PACIFISME RADICAL ET ISLAMISME INTEGRISTE

Publié le par shlomo

 
par Sydney Touati pour Guysen International News
Mercredi 12 mars 2008 à 01:05
 
Huit enfants ont été assassinés dans leur école à Jérusalem. De nombreux autres enfants sont blessés, traumatisés. L’attaque de l’école est le fruit d’une action longuement préparée. Les glorieux guerriers tueurs d’enfants ont crié victoire.
L’enfant, c’est l’avenir. C’est l’espérance.

En tirant à la mitraillette sur des enfants, on a voulu tuer le présent, mais également fusiller l’avenir. Pas d’espace sacré hurlent les assassins.
En mitraillant des enfants en prière, c’est sur le judaïsme et sur le droit de pratiquer la religion de son choix que l’on a tiré.
En massacrant des enfants qui étudient, c’est le savoir, la connaissance, l’intelligence, que l’on a pris pour cible.

Ce crime, sans doute l’un des plus grands, par son aspect monstrueux et sa force symbolique, depuis les attaques du 11 septembre 2001, montre que ceux qui l’ont planifié, ne visaient pas seulement Israël mais les juifs ; pas seulement les juifs, mais les hommes, pas seulement les hommes mais les enfants. Ils ont voulu tuer ce qui constitue l’humanité de l’homme : l’espoir, la diversité religieuse, l’intelligence. En un mot, la liberté…En prenant pour cible des enfants en prière, ils ont voulu faire savoir au monde entier qu’il n’y avait à leurs yeux, aucun espace pour la paix, ni aujourd’hui, ni demain.

Ils ont voulu faire savoir au monde entier, qu’entre eux et Israël, entre eux et le reste de l’humanité, il n’y a aucune possibilité de paix. Aucun répit, aucune trêve possible. Cela, les islamistes l’ont dit et répété, ici et ailleurs. Depuis des siècles. Ces dires, on se bouche les oreilles pour ne pas les entendre ; ces meurtres, on se ferme les yeux pour ne pas les voir.

Les réactions à l’assassinat des écoliers sont tièdes. On condamne mais l’on tente d’expliquer. Pour se rassurer on trouve des raisons. On normalise l’horreur. Mais la mollesse des réactions éclaire le massacre d’un jour blafard. Aucun palestinien, aucun musulman modéré n’est descendu dans la rue pour hurler sa colère contre l’assassinat des enfants. Inutile de se leurrer. La complicité qui unit les palestiniens et le monde arabo-islamique contre Israël s’exprime dans ce silence assourdissant.

Le corps des enfants n’était pas encore refroidi, que de toutes parts les responsables de tous bords invitent les Israéliens à reprendre le dialogue avec les palestiniens. Mais le cœur n’y est plus. Quelque chose d’irréversible s’est produit. Le mythe du processus de paix se lézarderait-il ?

Politique ou nouvelle croyance ?
Ce qui frappe en tout premier lieu dans les réactions des responsables politiques, c’est non pas la révolte ou la colère face au crime, c’est la crainte. Voire la peur. La peur qu’il soit mis fin au « processus de paix »
.
Qu’est-ce donc que ce « processus de paix » ? Est-ce le fruit d’une décision politique ? Si oui, d’où vient son caractère invariable ? Son aspect « transcendant » ? Comment expliquer que rien ne l’affecte ? Que s’inscrire contre est quasiment inconcevable en dépit de son échec évident ?

L’adhésion au « processus de paix » n’est pas de l’ordre de la prise de position rationnelle, mais de celui du préjuger. Ses défenseurs persistent à dire qu’il n’y a pas d’autre choix ; qu’ils n’ont pas le choix. Or la politique est par définition le domaine du choix non celui de la contrainte et de l’obéissance aveugle.
L’évocation du « processus de paix » ne relève donc pas du domaine politique mais bien plutôt de celui de la croyance.

Il faut reprendre le dialogue murmure l’étrange chœur avec une constance obsessionnelle…Il s’agit d’une sorte de formule incantatoire, quelque chose qui relève d’un rite magique destiné à cacher les réalités et à sécuriser celui qui prononce la formule. Après chaque attentat, chaque crime, on nous invite à faire comme s’il ne s’était rien passé de grave…comme si ce crime qui se rajoute à la longue suite des crimes commis en Israël et sur toute la planète, ne devait rien changer…Ces assassinats doivent, disent ces « politiques », être accueillis sans colère, sans révolte. Lorsque la politique est à ce point sourde aux réalités, lorsque l’on nous dit depuis quinze ans que tout doit continuer comme s’il n’y avait pas la guerre, il est manifeste que nous avons quitté le domaine de la politique pour celui de la croyance et de la foi, en clair que nous sommes face au mieux à de la méta-politique, au pire à quelque chose qui est de l’ordre d’une nouvelle forme de religiosité ou de croyance superstitieuse.

Le culte « processus de paix » nourrit l’islamisme radical.
Aux actes perpétrés par les islamistes, on répond par « processus de paix ». Au fanatisme islamiste on répond non par une approche politique mais par une autre croyance, la foi absolue dans une paix mythique et abstraite. Israël, les palestiniens et le monde entier se sont laissés enfermés dans des formes dérivées et monstrueuses du conflit : Nous sommes face à une guerre qui oppose non pas deux peuples, comme on veut nous le faire croire, mais deux croyances délirantes. Non pas l’Islam et le judaïsme, mais le « terrorisme islamiste » et le « pacifisme intégriste. »

L’islamisme radical tue pour affirmer ses exigences. Le culte « processus de paix » répond « cédons sur les valeurs, donnons des territoires, acceptons le sacrifice des populations ».

Tous les morts innocents (aussi bien israéliens que palestiniens) sont ainsi comme des victimes expiatoires de cette nouvelle idole, celle devant laquelle on nous demande de nous prosterner ; celle à qui nous devons sans cesse faire de nouveaux sacrifices, des sacrifices humains, y compris des sacrifices d’enfants.

Pour donner corps à cette croyance on a créé de toute pièce un personnage fabuleux :« l’Autorité palestinienne ». Mais en dépit des milliards, des promesses de dons mirifiques, sitôt Gaza évacuée, l’idole a été déboulonnée et chassée. Malgré cet échec cuisant, les adeptes du pacifisme radical ont multiplié les « grandes messes » et inondé le monde de leur propagande et de leurs milliards. Les hommes politiques ont donc continué à pratiquer ce culte. Ils n’ont rien d’autre à proposer. Ils ne savent que psalmodier sans cesse : reprenons le dialogue, reprenons le processus de paix…Avec qui dialoguer ? Avec l’Autorité palestinienne nous dit-on. Mais il s’agit d’une structure alibi créée spécialement pour jouer ce rôle, sans autorité, sans pouvoir réel, sans représentativité.
Pourquoi ce théâtre ? Pourquoi ces leurres auxquels on nous demande de nous accrocher ? Pour cacher le vide d’un Occident désemparé face à la montée des périls. D’un Occident qui a peur. Cacher les morts, minimiser l’horreur…l’essentiel est de sauver l’illusion, la grande Illusion, à savoir qu’une paix fondée sur le mensonge et la dissimulation est possible ; qu’entre l’Occident et le monde de l’Islam tout est idyllique ; qu’Israël seul fait problème ; qu’un tout petit lopin de terre fait problème ; qu’il suffirait de le donner pour que le monde devienne un paradis ; qu’il n’y a pas de choc des civilisations mais parfaite harmonie.
Or, ce choc existe. Nous le vivons quotidiennement. Avec la mondialisation, la confrontation entre les deux cultures est inévitable. Mais, en opposant « illusion pacifiste » contre « haine islamiste » ; « Islamisme radical » contre « processus de paix », ils ont transformé en un conflit sans fin ce qui aurait du être confrontations ouvertes, échanges, enrichissement.

Qu’Israël ait cédé au culte de cette nouvelle idole est la source de son drame actuel. S’il persiste dans ce culte, l’idole exigera toujours plus, jusqu’au sacrifice total.
Israël ne doit plus écouter le champ des sirènes pacifistes. Avec le massacre des écoliers, on a touché au sacré. On ne peut plus faire croire que le salut est dans le culte du mythique « Processus de paix ».
Les quinze années de la « politique » initiée autour des « Accords d’Oslo » apparaissent pour ce qu’elles sont : le fruit d’une illusion fondée sur le mensonge et la dissimulation. L’assassinat des écoliers est l’ultime preuve que l’adoration du leurre n’a entraîné que la mort, le désespoir, la montée continue de la violence. On a enfermé Israéliens et Palestiniens dans une voie sans issue. La nouvelle idole s’alimente au désir de paix des israéliens pour nourrir le processus de haine de l’islamisme. Pacifisme radical et islamisme intégriste sont les deux faces d’une même pièce.

Une autre voie vers la paix est possible, fondée sur une approche lucide des réalités, autrement dit sur la politique.
Lorsque la politique reprendra ses droits, la croyance aux idoles sera remisée au vestiaire de l’histoire, très précisément sur un rayon du musée des horreurs.

Publié dans ISRAEL

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