POURQUOI LA BANDE D'OLMERT DOIT PARTIR

Publié le par shlomo

Jewish World Review  2 février 2008 / 25 Shevat 5768
Par Caroline B. Glick
http://www.jewishworldreview.com/0208/glick020108.php3
Adaptation française de Sentinelle 5768 ©
 
En mars 2006, le peuple israélien a élu des incompétents pour nous diriger. Il a fallu seulement quatre mois au Hezbollah pour nous faire payer le prix de notre erreur. Dans la guerre de juillet et août 2006, les Israéliens ont pu comprendre que le Premier Ministre Ehud Olmert, la ministre des affaires étrangères Tzipi Livni, et à l’époque, le ministre de la défense Amir Peretz, et le chef d’Etat Major, le Lt Général Dan Halutz, étaient ensemble et séparément les pires dirigeants qu’Israël ait jamais vus.
Pratiquement depuis le début de la guerre, il était évident que les dirigeants d’Israël s’y étaient jetés la tête la première. Ils ont agi comme s’il n’y avait pas de différence entre mener une guerre, et une campagne électorale contre leurs rivaux politiques. On pouvait, croyaient-ils, affronter sans combattre le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et ses suzerains syrien et iranien.

La brutale réalité de la guerre les a démentis.
Ils avaient décidé de répondre sévèrement à l’attaque du Hezbollah à travers la frontière, qui fit huit morts parmi nos soldats, et deux soldats - Eldad Regev et Ehud Goldwasser – disparus au combat. Mais ils ne réalisèrent jamais vraiment qu’ils menaient le pays à la guerre. En fait, jusqu’à la fin amère, ils prétendirent que nous n’étions pas du tout en guerre. Nous étions juste impliqués dans une « campagne ». Ils ont envoyé des avions de chasse pour bombarder le Hezbollah vers l’Au-delà. Mais comme les bombardements ne parvenaient pas à affecter la capacité du Hezbollah à envoyer des missiles sur Israël, et que les reportages télévisés sur la force destructrice des bombes dilapidaient le soutien international à Israël, Olmert et ses collègues perdirent leur courage pour un combat qu’ils n’avaient jamais compris. Ils envoyèrent des forces terrestres au hasard, pour conduire des opérations sans logique opérationnelle. Puis ils supplièrent l’Amérique de les tirer de la fournaise en négociant un cessez-le-feu sans victoire.
Le public réagit à leur échec par une rage justifiée. Des réservistes démoralisés marchèrent sur Jérusalem. Les parents de soldats tués dans des actions insensées militairement, descendirent dans les rues. S’apercevant que leurs carrières étaient en jeu, Olmert et ses collègues firent ce que tous les politiciens sur le retour feraient dans leur position. Ils nommèrent une commission et lui demandèrent de prendre tout le temps qu’elle voulait pour décider de ne pas demander leur départ. Les media, se refusant à voir le chef de l’opposition Benyamin Netanyahou et le Likoud gagner l’élection, soutinrent la manoeuvre. Et ainsi les protestations diminuèrent, et les réservistes et les parents endeuillés, assis en marge, attendirent.
Quand en avril dernier, la commission Winograd publia un rapport intérimaire, il sembla que le plan d’Olmert se retournait contre lui. Les membres de la commission, dirigés pas le juge en retraite Eliyahou Winograd, s’étaient dangereusement éloignés de son objectif. Ils tenaient en effet Olmert, Peretz et Halutz pour responsables de leurs actes. Ni Peretz, ni Halutz ne purent résister au rapport intérimaire qui montra qu’aussi bien eux - et Olmert - avaient échoué dans leur capacité à diriger. Et les deux premiers furent obligés de démissionner.
Mais Olmert se maintint, et conspira tranquillement contre sa propre commission. Avec le soutien d’Olmert, Mme le procureur général de Tsahal, col. Orna David, adressa des requêtes réitérées à la Cour Suprême pour assurer des règles interdisant à la commission Winograd de recommander qu’Olmert ou personne d’autre ne soit obligé de démissionner pour leur manquement au devoir.
Ainsi, ce n’aurait été une surprise pour personne que dans son rapport final publié mercredi, la commission Winograd ne soit pas parvenue à montrer du doigt directement Olmert, et à l’appeler à quitter sa fonction. De même, ce ne devrait être une surprise pour personne que, dans leur tentative permanente pour tenir le Likoud éloigné du pouvoir, les media aient ignoré les conclusions sévères du rapport sur la mauvaise gestion de la guerre par Olmert, insistant au contraire sur le refus de la commission de lui attribuer un blâme.
En vérité, en rechignant à placer un pistolet métaphorique sur la tempe d’Olmert, la commission Winograd a fait une faveur au peuple israélien. Ses membres ont platement déclaré qu’il est de la responsabilité du peuple – pas la leur – de décider qui dirige le pays. Et aujourd’hui plus que jamais, c’est le devoir du public de protester contre le maintien prolongé du Gouvernement Olmert, et de l’obliger à quitter sa fonction.
Ce devoir n’est pas seulement une affaire de justification historique pour des erreurs passées. Olmert et ses collègues doivent quitter leurs fonctions pour la faillite de leur direction dans la guerre de 2006 au Liban. Ils doivent quitter leurs fonctions pour la mauvaise gestion de la guerre cette année à Gaza.
Dans sa condamnation la plus accablante d’Olmert et de ses collègues, la commission Winograd a expliqué que pendant toute la guerre, ils n’ont jamais décidé – et à peine discuté – pour quel type de guerre ils combattaient. Quand le gouvernement a décidé de répondre par la force au raid trans-frontalier du Hezbollah, la commission remarqua qu’il avait le choix entre deux options claires et distinctes à poursuivre. «  La première était un coup bref, douloureux, puissant et inattendu contre le Hezbollah, d’abord sur la puissance de feu de la contrepartie. La seconde option était de générer une modification significative de la réalité au Sud Liban, avec une vaste opération au sol, comprenant une occupation temporaire du Sud Liban, et le ‘nettoyage’ de l’infrastructure militaire du Hezbollah ».
Incapable de décider quel type de guerre était menée, pendant 34 jours, le gouvernement passa d’une tactique à une autre, d’une stratégie à une autre, sans jamais en poursuivre une jusqu’au bout, sans jamais réaliser qu’il y avait des conséquences pour ce qu’il faisait. Et aujourd’hui, il poursuit le même modèle d’incompétence à Gaza.
Depuis deux ans et demi, Israël n’a pas pris de mesure efficace pour mettre fin à l’offensive de mortiers et de roquettes contre le Negev occidental depuis Gaza. Et les attaques de roquettes et de mortier ont quadruplé pendant cette période.
Quand le Hamas s’est emparé du pouvoir en juin, Israël a échoué dans le développement d’une stratégie pour s’occuper d’un groupe terroriste armé, entraîné et commandé par l’Iran, perché sur sa frontière avec Gaza, et menaçant de déstabiliser sa frontière largement sans défense avec l’Egypte.
Toujours dirigés par Olmert et Livni, maintenant rejoints par le ministre de la défense Ehud Olmert – l’ingénieur de la stratégie de retrait unilatéral en cédant du terrain aux groupes terroristes – Israël ne peut pas imaginer ce qu’il est supposé faire. Il n’a pas d’objectif stratégique, donc il ne peut pas formuler de plan cohérent.
Israël modifie la manière d’affronter Gaza presque au jour le jour. Parfois il menace de lancer une campagne terrestre à Gaza, pour mettre fin à la campagne de mortiers et de roquettes contre ses citoyens. Parfois, il lance des attaques aériennes et crie victoire. Parfois il menace d’arrêter la fourniture d’électricité et de carburant à Gaza. Parfois il menace d’arrêter son soutien aux banques de Gaza.
Puis de nouveau, parfois il renouvelle la fourniture de carburant et d’électricité à Gaza, autorise des camions emplis d’argent frais à entrer dans Gaza depuis Israël, permet aux Gazaouis de recevoir un traitement médical gratuit dans des hôpitaux israéliens, et leur permet de travailler en Israël.
Sur le plan international, Israël menace parfois de reprendre le contrôle de la frontière de Gaza avec l’Egypte. Et parfois il demande à l’Egypte ou à l’ONU de prendre le contrôle de la frontière. Parfois il reproche à l’Egypte de permettre le passage d’armes et de terroristes vers Gaza. Parfois il fait l’éloge de l’Egypte comme force de stabilité.
Parfois le gouvernement Olmert-Livni-Barak soutient la confirmation du Fatah pour le contrôle de la frontière entre Gaza et l’Egypte. Parfois il admet que les terroristes du Fatah sont des partenaires complètement engagés dans la campagne de mortiers et de roquettes contre Israël depuis Gaza ; que les forces de sécurité du Farah ont intégré volontairement l’armée du Hamas après que celui-ci se soit emparé du pouvoir ; et que de toute façon, le Fatah n’a ni la volonté, ni les moyens de vaincre le Hamas à Gaza ou partout ailleurs.
A Gaza comme au Liban en 2006, l’incohérence stratégique du gouvernement Olmert a conduit à des désastres dans les relations publiques. Aujourd’hui à Gaza, comme au Liban en 2006, l’incapacité d’Israël à définir ses objectifs l’a rendu incapable de défendre ses actions. Ainsi il est condamné alors que ses citoyens sont tenus en otages sous les caprices des mortiers et des roquettes palestiniens.
La commission Winograd a remarqué comme il se doit l’échec du gouvernement dans la définition de ce qu’il faisait au Liban. Mais elle n’a pas expliqué le pourquoi de la faillite du gouvernement. La source de l’échec du gouvernement au Liban il y a 18 mois et de son échec à Gaza aujourd’hui est son engagement politique dans la stratégie de retrait unilatéral de territoire. Le parti Kadima d’Olmert, et le parti travailliste de Barak ont tous deux adhéré à cette stratégie. C’est la pièce maîtresse de leur motivation pour gouverner.
La stratégie de retrait unilatéral s’appuie sur deux hypothèses principales. D’abord, elle suppose que c’est la présence d’Israéliens dans une zone hostile ou disputée qui entraîne les actions terroristes. Si Israël se retire, les terroristes se disperseront.
Ensuite la stratégie de retrait unilatéral suppose que l’intérêt d’Israël à vaincre des terroristes n’est pas unique. Dans l’esprit des dirigeants d’Israël, toutes les nations partagent le but d’Israël de protéger son territoire souverain et ses citoyens contre des attaques. Par conséquent, la stratégie de retrait unilatéral suppose que si Israël se retire d’une zone infestée par le terrorisme comme Gaza ou le Sud Liban, une autre autorité – que ce soit l’Egypte ou le Fatah ou l’Union Européenne à Gaza, ou l’armée libanaise ou les forces de la FINUL au Liban – prendront le contrôle pour combattre les terroristes quand Israël se sera retiré.
Pendant la guerre au Liban et depuis qu’Israël s’est retiré de Gaza, les hypothèses de base de la stratégie de retrait unilatéral se sont avérées fausses. Mais les dirigeants d’Israël ont refusé de reconnaître la réalité. Ils ont plutôt clamé que c’est la réalité qui se trompe, et non pas leur politique. Leur recherche quotidienne de nouveaux cas exceptionnels manifeste de leur déni de la réalité.
Un épisode parlant abordé dans le rapport final de la commission Winograd, nous ramène à la maison. Après une réunion avec l’équipe américaine de négociateurs le 26 juillet 2006, Peretz a tenu une réunion avec son conseiller de sécurité.
Selon le rapport (p. 129), « au début de la réunion, le ministre de la défense exprima sa mauvaise impression à la suite de la réunion avec l’équipe américaine. Cela se produisit après qu’on lui ait fait comprendre qu’une force multinationale n’entrerait pas dans une zone  du Sud Liban tant que Tsahal ne l’aurait pas au préalable ‘nettoyée des forces du Hezbollah’ »
Peretz ne pouvait pas admettre le fait que personne d’autre ne prendrait de mesure pour défendre Israël qu’Israël lui-même refuse de prendre. Donc il ne le fit pas. Pas davantage Olmert ni Livni. Pendant toute la guerre, l’objectif d’Israël était la mise en place d’une force internationale pour combattre le Hezbollah pour Israël. Et voilà, la FINUL refuse de se battre.
Aujourd’hui encore, le gouvernement refuse de reconnaître qu’à l’époque, la quête d’une force internationale était une erreur. De fait, il la répètent à Gaza.
Parlant aux media de sa décision de se joindre aux protestataires pour exiger la démission d’Olmert et de Barak, et pour appeler à de nouvelles élections, la mère endeuillée Elisheva Tzemach, dont le fils Oz a été tué dans les derniers moments de la guerre, expliqua qu’elle exigeait la démission du gouvernement  non pas pour son fils mort, mais pour ses fils toujours vivants. Ils ne peuvent pas être commandés à la guerre par Olmert et ses collègues.
Mme Tzemach a bien sûr raison. Et Winograd a aussi raison. Si Israël veut survivre dans notre environnement hostile, c’est le devoir de chaque citoyen de se joindre à Mme Tzemach, aux autres parents endeuillés, et aux réservistes, pour exiger de nouvelles élections. Si nous gardons le silence maintenant, nous mériterons n’importe quel prix à payer pour notre indifférence.
Contribuant à la JWR, Caroline B. Glick est membre senior pour le Moyen Orient du “Center for Security Policy” [Centre pour la Politique de Sécurité] à Washington D.C., et rédacteur en chef adjoint du « Jerusalem Post ».
 Jewish World Review  2 février 2008 / 25 Shevat 5768
Pourquoi la bande d’Olmert doit partir
Par Caroline B. Glick
http://www.jewishworldreview.com/0208/glick020108.php3
Adaptation française de Sentinelle 5768 ©
 
En mars 2006, le peuple israélien a élu des incompétents pour nous diriger. Il a fallu seulement quatre mois au Hezbollah pour nous faire payer le prix de notre erreur. Dans la guerre de juillet et août 2006, les Israéliens ont pu comprendre que le Premier Ministre Ehud Olmert, la ministre des affaires étrangères Tzipi Livni, et à l’époque, le ministre de la défense Amir Peretz, et le chef d’Etat Major, le Lt Général Dan Halutz, étaient ensemble et séparément les pires dirigeants qu’Israël ait jamais vus.
Pratiquement depuis le début de la guerre, il était évident que les dirigeants d’Israël s’y étaient jetés la tête la première. Ils ont agi comme s’il n’y avait pas de différence entre mener une guerre, et une campagne électorale contre leurs rivaux politiques. On pouvait, croyaient-ils, affronter sans combattre le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et ses suzerains syrien et iranien.
La brutale réalité de la guerre les a démentis.
Ils avaient décidé de répondre sévèrement à l’attaque du Hezbollah à travers la frontière, qui fit huit morts parmi nos soldats, et deux soldats - Eldad Regev et Ehud Goldwasser – disparus au combat. Mais ils ne réalisèrent jamais vraiment qu’ils menaient le pays à la guerre. En fait, jusqu’à la fin amère, ils prétendirent que nous n’étions pas du tout en guerre. Nous étions juste impliqués dans une « campagne ». Ils ont envoyé des avions de chasse pour bombarder le Hezbollah vers l’Au-delà. Mais comme les bombardements ne parvenaient pas à affecter la capacité du Hezbollah à envoyer des missiles sur Israël, et que les reportages télévisés sur la force destructrice des bombes dilapidaient le soutien international à Israël, Olmert et ses collègues perdirent leur courage pour un combat qu’ils n’avaient jamais compris. Ils envoyèrent des forces terrestres au hasard, pour conduire des opérations sans logique opérationnelle. Puis ils supplièrent l’Amérique de les tirer de la fournaise en négociant un cessez-le-feu sans victoire.
Le public réagit à leur échec par une rage justifiée. Des réservistes démoralisés marchèrent sur Jérusalem. Les parents de soldats tués dans des actions insensées militairement, descendirent dans les rues. S’apercevant que leurs carrières étaient en jeu, Olmert et ses collègues firent ce que tous les politiciens sur le retour feraient dans leur position. Ils nommèrent une commission et lui demandèrent de prendre tout le temps qu’elle voulait pour décider de ne pas demander leur départ. Les media, se refusant à voir le chef de l’opposition Benyamin Netanyahou et le Likoud gagner l’élection, soutinrent la manoeuvre. Et ainsi les protestations diminuèrent, et les réservistes et les parents endeuillés, assis en marge, attendirent.
Quand en avril dernier, la commission Winograd publia un rapport intérimaire, il sembla que le plan d’Olmert se retournait contre lui. Les membres de la commission, dirigés pas le juge en retraite Eliyahou Winograd, s’étaient dangereusement éloignés de son objectif. Ils tenaient en effet Olmert, Peretz et Halutz pour responsables de leurs actes. Ni Peretz, ni Halutz ne purent résister au rapport intérimaire qui montra qu’aussi bien eux - et Olmert - avaient échoué dans leur capacité à diriger. Et les deux premiers furent obligés de démissionner.
Mais Olmert se maintint, et conspira tranquillement contre sa propre commission. Avec le soutien d’Olmert, Mme le procureur général de Tsahal, col. Orna David, adressa des requêtes réitérées à la Cour Suprême pour assurer des règles interdisant à la commission Winograd de recommander qu’Olmert ou personne d’autre ne soit obligé de démissionner pour leur manquement au devoir.
Ainsi, ce n’aurait été une surprise pour personne que dans son rapport final publié mercredi, la commission Winograd ne soit pas parvenue à montrer du doigt directement Olmert, et à l’appeler à quitter sa fonction. De même, ce ne devrait être une surprise pour personne que, dans leur tentative permanente pour tenir le Likoud éloigné du pouvoir, les media aient ignoré les conclusions sévères du rapport sur la mauvaise gestion de la guerre par Olmert, insistant au contraire sur le refus de la commission de lui attribuer un blâme.
En vérité, en rechignant à placer un pistolet métaphorique sur la tempe d’Olmert, la commission Winograd a fait une faveur au peuple israélien. Ses membres ont platement déclaré qu’il est de la responsabilité du peuple – pas la leur – de décider qui dirige le pays. Et aujourd’hui plus que jamais, c’est le devoir du public de protester contre le maintien prolongé du Gouvernement Olmert, et de l’obliger à quitter sa fonction.
Ce devoir n’est pas seulement une affaire de justification historique pour des erreurs passées. Olmert et ses collègues doivent quitter leurs fonctions pour la faillite de leur direction dans la guerre de 2006 au Liban. Ils doivent quitter leurs fonctions pour la mauvaise gestion de la guerre cette année à Gaza.
Dans sa condamnation la plus accablante d’Olmert et de ses collègues, la commission Winograd a expliqué que pendant toute la guerre, ils n’ont jamais décidé – et à peine discuté – pour quel type de guerre ils combattaient. Quand le gouvernement a décidé de répondre par la force au raid trans-frontalier du Hezbollah, la commission remarqua qu’il avait le choix entre deux options claires et distinctes à poursuivre. «  La première était un coup bref, douloureux, puissant et inattendu contre le Hezbollah, d’abord sur la puissance de feu de la contrepartie. La seconde option était de générer une modification significative de la réalité au Sud Liban, avec une vaste opération au sol, comprenant une occupation temporaire du Sud Liban, et le ‘nettoyage’ de l’infrastructure militaire du Hezbollah ».
Incapable de décider quel type de guerre était menée, pendant 34 jours, le gouvernement passa d’une tactique à une autre, d’une stratégie à une autre, sans jamais en poursuivre une jusqu’au bout, sans jamais réaliser qu’il y avait des conséquences pour ce qu’il faisait. Et aujourd’hui, il poursuit le même modèle d’incompétence à Gaza.
Depuis deux ans et demi, Israël n’a pas pris de mesure efficace pour mettre fin à l’offensive de mortiers et de roquettes contre le Negev occidental depuis Gaza. Et les attaques de roquettes et de mortier ont quadruplé pendant cette période.
Quand le Hamas s’est emparé du pouvoir en juin, Israël a échoué dans le développement d’une stratégie pour s’occuper d’un groupe terroriste armé, entraîné et commandé par l’Iran, perché sur sa frontière avec Gaza, et menaçant de déstabiliser sa frontière largement sans défense avec l’Egypte.
Toujours dirigés par Olmert et Livni, maintenant rejoints par le ministre de la défense Ehud Olmert – l’ingénieur de la stratégie de retrait unilatéral en cédant du terrain aux groupes terroristes – Israël ne peut pas imaginer ce qu’il est supposé faire. Il n’a pas d’objectif stratégique, donc il ne peut pas formuler de plan cohérent.
Israël modifie la manière d’affronter Gaza presque au jour le jour. Parfois il menace de lancer une campagne terrestre à Gaza, pour mettre fin à la campagne de mortiers et de roquettes contre ses citoyens. Parfois, il lance des attaques aériennes et crie victoire. Parfois il menace d’arrêter la fourniture d’électricité et de carburant à Gaza. Parfois il menace d’arrêter son soutien aux banques de Gaza.
Puis de nouveau, parfois il renouvelle la fourniture de carburant et d’électricité à Gaza, autorise des camions emplis d’argent frais à entrer dans Gaza depuis Israël, permet aux Gazaouis de recevoir un traitement médical gratuit dans des hôpitaux israéliens, et leur permet de travailler en Israël.
Sur le plan international, Israël menace parfois de reprendre le contrôle de la frontière de Gaza avec l’Egypte. Et parfois il demande à l’Egypte ou à l’ONU de prendre le contrôle de la frontière. Parfois il reproche à l’Egypte de permettre le passage d’armes et de terroristes vers Gaza. Parfois il fait l’éloge de l’Egypte comme force de stabilité.
Parfois le gouvernement Olmert-Livni-Barak soutient la confirmation du Fatah pour le contrôle de la frontière entre Gaza et l’Egypte. Parfois il admet que les terroristes du Fatah sont des partenaires complètement engagés dans la campagne de mortiers et de roquettes contre Israël depuis Gaza ; que les forces de sécurité du Farah ont intégré volontairement l’armée du Hamas après que celui-ci se soit emparé du pouvoir ; et que de toute façon, le Fatah n’a ni la volonté, ni les moyens de vaincre le Hamas à Gaza ou partout ailleurs.
A Gaza comme au Liban en 2006, l’incohérence stratégique du gouvernement Olmert a conduit à des désastres dans les relations publiques. Aujourd’hui à Gaza, comme au Liban en 2006, l’incapacité d’Israël à définir ses objectifs l’a rendu incapable de défendre ses actions. Ainsi il est condamné alors que ses citoyens sont tenus en otages sous les caprices des mortiers et des roquettes palestiniens.
La commission Winograd a remarqué comme il se doit l’échec du gouvernement dans la définition de ce qu’il faisait au Liban. Mais elle n’a pas expliqué le pourquoi de la faillite du gouvernement. La source de l’échec du gouvernement au Liban il y a 18 mois et de son échec à Gaza aujourd’hui est son engagement politique dans la stratégie de retrait unilatéral de territoire. Le parti Kadima d’Olmert, et le parti travailliste de Barak ont tous deux adhéré à cette stratégie. C’est la pièce maîtresse de leur motivation pour gouverner.
La stratégie de retrait unilatéral s’appuie sur deux hypothèses principales. D’abord, elle suppose que c’est la présence d’Israéliens dans une zone hostile ou disputée qui entraîne les actions terroristes. Si Israël se retire, les terroristes se disperseront.
Ensuite la stratégie de retrait unilatéral suppose que l’intérêt d’Israël à vaincre des terroristes n’est pas unique. Dans l’esprit des dirigeants d’Israël, toutes les nations partagent le but d’Israël de protéger son territoire souverain et ses citoyens contre des attaques. Par conséquent, la stratégie de retrait unilatéral suppose que si Israël se retire d’une zone infestée par le terrorisme comme Gaza ou le Sud Liban, une autre autorité – que ce soit l’Egypte ou le Fatah ou l’Union Européenne à Gaza, ou l’armée libanaise ou les forces de la FINUL au Liban – prendront le contrôle pour combattre les terroristes quand Israël se sera retiré.
Pendant la guerre au Liban et depuis qu’Israël s’est retiré de Gaza, les hypothèses de base de la stratégie de retrait unilatéral se sont avérées fausses. Mais les dirigeants d’Israël ont refusé de reconnaître la réalité. Ils ont plutôt clamé que c’est la réalité qui se trompe, et non pas leur politique. Leur recherche quotidienne de nouveaux cas exceptionnels manifeste de leur déni de la réalité.
Un épisode parlant abordé dans le rapport final de la commission Winograd, nous ramène à la maison. Après une réunion avec l’équipe américaine de négociateurs le 26 juillet 2006, Peretz a tenu une réunion avec son conseiller de sécurité.
Selon le rapport (p. 129), « au début de la réunion, le ministre de la défense exprima sa mauvaise impression à la suite de la réunion avec l’équipe américaine. Cela se produisit après qu’on lui ait fait comprendre qu’une force multinationale n’entrerait pas dans une zone  du Sud Liban tant que Tsahal ne l’aurait pas au préalable ‘nettoyée des forces du Hezbollah’ »
Peretz ne pouvait pas admettre le fait que personne d’autre ne prendrait de mesure pour défendre Israël qu’Israël lui-même refuse de prendre. Donc il ne le fit pas. Pas davantage Olmert ni Livni. Pendant toute la guerre, l’objectif d’Israël était la mise en place d’une force internationale pour combattre le Hezbollah pour Israël. Et voilà, la FINUL refuse de se battre.
Aujourd’hui encore, le gouvernement refuse de reconnaître qu’à l’époque, la quête d’une force internationale était une erreur. De fait, il la répètent à Gaza.
Parlant aux media de sa décision de se joindre aux protestataires pour exiger la démission d’Olmert et de Barak, et pour appeler à de nouvelles élections, la mère endeuillée Elisheva Tzemach, dont le fils Oz a été tué dans les derniers moments de la guerre, expliqua qu’elle exigeait la démission du gouvernement  non pas pour son fils mort, mais pour ses fils toujours vivants. Ils ne peuvent pas être commandés à la guerre par Olmert et ses collègues.
Mme Tzemach a bien sûr raison. Et Winograd a aussi raison. Si Israël veut survivre dans notre environnement hostile, c’est le devoir de chaque citoyen de se joindre à Mme Tzemach, aux autres parents endeuillés, et aux réservistes, pour exiger de nouvelles élections. Si nous gardons le silence maintenant, nous mériterons n’importe quel prix à payer pour notre indifférence.
Contribuant à la JWR, Caroline B. Glick est membre senior pour le Moyen Orient du “Center for Security Policy” [Centre pour la Politique de Sécurité] à Washington D.C., et rédacteur en chef adjoint du « Jerusalem Post ».
 

Publié dans ISRAEL

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