DAMAS SUSPEND SES CONTACTS AVEC PARIS SUR LE LIBAN
Damas a annoncé ce mercredi la fin de tout contact diplomatique et de toute coopération avec Paris sur le dossier libanais en réponse aux propos que Nicolas Sarkozy a tenu dimanche au Caire. Le président français a déclaré que la France cesserait ses contacts avec la Syrie jusqu’à l'élection d'un président « de large consensus » à la tête du Liban. Selon le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, le locataire de l’Elysée « rend la Syrie et l'opposition libanaise responsables de l'échec malgré les efforts déployés [par la Syrie] que la France connaît très bien, et la souplesse dont a fait preuve l'opposition pour faciliter un règlement consensuel ».
Walid Mouallem a également affirmé que la Syrie et la France s’étaient mises d’accord le 28 décembre « sur une solution globale au Liban », qui prévoyait l'élection d'un président de consensus et la formation d'un gouvernement d'union nationale. Ce projet, a-t-il ajouté, s’était toutefois heurté au rejet de la majorité parlementaire libanaise dirigée par Saad Hariri. Le chef de la diplomatie syrienne a aussi déclaré que son pays refusait de faire pression sur l'opposition libanaise menée par le Hezbollah. « Nous savons que l'opposition n'acceptera aucune pression de quiconque », a-t-il affirmé, exhortant tous les partis libanais à reprendre le dialogue pour parvenir « à une solution de consensus, loin de toute interférence étrangère ».
« Ce que nous avons dit aux Syriens, c'est que nos contacts politiques prenaient fin jusqu'à ce que la Syrie démontre sa bonne foi et qu'un président de large rassemblement soit élu au Liban », a précisé de son côté, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Pascale Andréani, juste après l’annonce de Damas.
Rappelons que le Liban n’a plus du président depuis fin novembre suite au conflit persistant entre la majorité soutenue par l'Occident et l'opposition proche de Damas et Téhéran. Les deux camps s'affrontent également sur le vote d'un amendement à la Constitution libanaise, nécessaire pour permettre au général Michel Suleiman, qui fait figure de candidat consensuel, d’accéder à la tête de l’Etat. La prochaine réunion du Parlement pour l’élection présidentielle devrait se dérouler le 12 janvier prochain, si aucun report ne tombe d’ici là. Le 28 décembre dernier, l’élection était postposée pour la 11ème fois depuis le 25 septembre 2007.
TEXTE REPRIS DU SITE DE L'ESISC