L'AMBASSADEUR D'ISRAEL RIPOSTE AUX CALOMNIES...
Alan Baker, ambassadeur d’Israël au Canada, répond « aux tentatives du CIC visant à délégitimier l’existence même de l’État d’Israël »
Traduction de : Israel’s ambassador to Canada replies to the CIC’s "attempts to delegitimize the very existence of the State of Israel", National Post, le 6 mai 2008
Un récent article du président national du Congrès islamique canadien Mohamed Elmasry – auquel fait référence la chronique de Jonathan Kay affichée lundi sur ce blogue - tente de délégitimer l’existence même de l’État d’Israël en lançant des calomnies sur les circonstances de sa création et en déformant l’histoire du conflit. Cet article partial fait d’Israël l’unique responsable de la souffrance des Palestiniens, il ne tient pas compte des décennies de violence et de terrorisme arabes qui ont fauché tant de vies israéliennes innocentes, et exonère complètement les Palestiniens de toute responsabilité pour leur propre sort.
Il est regrettable que 60 ans après sa création, les tentatives visant à délégitimer l’existence d’Israël n’ont pas disparu. N’est-ce pas absurde que l’un des rares pays dont la création a été approuvée par une résolution des Nations-Unies voit son droit fondamental d’exister être mis en doute.
La création de l’Etat juif sur la terre d’Israël n’est pas un hasard de l’histoire. Israël est l’endroit où les Juifs ont vécu sans interruption pendant 4000 ans, un endroit qu’ils n’ont jamais quitté par choix, seulement par la force, et la terre sur laquelle ils ont prié pendant deux millénaires afin d’y retourner. Le rétablissement de la souveraineté juive sur cette petite bande de terre n’a pas été une injustice, mais plutôt le redressement d’une erreur historique.
Malgré cela, les Palestiniens réfèrent à la création de l’État d’Israël comme al-Naqba, « la catastrophe ». Bien que l’on puisse sympathiser avec le sentiment palestinien qu’une terrible tragédie s’est abattue sur eux, l’article du Dr Elmasry présente une image grossièrement partiale de la situation. Plus important encore, son article ne reconnaît pas que c’est surtout une catastrophe auto-infligée qui aurait pu être facilement évitée.
Par exemple, on a souvent imputé à Israël la responsabilité du problème des réfugiés palestiniens. Cette approche ne tient pas compte des faits historiques et des manipulations politiques qui ont suivi la création d’Israël.
L’origine du problème des réfugiés remonte à 1947, lorsque les dirigeants arabes ont rejeté la résolution 181 des Nations-Unies qui appelait à la création des deux États, l’un arabe et l’autre juif, sur le territoire du mandat britannique. Les Palestiniens auraient eu un pays et il n’y aurait pas eu un seul réfugié si les Arabes avaient été plus soucieux d’établir leur propre État que de détruire la nouvelle patrie juive.
En outre, si les Palestiniens n’avaient pas organisé un soulèvement contre la résolution de l’ONU en 1947, suivi par une invasion de cinq armées arabes en 1948, ils ne seraient jamais devenus des réfugiés. En effet, c’est au cours de cette guerre qu’un grand nombre de Palestiniens ont choisi de quitter le territoire.
La plupart des Palestiniens l’ont fait par choix. La grande majorité a quitté parce que les dirigeants arabes les exhortaient de laisser le champ libre aux armées d’invasion.
L’actuel Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, l’a admis quand il a écrit en 1976 dans le journal officiel de l’OLP Falastine Al-Thawra : « Les armées arabes sont entrées en Palestine pour protéger les Palestiniens de la tyrannie sioniste, mais elles les ont plutôt abandonnés et forcés à émigrer et à quitter leur patrie… » D’autres qui craignaient pour leur vie ont quitté, ne voulant pas être pris dans les combats qui faisaient rage autour d’eux. Seule une poignée a été forcée de quitter par les Israéliens pendant les combats, même si cette pratique était courante dans les guerres de cette période.
Un point est clair - il n’y a jamais eu de « nettoyage ethnique » des Palestiniens. En effet, 16000 d’entre eux ont plutôt répondu à l’appel par Israël de rester, devenant des citoyens jouissant de droits égaux. Aujourd’hui, les Israéliens arabes sont près de 1,5 millions, ils siègent à la Knesset (parlement), sont juges de la Cour suprême, ambassadeurs et hauts fonctionnaires du gouvernement.
Le seul nettoyage ethnique qui a effectivement eu lieu au cours de cette période a été celui des Juifs qui ont été expulsés de chacune de leurs communautés anciennes et modernes en Cisjordanie et à Gaza. Ceux qui n’ont pas été expulsés ont été massacrés. De 1948 à 1967, aucun Juif n’a eu le droit de vivre dans ces territoires.
Quelles que soient les raisons pour lesquelles de nombreux Palestiniens sont effectivement devenus des réfugiés, la question qui se pose est de savoir pourquoi ils sont demeurés des réfugiés pendant six décennies. Cette situation rend encore plus perplexe lorsque l’on considère qu’un plus grand nombre de Juifs ont fui ou ont été expulsés de la région arabe au cours de cette période. Pourtant, 600000 Juifs ont été intégrés dans la société israélienne, malgré la pauvreté du jeune État juif.
La réponse à cette question réside dans la décision qui a été prise de maintenir délibérément les Palestiniens comme réfugiés, afin d’utiliser leur sort comme un outil politique contre Israël.
Ce n’est pas le seul exemple d’une tentative d’attaquer Israël au détriment des intérêts palestiniens.
Encore et encore, on a offert aux Palestiniens leur propre État, qu’ils ont rejeté d’emblée. Leurs rejets comprennent les offres faites par le biais de la commission Peel en 1937, du Livre blanc britannique de 1939, et de la Résolution 181 des Nations unies de 1947. En outre, à partir de 1948-1967, la Cisjordanie et Gaza étaient respectivement sous contrôle jordanien et égyptien, et pourtant aucun effort n’a été fait pour établir un État palestinien. La dernière de la série d’occasions manquées est celle de 2000, lorsque Yasser Arafat a rejeté la généreuse offre faite à Camp David.
Tout au long de cette longue tragédie auto-infligée, un fait demeure clair - les Palestiniens ont démontré moins d’intérêt pour la création de leur propre État que pour la disparition de leur voisin israélien.
Les Palestiniens ont eu occasion après occasion de mettre en place leur propre pays, et auraient pu célébrer aujourd’hui, de concert avec Israël, les 60 ans d’indépendance des deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité. Espérons qu’il n’y aura plus d’occasions manquées, et que la vision de deux États-nations pour deux peuples se réalisera rapidement.