SDEROT SOUS LE FEU

Un étudiant israélien a été tué aujourd'hui. Une roquette a frappé de plein fouet le Collège Universitaire de Sapir, à la sortie nord de la ville de Sdérot.

Deux autres personnes ont été grièvement blessés lors de l'explosion de cette Kassam tirée depuis la bande de Gaza.

On appréciera le compte-rendu qu’en fait l’AFP. Selon notre agence de presse, sept Palestiniens ont été tués mercredi dans des attaques israéliennes dans la bande de Gaza alors qu'une roquette tirée depuis le territoire palestinien a fait un mort dans le sud d'Israël.

Encore une fois, l’AFP trompe son monde. Car vingt roquettes Kassam se sont abattues aujourd'hui sur le sud d'Israël, dont 16 sur la seule ville de Sdérot.

Encore une fois, l’AFP attribue ce regain de violence à la seule armée israélienne alors que le Hamas a revendiqué la responsabilité des tirs de roquettes survenus dans la journée.

Bien entendu, le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a dénoncé "une grave escalade", affirmant que son mouvement se réservait le droit d'y "riposter par tous les moyens". Pour le Hamas, un bon Israélien doit apprendre à recevoir des roquettes sans riposter. Car la riposte est une provocation devant la toute-puissance islamiste.

Ces tirs "sont une réponse au massacre sioniste commis par l'aviation israélienne ce matin à Khan Younès", a affirmé le Hamas dans un communiqué.

Un autre raid aérien a visé un groupe islamiste qui venait de tirer des roquettes. Associated Press précise, à l'inverse de l'AFP, qu'il s'agissait d'hommes du Hamas et qu'ils étaient armés.

Selon un bilan provisoire de la journée, les affrontements ont fait au moins 7 morts. Et l’AFP termine par son lancinant décompte : Les derniers décès portent à 6.169 le nombre de personnes tuées dans les violences israélo-palestiniennes depuis 2000, pour la plupart des Palestiniens, selon un bilan établi par l'AFP.

Notre AFP est parfaitement consciente que, si elle peut opérer un décompte des morts, si ses journalistes et correspondants peuvent calculer, c’est que justement, ce conflit est un des moins meurtriers de tous ceux qui ont cours actuellement sur la planète.

D’autant qu’il est des pays où le moindre recensement des civils tués serait immédiatement puni par l’exclusion définitive du territoire, au plus heureux des dénouements.

Mais Israël est une démocratie. Les journalistes sont libres.

Ces derniers jours à Gaza, un journal a tenté de sortir une caricature du Premier Ministre Ismaël Haniyeh. L’encre n’a pas eu le temps de sécher. Le journal a été interdit, le responsable puni.

Pour l’heure, la tension est insupportable sur la ville de Sdérot. On ne peut obliger une population entière à vivre dans des abris durant des années.

Cet étudiant tué de manière atroce risque d’être le point de non-retour.

Pendant ce temps-là, le cynique Mahmoud Abbas compte les points et redevient, sans rien faire, le modéré de la région. Des modérés comme lui sont légion dans les pays arabes qui entourent Israël. Mais la perspective de tuer des Juifs ne les gênent que parce que cela nuit à leur cause...provisoirement.

Sinon, pour le principe, ils ne sont pas contre. Le Hamas ne veut pas de la paix. C'est contraire à sa croyance.

© Primo, 27 février 2008