[A propos de l'intervention israélienne à Gaza] Un jugement hâtif déplorable

Publié le par shlomo


Maurice Ostroff
Maurice Ostroff souligne ici deux aspects primordiaux de la condamnation d’Israël : d’une part, le jugement permanent et disproportionné dont Israël fait l’objet, d’autre part, le légalisme et le moralisme hypocrites dont cette condamnation se prévaut. Non seulement Israël est le seul pays au monde à être le centre d’intérêt d’autant de critiques mais ces critiques sont systématiquement à sens unique. Le plus important dans cette dérive pseudo critique, qui n’est en réalité que l’orchestration d’une propagande à destination des Occidentaux qui se pensent humanistes, est sans doute qu’Israël est en passe de subir le contrecoup juridique de la sanction morale. La subversion même de la notion de justice à des fins politiques et idéologiques donne d’ailleurs à penser que les murs du ghetto juridique sont en train de se refermer sur Israël, qui est en passe de devenir Etat indésirable dans des pays européens de plus en plus soumis aux diktats de leurs populations musulmanes militantes.
(J. Szlamowicz)
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Texte original : "An Unseemly Rush to Judgment".

Traduction française : Jean Szlamowicz, pour upjf.org

 

Une récente déclaration de soutien à l’opération israélienne à Gaza, signée par les députés juifs sud-africains, la fédération sioniste et le grand rabbin d’Afrique du Sud, a été accueillie par une lettre de protestation de plus de 300 Juifs sud-africains tenant à marquer leur réprobation face à cette prise de position collective et accusant Israël d’un emploi disproportionné de la force et d’avoir infligé une punition collective, ce qui est interdit par le droit international.

Cette lettre a été ensuite soutenue par une autre, signée du juge en chef Arthur Chaskalson et d’autres grandes personnalités, notamment de juges de la cour suprême. On peut lire toute cette correspondance [ici]. http://maurice-ostroff.tripod.com/id202.html

On peut comprendre, sinon excuser, la condamnation mécanique d’Israël par les gens qui ne connaissent pas bien le sujet — après tout, la stigmatisation d’Israël est devenue le sport obligatoire dans le monde universitaire et sur les campus. Mais pour tous ceux qui croient à l’intégrité du système judiciaire occidental, la diligence avec laquelle des juges au plus haut niveau de l’appareil se hâtent de déclarer Israël coupable de crimes, sans même prendre la peine d’un procès équitable est extrêmement déconcertante.

Ils semblent ne retenir que les reportages en forme de réquisitoires anti-Israël, au détriment de la montagne d’éléments parfaitement fiables qui démontrent que l’armée israélienne a tout fait pour réduire au minimum les pertes civiles, et ce dans des conditions incroyablement difficiles pour l’armée israélienne.

Ils font la sourde oreille, par exemple, quand l’analyste en chef des questions militaires du gouvernement britannique, le colonel Richard Kemp, déclare, dans une interview à la BBC :

« M’appuyant sur ce que je sais de Tsahal et des opérations qui se déroulent à Gaza, je pense qu’il n’y a jamais eu, dans toute l’histoire militaire, de cas où l’armée ait fait autant d’efforts pour limiter les victimes civiles et la mort d’innocents »

On peut écouter l’interview en entier [ici].

 

Mais comme les reportages (pro et anti-Israël) ont démontré, par le passé, qu’ils pouvaient parfois être inexacts, on doit espérer qu’aucun de tous les éminents hommes de loi qui ont signé ces protestations n’oserait prononcer de jugement envers un accusé, qu’il s’agisse d’un individu ou d’un pays, in absentia et sur la seule foi des reportages fournis par les journalistes.

Malheureusement, même des membres respectés des médias les moins extrémistes se sont montrés d’une partialité totalement flagrante, allant jusqu’à introduire des distorsions factuelles, comme dans l’affaire Al Dura par exemple. Même Reuters et l’AP ont dû plaider coupables dans le cas de ces errements moutonniers, que l’on trouvera décrits sur mon site, ici,  et ici.

Comme dans le cas de Jénine, les accusations envers Israël se sont souvent révélées sans fondement, et on se rend compte aujourd’hui de la répétition des mêmes phénomènes dans le cas de Gaza. Un récent reportage du Globe and Mail (Canada) a confirmé la fausseté des allégations selon lesquelles Israël aurait bombardé une école de l’UNRWA. Contrairement aux affirmations des premiers reportages, personne n’a été tué dans l’enceinte de l’école, et John Ging, le responsable de l’UNRWA a admis qu’Israël n’a jamais attaqué l’école. Le reportage complet figure ici

Au vu de cet indiscutable manque de fiabilité des médias et en l’absence de conclusions établies par une enquête impartiale, il est évident qu’Israël n’a pas bénéficié d’un procès équitable, ce qui est contraire à l’article 10 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.

                                                              CARTE DU DJIHAD MONDIAL

Cela ne signifie pas que les éminents juges qui condamnent Israël ne s’intéressent pas au « droit à un procès équitable ». Dans un article intitulé « Qu’arrive-t-il au droit à un procès équitable ? » publié l’an dernier dans la Revue de Droit Israélienne, le juge Chaskalson s’inquiétait de ce que les suspects de terrorisme puissent se voir « privés d’un procès équitable ». Il mettait chacun en garde face au danger « que l’exception ne devienne la règle, que le temporaire ne devienne permanent, que l’équité des procédures ne cesse d’avoir le sens qui avait cours autrefois ».

Pour tout ceux qui sont prêts à appréhender le conflit israélo-arabe objectivement, cet avertissement n’a que trop valeur d’actualité. De toute évidence, l’examen au microscope de chaque mouvement israélien dans l’espoir de trouver des preuves de crimes, les conclusions hâtives et l’avidité déplorable avec laquelle certains se hâtent d’émettre leur jugement, font aujourd’hui d’Israël une exception permanente.

Les manifestations rapidement organisées contre Israël dans les grandes capitales sont devenues monnaie courante, et même les universités réclament le boycott d’Israël. Pourtant, on n’a vu aucune manifestation de même ampleur pour protester contre les horreurs, bien réelles elles-là - qui ont eu lieu, ou qui continuent d’avoir lieu au Zimbabwe, au Darfour, au Rwanda, ou en Tchétchénie.

Une propagande habile et financée avec discernement a réussi à imposer son influence sur les gens bien intentionnés du monde entier, qui font désormais d’Israël leur bouc émissaire. Et comme le dit le juge Chaskalson lui-même, en singularisant Israël et en le livrant à la vindicte des critiques, l’exception est devenue la règle.

Il est également très difficile de comprendre pourquoi les signataires de ces pétitions, tout entiers dévoués à la cause de la justice à Gaza, n’ont pas soufflé mot de la torture inhumaine que le Hamas inflige de sang-froid à la famille du soldat kidnappé Gilad Shalit, en ne lui révélant rien sur ses conditions de détention et en ne lui faisant même pas savoir s’il est encore en vie.

Puisqu’il s’agit de gens qui s’intéressent au sort des autres êtres humains, on aurait pu espérer que, par un acte de bonté humaine naturel, ils en appellent au Hamas pour qu’il permette au moins à Gilad Shalit d’envoyer et de recevoir des lettres, et pour qu’il ait droit à la visite de la Croix Rouge, comme le stipule la Convention de Genève.

 

Maurice Ostroff

 

© Intellectual Conservative

 

Mis en ligne le 16 février 2009, par M. Macina, sur le site upjf.org

Publié dans ISRAEL

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