Iran-Liban : Le Hezbollah ne fera aucun Coup d’Etat !

Publié le par shlomo

Le Liban est encore en état de siège à cause du Hezbollah, les uns parlent de guerre civile et les autres de Coup de Etat pour la création d’un Etat chiite sur le modèle du régime des mollahs [1]. C’est méconnaître le Hezbollah et sa mission.

La mission du Hezbollah est de faire planer en permanence la menace d’une situation comme celle qui accable actuellement le Liban : en cela il est aussi une sorte d’assurance-vie pour le régime. Si on enquiquine les mollahs, ils bougeront le Hezbollah. Cependant, sa force est d’être à l’affût et non au pouvoir pour assumer un programme électoral ou des défis économiques. Le Hezbollah ne veut pas le pouvoir pour régner et échouer, mais être un sniper au cœur d’un système politique qui n’a pas été conçu pour l’accueillir.

Il est de ce fait presque idiot de parler de coup d’Etat du Hezbollah pour la création d’un Etat chiite, en revanche, ce mouvement islamiste ex-croissance arabe des Pasdaran sera toujours partant pour des coups de force afin de semer le désordre et montrer ses capacités de nuisance.

Ces démonstrations de force revêtent différentes formes, mais au final, il s’agit pour le Hezbollah d’obtenir toujours plus de passe-droits afin de se renforcer tout en déstabilisant les institutions pour les rendre vulnérables à ses prochains coups de force. Le Hezbollah n’a jamais été aussi fort que depuis qu’il participe à la vie parlementaire libanaise ! Sans cette participation très minoritaire, son rôle de sniper serait réellement amoindri.

Actuellement, le prétexte pour cette démonstration de force est une décision du gouvernement en sursis de Siniora de s’opposer à la création d’un réseau téléphonique privé par le Hezbollah pour écouter les ministères du gouvernement libanais. Le prétexte est presque dérisoire car l’objectif est de pointer la vulnérabilité de l’adversaire et s’affirmer comme une menace.

Mais le prétexte permet aussi de s’arrêter à un point précis pour rester dans le rôle du sniper au dessein mystérieux et non dans celui d’une alternative politique pour sortir le Liban de la crise. Donc même si le gouvernement n’avait pas cherché à arrêter les travaux du réseau téléphonique du Hezbollah, ce dernier aurait bougé et ce d’autant plus que ses mouvements servent d’abord Téhéran. Ce sont les mollahs qui ont décidé de faire cette démonstration de force.

Actuellement engagés sur le terrain irakien face aux américains, les mollahs voulaient montrer qu’ils sont capables d’étendre le domaine de la lutte et plonger la région dans une nouvelle crise avec des moyens presque rudimentaires mais une formidable détente. Le Hezbollah continuera donc ainsi sans chercher à prendre le pouvoir pour demeurer dans ce rôle de sniper.

Pour l’en empêcher, il faudrait le priver de sa participation parlementaire et de ses ressources iraniennes, mais pour cela il faudrait d’abord en finir avec les mollahs. Hélas, la diplomatie américaine cherche une entente avec les mollahs [2] et non un Moyen-Orient sans les mollahs. D’ailleurs, a-t-on entendu les américains ? ont-ils débarqué de leurs super-navires pour une action humanitaire comme dans les Balkans ? Il faut cesser d’espérer des éventualités qui n’ont aucune base géopolitique. Actuellement, les américains laissent faire le Hezbollah, pour ne pas l’abîmer, car il sera « leur instrument » s’ils arrivent sous Bush ou sous Obama à conclure une entente avec les mollahs.

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Publié dans MONDE ARABO-MUSULMAN

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