DE CAMP EN CAMP

Publié le par shlomo


Les nouvelles faisaient état hier d’affrontements sanglants entre l’Egypte et Gaza. La grande fraternité musulmane a été fortement éprouvée par ces événements.

La police égyptienne a interpellé quelque 2000 Palestiniens dans le Sinaï. Une fusillade, qui a fait un mort et une soixantaine de blessés, a ravivé la tension à la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte.

L'Égypte a également appelé le Hamas à permettre aux forces de sécurité de l'Autorité palestinienne de surveiller la frontière avec Gaza. Elle a prévenu les dirigeants du mouvement islamiste de ne pas abuser de sa patience.

Ce qui, en termes diplomatiques, ressemble fort à un ultimatum.

Les Gazaouites soucieux de trouver un peu de liberté ont été fort désappointés par la réaction égyptienne. 1500 des leurs ont été parqués dans un camp de jeunesse à El Arich, sur la côte méditerranéenne. 500 autre sont été arrêtés.

De camp en camp, les Palestiniens expérimentent une fois de plus qu’ils ne sont nulle part les bienvenus dans les pays arabes (Liban, Jordanie et maintenant Egypte). Là est le véritable drame, le cancer de cette région.

Certains pays européens ont assimilé plusieurs centaines de milliers de réfugiés dans leur histoire récente. Mais les pays arabes semblent en être incapables, pour de simples raisons idéologiques.

Et ces camps restent la seule échappatoire pour une opinion publique arabe prête à se mettre en colère contre…

Contre qui, au fait ?

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, a souhaité que la raison l'emporte chez les dirigeants du Hamas.

"Nous appelons les autorités gouvernant la bande de Gaza à autoriser les observateurs et les membres de l'Autorité palestinienne à revenir à nouveau au point de passage (de Rafah), afin de superviser l'application de l'accord (de 2005 sur la frontière)", a-t-il déclaré.

Une pierre dans les jardins du Hamas et dans celui de l'Autorité Palestinienne ! Ce qui dit assez l'exaspération du gouvernement égyptien, lassé de jouer les entremetteurs entre Palestiniens qui ne parviennent pas à dépasser leurs différends.

"L'Égypte est généreuse et l'Égypte est patiente. L'Égypte a de la patience, mais cette patience, n'en doutons pas, a ses limites", a ajouté Aboul Gheit.

L'Egypte, experte en régimes autoritaires, désavoue la position idéologique du Hamas. Elle ne perd pas pour autant de vue que ce même Hamas a comme ennemi Israël. Ce qui lui rend bien service, tout bien pesé !

Car le ministre égyptien poursuit : "Nos frères palestiniens doivent comprendre que leur combat n'est pas dirigé contre l'Égypte mais contre Israël. Ils ne doivent pas tomber dans un piège tendu par Israël."

Selon nos informations, l’accord de paix signé entre Israël et l’Egypte n’a pas encore été dénoncé.

Avec des traités de paix comme celui-ci, il n’y a pratiquement plus besoin de déclaration de guerre.

© Primo, 5/02/2008

Publié dans MONDE ARABO-MUSULMAN

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