LIBAN: L'ACCORD DE DOHA
Au sixième jour des négociations de Doha menées par la Ligue arabe, les parties libanaises sont parvenues à un accord qui au lieu de renforcer l’Etat libanais renforce le Hezbollah et par conséquent la république Islamique d’Iran.
En effet, après six jours de négociations, le Hezbollah a accepté de mettre un terme à son blocage du processus d’élection présidentielle, mais aussi de s’interdire « le recours aux armes ou à la violence à des fins politiques », en échange d’une dérogation constitutionnelle qui lui accordera une minorité de blocage dans le gouvernement dans un gouvernement d’union nationale !
C’est ce que demandait le Hezbollah depuis des mois avec un vocabulaire identique. Le Hezbollah qui possédait déjà des armes, des miliciens formés à l’étranger, des conseillers militaires étrangers, des drones, une télévision, un budget de fonctionnement fourni par un Etat étranger, un système d’écoute téléphonique, un système de surveillance vidéo a donc obtenu en plus un droit de veto dans les décisions du gouvernement.
Si le gouvernement cherche à mettre en place un procès pour les meurtriers de Hariri, le Hezbollah fera veto. Si l’on reparle du désarmement de sa milice ou une milice amie : super veto, si l’on cherche à lui retirer l’un de ses joujoux (téléphonie, vidéo…) : veto, si l’on parle d’une implication du Hezbollah dans un attentat ou des tirs de missile vers Israël : veto… Le Hezbollah se substitue à l’Etat libanais.
Ce veto accorde la totale impunité au Hezbollah : c’est une reconnaissance légale de son rôle d’arbitre, une reconnaissance tacite du rôle régional des mollahs. Elle est paraphée par les Etats arabes qui sont les alliés de Washington. On ne peut donc imaginer leur signature sans un accord des américains. Idem, le Hezbollah a accepté avec l’accord de Téhéran. C’est un pas en avant commun dans le complexe processus irano-américain pour arriver à une entente bilatérale vitale pour Washington.
Le Hezbollah s’engage a devenir démocrate : d’un point de vue formel, c’est un compromis pour permettre aux Etats-Unis de modifier leur position vis-à-vis du Hezbollah dans le cadre du programme du Grand Moyen-Orient démocratique. L’Amérique renonce au désarmement du Hezbollah au prétexte que ce dernier aurait renoncé à l’usage des armes et accorde aux mollahs cette impunité du Hezbollah qui est vue comme une « garantie de sécurité » pour leur régime.
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A présent, la balle est dans le camp des mollahs, bien qu’ils estiment que l’impunité pour le Hezbollah doit aller de pair avec une mesure identique pour le Hamas et la reconnaissance du droit à l’enrichissement pour l’Iran. De ce fait, les espoirs de l’administration Bush pour une entente avant les élections de novembre 2008 sont vains.
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