ASSAD ET NASRALLAH MENACES PAR LE DOSSIER MAGHNIEH

Publié le par shlomo

L’arroseur arrosé

L’enquête sur l’assassinat de Imad Maghnieh menace Bachar Al-Assad et Hassan Nasrallah

Assad se retrouve avec une bombe à retardement entre les mains

vendredi 11 avril 2008 - 00h05, par Chawki Freïha

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Dans une correspondance depuis New York, la revue "Al Moharrer" explique les raisons qui ont retardé, à maintes fois, la publication des résultats de l’enquête syrienne relative à l’assassinat de Imad Maghnieh à Damas. Le régime syrien, qui voulait exploiter ce crime contre Israël, le Liban et certains pays arabes, se retrouve piégé par ses propres manipulations.

« Al Moharrer » cite en effet un diplomate libanais en poste aux Nations Unies, selon lequel l’ambassadeur syrien à l’ONU, Bachar Al-Jaafari, a prévenu sa direction à Damas que l’Organisation internationale attend avec impatience les résultats de l’enquête sur l’assassinat de Maghnieh, afin de diligenter une enquête internationale indépendante. Car, selon l’ONU, les informations sensibles que comprendra l’enquête syrienne, même si elles sont inventées de toutes pièces pour les exploiter contre des pays tiers, entrent dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri, et peuvent intéresser la Commission d’enquête internationale qui a déjà soupçonné une implication de Maghnieh dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre.

Une fois Damas prévenu des intentions de l’ONU, le régime syrien a informé l’Iran et le Hezbollah du piège dans lequel il est tombé. Toute révélation syrienne se retournera contre le régime et contre ses alliés, car Maghnieh était recherché depuis ses prises d’otages au Liban, avec Hassan Nasrallah, à partir de 1983, et depuis les attentats qu’il avait planifiés contre les Américains et les Français à Beyrouth, mais également contre l’émir et les intérêts du Koweït et contre l’Arabie saoudite. Maghnieh était également impliqué dans la mise en place de milices chiites irakiennes liées à l’Iran (Moqtada Sadr) et avait des liens avérés avec Al-Qaïda et Oussama Ben Laden. Pour toutes ces raisons, l’ONU est prête à rebondir et à s’emparer du dossier dès que la Syrie l’aura ouvert.

L’arroseur syrien se retrouve ainsi arrosé. Car, Bachar Al-Assad pensait pouvoir lier l’assassinat de Hariri à celui de Maghnieh, voire attribuer le premier au second pour échapper lui-même de la justice. Or, à juste titre, le Tribunal international, qui se réunira prochainement, cherchera à établir ce lien, et enquêtera sur la mort de Maghnieh. Ce qui revient à dire que Bachar Al-Assad et Hassan Nasrallah pourraient être auditionnés.

Assad aura à expliquer à la communauté internationale la présence de Maghnieh sur le sol syrien et sous protection syrienne, alors que l’homme était recherché par 42 pays et sa tête mise à prix. Ce qui confirme que la Syrie était impliquée, ou du moins qu’elle couvrait le terrorisme commis par Maghnieh. Assad aura également à répondre des fausses informations qu’il aura inventées sur l’assassinat de Maghnieh et qu’il s’apprêtait à utiliser pour impliquer des tiers. Hassan Nasrallah pourrait quant à lui être interrogé, au moins en tant que supérieur hiérarchique de Maghnieh. Assad, son régime et leurs alliés s’en retrouveront ainsi pris dans le piège qu’ils pensaient tendre aux autres.

Désormais, un seul faux pas supplémentaire de Damas est susceptible d’abattre tous les masques et de dévoiler l’ensemble de la machine terroriste syrienne, ainsi que l’implication du Hezbollah dans le terrorisme international, et son rôle dans les assassinats commis au Liban, sur ordre syrien. Pour éviter de franchir ce faux pas, la publication de l’enquête syrienne est sans cesse reportée.

Traduction de Chawki Freïha

Lire l'article original : Al Moharrer - Liban

Publié dans MONDE ARABO-MUSULMAN

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