REVUE DE LA PRESSE ISRAELIENNE
(Menahem Macina).
[*] Site de l’ambassade.
21/04/08
Israël-Palestiniens
Bouclage général des Territoires palestiniens
Le ministre de la Défense, Ehud Barak, a décrété hier un bouclage des territoires palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza. Ce blocus, écrit le Haaretz, durera neuf jours, jusqu’à la fin de la fête de Pessah. Les autorités militaires ont fait savoir que l’entrée de Palestiniens en Israël ne sera autorisée que dans des cas humanitaires.
Hier après-midi, trois activistes armés ont pénétré du côté palestinien du point de passage de Kérem Shalom, situé à l’extrême sud-est de la bande de Gaza et par lequel transitent les produits agricoles et l’aide humanitaire à destination de la bande de Gaza. Les trois hommes ont ouvert le feu vers le côté israélien du point de passage. Une patrouille israélienne a riposté tuant un des activistes et blessant un deuxième qui a toutefois réussi à s’enfuir. Le Hamas a revendiqué cette opération et le point de passage de Kérem Shalom a été fermé jusqu’à nouvel ordre.
Dix-sept roquettes Qassam ont été tirées hier vers Israël, dont une roquette « améliorée », de plus longue portée, qui est tombée près de la ville de Netivot. Une autre roquette s’est abattue au sud d’Ashkelon. Ces tirs n’ont pas fait de blessés.
Par ailleurs, un chef local du Jihad islamique et son lieutenant ont été tués hier, lors d’une opération de l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Qabatiya, au sud de Jénine.
Selon le Yediot Aharonot, des émissaires du Président palestinien, Mahmud Abbas, mènent actuellement des pourparlers secrets avec des représentants du Hamas, afin de parvenir à une réconciliation nationale et à une trêve avec Israël. Dans le cadre de ces négociations, un haut responsable de l’Autorité palestinienne devrait se rendre prochainement au Caire pour y rencontrer Mahmud a-Zahar et Saïd Siyam, qui représentent la ligne dure du Hamas dans la bande de Gaza.
Parmi les sujets qui seront évoqués, une possible reprise des négociations concernant la libération du soldat israélien, Guilad Shalit. Le Hamas réclame notamment le contrôle des points de passage entre Israël et la bande de Gaza et surtout celui du poste-frontière de Rafah avec l’Egypte. L’organisation demande également la levée du blocus et l’arrêt des opérations militaires israéliennes.
L’Autorité palestinienne demande, elle aussi, à obtenir, dès maintenant, le contrôle des points de passage entre Israël et la bande de Gaza. Le Premier Ministre palestinien, Salam Fayyad, s’est adressé en ce sens au ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, et lui a demandé d’autoriser le déploiement de quatre cents policiers palestiniens au point de passage de Karni. En Israël on met toutefois en doute la capacité des forces de l’ordre palestiniennes à assurer la sécurité dans cette zone frontalière.
Au plan intérieur, les représentants de l’Autorité palestinienne demandent au Hamas de rétablir la situation dans la bande de Gaza, telle qu’elle était avant la prise de pouvoir du Hamas. L’organisation islamiste réclame, quant à elle, la démission du gouvernement Fayyad et la formation d’un gouvernement d’union nationale dirigé par Ismaïl Haniyeh.
En Israël, écrit le journal, on a, pour l’instant, du mal à évaluer l’ampleur des avancées dans ces pourparlers inter-palestiniens et on estime que la bande de Gaza est plus proche de l’explosion que d’une accalmie. En attendant, Israël prépare une série d’aménagements militaires et économiques en faveur des habitants de Cisjordanie, en vue de la visite du président Bush et de la réunion des pays donateurs, le mois prochain.
Le journal ajoute que, suite à un accord signé il y a quelques semaines entre l’Egypte et l’Autorité palestinienne, le gouvernement égyptien a publié récemment un appel d’offres pour la construction d’une ligne à haute tension entre El-Arish, dans la péninsule du Sinaï, et la bande de Gaza. Cette nouvelle ligne, qui pourrait être achevée d’ici deux ans, fournira 150 mégawatts qui viendront remplacer l’électricité fournie actuellement par Israël. 150 mégawatts supplémentaires pourraient être fournis d’ici quatre ans. En Israël on est satisfait de cet accord et on estime qu’il s’agit d’un pas supplémentaire vers une rupture des liens entre Israël et la bande de Gaza.
Pour l’heure, Israël devrait toutefois rester l’unique fournisseur en carburant de la bande de Gaza. Selon des sources israéliennes, l’actuelle pénurie en carburant dans la bande de Gaza serait due, entre autres, au refus des propriétaires de stations-service de commercialiser l’essence en provenance du terminal pétrolier de Nahal Oz. Ces détaillants estiment en effet que les quantités fournies sont trop peu importantes, ce qui risque de causer de longues queues et des échauffourées. Le Hamas, ajoute le journal, aurait réquisitionné une large partie du carburant pour assurer le fonctionnement de ses propres véhicules et de ses installations.
Eli Yishaï à Jimmy Carter : Je souhaite rencontrer Khaled Mashal
Le Haaretz rapporte que le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Emploi, Eli Yishaï, président du parti ultra-orthodoxe séfarade, Shas, a fait part de sa volonté de rencontrer Khaled Mashal, chef du bureau politique du Hamas, ainsi que d’autres responsables de l’organisation islamiste, afin d’accélérer les négociations en vue de la libération du soldat israélien, Guilad Shalit.
Eli Yishaï a fait part de son souhait lors d’un entretien avec l’ancien Président américain Jimmy Carter, qui se trouve actuellement en Israël et doit se rendre en Syrie où il rencontrera Khaled Mashal. M. Yishaï a demandé à Jimmy Carter de transmettre personnellement cette demande à Khaled Mashal. Selon le journal, M. Carter s’est engagé auprès du ministre israélien à transmettre le message, et les deux hommes ont convenu de se revoir la semaine prochaine, lors d’un nouveau passage de Jimmy Carter en Israël.
Le journal rappelle que des responsables israéliens et américains ont vivement critiqué la décision de Jimmy Carter de rencontrer Khaled Mashal, le Hamas figurant aussi bien sur la liste israélienne que sur la liste américaine des organisations terroristes.
Un porte-parole du cabinet de M. Yishaï a indiqué que le ministre n’a pas demandé au Premier ministre l’autorisation de rencontrer Jimmy Carter, et qu’Ehud Olmert, de son côté, n’avait pas demandé à être informé du contenu de cette rencontre. Eli Yishaï estime en effet qu’Ehud Olmert et d’autres ministres israéliens ont commis une erreur en refusant de rencontrer Jimmy Carter, ce qui n’a fait que donner un écho médiatique plus important à sa visite. M. Yishaï a également affirmé qu’il était d’accord de rencontrer toute personne qui pourrait contribuer à la libération d’otages israéliens.
Régional
Bachar Assad : le peuple syrien ne souhaite pas une « paix chaude » avec Israël
La presse israélienne se fait l’écho des propos tenus avant-hier par le Président syrien, Bachar Assad, lors d’une rencontre avec des intellectuels arabes, dans le cadre d’une conférence intitulée « Le renouveau de la pensée nationale et du destin arabe ». Selon le Haaretz, le président syrien a déclaré que son pays se préparait à l’éventualité d’une guerre avec Israël, tout en estimant toutefois qu’une telle guerre n’aurait pas lieu dans un avenir proche.
Selon le Maariv, Bachar Assad a affirmé dans son discours qu’Israël avait proposé à la Syrie d’entamer des négociations confidentielles, mais que Damas avait refusé et demandé que les pourparlers entre les deux pays se tiennent ouvertement. Selon le président Assad, le peuple syrien ne souhaite pas de normalisation avec Israël, et le régime syrien n’a donc pas le droit de le lui imposer. Pour lui, Israël cherche à substituer la normalisation des relations à une paix juste qui devra inclure le rétablissement des droits dont ont été privés les Arabes. « Nous avons dit et redit que la restitution des terres et des droits pourrait mener à la mise en place de relations permanentes, mais pas nécessairement à la normalisation. Ce qui s’est passé en Egypte et en Jordanie nous prouve que le peuple ne veut pas de normalisation », a-t-il déclaré.
Le Haaretz rapporte par ailleurs que lors d’une conférence de presse sur le dialogue entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, dialogue qui porte également sur la relation entre Pyongyang et la Syrie, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a déclaré que la Syrie est un pays « lié à la prolifération nucléaire ».
Le journal rappelle que les Etats-Unis ont exigé de la Corée du Nord qu’elle divulgue toutes ses activités de coopération dans le domaine nucléaire, dont ses relations avec la Syrie. La semaine dernière, Pyongyang et Washington ont convenu d’une formule qui permettra à la Corée du Nord de reconnaître l’existence de relations avec la Syrie dans le domaine nucléaire de façon indirecte, sans l’avouer officiellement, ce qui permettra aux Américains de fermer les yeux sur cette coopération./.
© La France en Israël
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Mis en ligne le 21 avril 2008, par M. Macina, sur le site upjf.org