Qui connaît Monsieur Freeman ?

Publié le par shlomo


[ancien ambassadeur américain en Arabie saoudite)
Ouf, on a eu chaud ! La nomination de cet adulateur des autocrates et des tyrannies, à la tête de l'ultra-sensible National Intelligence Council, n'a pas été approuvée. En grande partie grâce au discernement de la blogosphère. L'événement prouve deux choses: qu'Obama a révélé ici sa méconnaissance des dossiers, et que les élus américains n'aiment pas les haïsseurs d'Israël.
 


Source : Blogs en revue.

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Qui connaît Charles "Chas" Freeman ? Aujourd'hui, tous ceux qui ont lu les blogs politiques américains ces dernières semaines : le nom de l'ancien ambassadeur des Etats-Unis en Arabie saoudite a déclenché une de ces polémiques dont la blogosphère est friande.

Le 19 février, le blog The Cable
révèle la probable nomination de Charles Freeman comme président du National Intelligence Council, un organisme de prospective chargé de fournir le gouvernement américain en renseignements. Une information qui suscite vite le débat, au fur et à mesure que filtrent les informations sur Freeman: des propos jugés borderline sur Israël (comme "Israël excelle à faire la guerre, mais montre hélas peu de talent à faire la paix"), relevés par des blogs labellisés "pro-israéliens"; un e-mail plus qu'ambigu, révélé par un blog du Weekly Standard, sur la réaction du gouvernement chinois au moment des soulèvements de Tian An Men; des financements que son think tank aurait reçu de Ryad. Après quelques jours de polémiques, exit Charles Freeman, forcé de renoncer au poste, et qui dénonce une campagne à son encontre du "lobby israélien".

C'est alors que son nom
apparaît pour la première fois dans le New York Times, la boussole des journalistes américains. Un réveil tardif qui suscite les critiques de la blogosphère, média chaud, réactif et participatif face à cette bonne vieille presse papier classique. Interviewé par Michael Calderone de Politico, un rédacteur en chef du New York Times explique que "ce poste n'était pas suffisamment élevé [il ne nécessite pas de confirmation au Sénat, ndlr] pour que nous couvrions son attribution en longueur. Allez sur Google et regardez quelle médiatisation a eu son prédécesseur !".

Plusieurs blogs, eux, estiment que les implications symboliques de ce choix, étant donné l'importance d'Israël pour les Etats-Unis, justifiaient de traiter l'histoire, sans oublier que celle-ci s'inscrit dans une série de nominations ratées par l'administration démocrate (
Tom Daschle, Bill Richardson, Judd Gregg, Nancy Killefer…) et que l'un des hommes les plus acharnés à la chute de Freeman a été Charles Schumer, sénateur de… New York. En se gardant bien de trancher, on finira sur cette conclusion provisoire, amusée et amusante de Kausfiles : "Sans vouloir être trop pompeux, cela veut dire que vous ne pouvez plus être un citoyen bien informé si vous lisez seulement les éditions papier du New York Times et du Washington Post. Vous devez allez sur le Net. Désolé Maman !".
 

 

Jean-Marie Pottier

 

© Blogs en revue

 

Mis en ligne le 20 mars 2009, par M. Macina, sur le site upjf.org

Publié dans INTERNATIONAL

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