant plus de roquettes mais simplement des obus de mortier. Le Hamas laisse donc l'utilisation des qassam aux autres organisations rivales que sont les Comités de Résistance Populaire, le Djihad islamique, les Brigades Al-Aqsa liées au Fatah, les Brigades de Moudjahiddines proches du Fatah... à qui aucune consigne de cessez le feu a été transmise et qui n'en tiendraient pas forcément compte le cas échéant. En tout état de cause, si un cessez le feu devait intervenir, il conviendrait Sûrement d'interroger le Président iranien pour vérifier s'il en accepte le principe. |