Un criminel palestinien contre deux cadavres israéliens: Défaite ou victoire juive ?
M. Macina
Voir aussi : M. Macina, " «Echangerais 2 otages contre Libanais briseur de crâne d’une enfant juive...» " (4 septembre 2006).
Les mieux informés d’entre nous, savions depuis longtemps que Eldad Regev et Ehud Goldwasser, les réservistes israéliens kidnappés le 12 juillet 2006 par le Hezbollah, étaient morts.
Alors, s’étonneront certains, n’est-ce pas une défaite honteuse pour Israël et un cadeau inadmissible à ces barbares meurtriers, que l’accord conclu avec le Hezbollah, aux termes duquel Israël va libérer un terroriste ayant du sang sur les mains et de nombreux autres prisonniers, en échange des dépouilles mortelles d’Eldad Regev et d’Ehud Goldwasser ?
A mon avis, ce n’est pas le cas.
Pour comprendre mon propos, il faut se souvenir d’un slogan du Hamas, sans cesse diffusé urbi et orbi :
"Les Israéliens aiment la vie, tandis que nous, Palestiniens,
aimons la mort, et ainsi nous finirons par vaincre".
C’est la version moderne d’un très ancien leitmotiv antisémite arabe, selon lequel les Juifs sont des femmelettes, qui tremblent de peur au combat et préfèrent se rendre et vivre que lutter jusqu’à la mort.
Les guerres d’Israël ont fait voler en éclat ce mythe gratifiant pour la propagande arabe, mais cruellement démenti par la bravoure de ce peuple qui s’est lentement reconstitué, après une hémorragie de six millions des siens, sur des portions de son territoire ancestral, chèrement acquises, qu’il doit encore disputer mètre par mètre, et souvent au prix de la perte de nouvelles vies juives, jusqu’à ce jour.
Alors, comme tous les gens que leur paranoïa pousse à nier à la réalité, et qui veulent à toute force donner consistance à l’image fantasmée qu’ils se font de leur ennemi, les irrédentistes Palestiniens du Hamas et du Hezbollah ont cru avoir trouvé le défaut de la cuirasse d’Israël.
Témoins de la douleur aiguë des parents de prisonniers et des efforts inouïs fait par le gouvernement israélien pour obtenir leur libération, ces gangsters, qui se moquent éperdument des lois de la guerre et des droits de l’homme, se sont lancés "bravement" dans le kidnapping. Et quand ils ont enfin réussi à enlever des réservistes israéliens, leur libido guerrière maladive n’a plus connu de bornes.
Sachant désormais que tout gouvernement israélien serait prêt aux concessions les plus douloureuses, voire les plus dégradantes, pour récupérer un de leurs citoyens, ces extorqueurs ont mis la barre du chantage de plus en plus haut. Ainsi, contrairement à un usage qui n’a connu que de rarissimes exceptions, Israël va libérer un assassin.
Contrairement à la légende qui court sur certains sites palestiniens et philopalestiniens, Samir Kuntar n’est pas un "résistant de la cause palestinienne". C’est un monstre.
En 1979, après avoir débarqué, en provenance du Liban, avec trois compagnons d'armes dans le nord de l'État hébreu, lui et ses complices kidnappent un père et sa petite fille de quatre ans. Peu après, le père est tué d'une balle dans la tête, sur la plage, et Kuntar fracasse la tête de la petite fille sur les rochers, à coups de crosse de fusil.
Voilà le rebut d’humanité que l’Etat hébreu va libérer, pour récupérer, en échange, les dépouilles de deux de ses citoyens, probablement assassinés sauvagement, eux aussi, ou en tout cas achevés après que leur véhicule ait été atteint par un obus ennemi.
Cette mise en perspective effectuée, j’en viens enfin à la motivation présumée de cet échange, choquant, à première vue. Je précise que j’exprime ici ma perception personnelle des choses et que je n’ai ni preuve ni confidence me permettant d’affirmer que les intentions des autorités israéliennes sont celles que je lui prête.
Une tradition tenace, qui remonte sans doute à l’enseignement des pharisiens - lesquels, contrairement aux sadducéens, croyaient à la résurrection des morts -, pousse les Juifs à se faire enterrer en terre d’Israël, et si possible à Jérusalem, ou dans ses environs proches. Et ce sur la foi de la prophétie de Zacharie (14, 4-5) :
"En ce jour-là, ses pieds [ceux de Dieu] se poseront sur le mont des Oliviers, qui fait face à Jérusalem vers l'orient. Et le mont des Oliviers se fendra par le milieu, d'est en ouest, en une immense vallée… Et L’Eternel, mon Dieu, viendra, et tous les saints avec lui."
Comme on le sait, les gouvernements successifs d’Israël – qu’ils soient de gauche ou de droite, et que leurs dirigeants soient croyants ou agnostiques – ont toujours fait des efforts surhumains et coûteux pour ramener sur le sol ancestral leurs soldats morts au combat. Ils font de même pour les Israéliens décédés en captivité.
C’est dans cette ligne que s’inscrit l’échange, apparemment inégal et scandaleux, dont nous parlons : des terroristes vivants, dont un monstre assassin, contre deux Israéliens défunts.
Nos ennemis inhumains sauront désormais que ce n’est pas uniquement pour sauver de jeunes vies israéliennes, comme celle de Guilat Shalit, qu’Israël cède aux exigeances exorbitantes de ses ennemis, mais aussi pour honorer ses morts en les ensevelissant en Eretz Israel.
Aussi, Israël peut-il rétorquer au slogan blasphématoire des Palestiniens du Hamas, cité plus haut, par cette proclamation, à la fois éthique et combattante :
"Nous aimons nos morts, tandis que vous aimez la mort,
et c’est parce que nous sommes moraux que nous vous vaincrons !"
Menahem Macina
© upjf.org
Mis en ligne le 29 juin 2008, par M. Macina, sur le site upjf.org