Petit guide de propagande
Les médias ont une part essentielle de la formation de l’opinion publique. Leur usage peut contribuer à la démocratie ou participer à des propagandes incitant à la violence et à la haine. L’objectivité représente alors la condition principale d’une éthique journalistique. Mais quand le mot « objectivité » devient une arme au service des propagandes, cela a des effets dramatiques.
Petit guide de lecture des infos biaisées.
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PETIT GUIDE DE LECTURE DES MEDIAS
1 -Usage tendancieux des lexiques.
Définition : La première déformation du critère de l’objectivité consiste à recourir à des termes ou des définitions selon ce qu’ils induisent, et non selon ce qu’elles qualifient.
Effet produit : Son effet consiste à imposer une distorsion factuelle, un écart entre les faits et la réalité, et à instaurer une hiérarchie entre bénéficiaires et accusés, en associant un groupe à un lexique précis.
Exemples : Ainsi, les médias parlent de terroristes concernant l’IRA ou l’ETA mais qualifient les terroristes palestiniens de « activistes », avec un clair objectif de légitimation des assassinats de masse. Le choix exclusif du terme « esplanade des mosquées » au détriment du « mont du temple », qui est, je le rappelle, plus ancien et attesté par l’archéologie, témoigne d’une volonté insistante de désappropriation. Enfin, il y a la réduction de la politique israélienne à une surenchère (ultra, extrême) sans qualifier les partis palestiniens FPLP ou Hamas d’extrême gauche marxiste (FPLP) ou d’ultra-droite fasciste (Hamas).
2- La partialité.
Définition : il s’agit d’une présentation unilatérale de l’information construite d’un seul point de vue.
Effet produit : La promotion du pathos et la réduction de la distance critique à néant.
Exemples : Qualifier de « martyrs » les terroristes, en reprenant le discours de progagande, c’est-à-dire le recours sans critique à la rhétorique guerrière arabe. Autre méthode: la privation de la parole par la dépersonnalisation (les Israéliens sont réduit à des entités, l’armée, l’Etat, et non représentés par les victimes de Sderot). Ou encore la mise sur le même plan de la propagande et de l’information: ainsi, la page web des études moyen-orientales de l’Université de Columbia inclut des sites de progagande arabe au sein des ressources concernant les études juives.
3 -Le travestissement d’une opinion en information.
Définition : La pratique du journalisme repose sur la distinction entre l’opinion et l’analyse, de même que lors d’un procès, on distingue les preuves des témoignages (avec ce qu’ils comportent d’imprécision ou d’aléatoire).
Effet produit : La représentation dichotomique est réduite à une opposition radicale entre un domaine statique et un domaine flou, d’où résulte un brouillage entre l’opinion et le fait, suscitant une relativité des valeurs, qui autorise et légitime la violence judéophobe.
Exemples : L’esthétisation de la violence antijuive ou encore le témoignage pris comme preuve côté palestinien et mis en doute quand il provient du côté israélien.
4 -La décontextualisation.
Définition : La décontextualisation consiste à séparer ce qui ressort du récit du journaliste et ce qui appartient aux données factuelles. Un des indices est l’indécision entre le récit et la citation. Un autre est le recours à des adverbes ou des adjectifs exprimant des jugements de valeur.
Effet produit : Le choix intentionnel de présenter un fait de façon romancée revient à abandonner la pratique de l’information pour endosser le rôle d’un porte-parole, à la différence que ne s’agissant pas d’un organe officiel, le propos est pris pour objectif par un lecteur lambda. Cela revient à adosser l’opinion à l’autorité et au sérieux d’un journal.
Exemples : Images prisonniers palestiniens: sont-ils des assassins, des miliciens qui ont été désarmés et vont être jugés ? Les légende orientent l’interprétation dans le seul sens d’arrestations arbitraires. Or, l’affaire Tuvia Grossman démontre tout le contraire. Le 30 septembre 2000, le New York Time, comme l’Express etc, montre une photo où l’adolescent blessé est identifié comme palestinien aggressé par un israélien. Problème: il s’agit d’un étudiant de yeshiva d’origine américaine, Tuvia Grossman.
5 -L’omission sélective.
Définition : En choisissant certains événements et en passant d’autres sous silence, les médias exercent un contrôle sur l’accès à l’information et manipulent ainsi l’opinion publique sur la base de présentation tronquée et parcellaire présentée comme exhaustive.
Effet produit : L’objectif est la polarisation du capital d’empathie dont sont chargées les informations. L’information transmise doit attester de la polarisation déjà présente dans la rhétorique utilisée.
Exemples : L’exemple canonique est la présentation la visite de Sharon au Mont du Temple comme départ de l’intifada quand le ministre de la communication de l’ « autorité » palestinienne, Imad el Faluji, déclare qu’elles ont été programmées dès l’été par Arafat. Info non diffusée, omission volontaire. Autre exemple, l’affaire a Dura.
6 -Le recours à des faits avérés afin de tirer des conclusions fausses.
Définition : Il s’agit de partir d’un fait indiscutable, et notamment des statistiques, qui sont généralement non vérifiées, pour leur faire dire ce que l’on veut, surtout ce qu’elles ne veulent pas dire.
Effet produit : C’est une stratégie de confirmation qui visent à remplacer un fait complexe par un a priori.
Exemples : L’usage des chiffres (usage de l’eau en Israel/palestine) distordus (les chiffres de consommation israélienne incluent l’industrie très gourmande en eau) avec l’objectif de faire d’un élément naturel un facteur de discrimination (les juifs boivent de l’eau dite « palestinienne »…)
7 -Les distorsions factuelles.
Définition : Reprise d’infos non vérifiées dans un contexte de recherche du sensationnel et de propagande. Cela provient généralement de l’origine unique des faits.
Effet produit : il est conforme à l’intention directrice : accusation à charge, fausse preuves.
Exemples : C’est par exemple le cas du « massacre » de Jenin, rapidement présenté comme quelque chose d’incomparable dans l’histoire (chantage mémoriel…) Avec 52 victimes, on n’est en pratique de négationnisme universel: les 800 000 rwandais, les 2 millions de cambodgiens ou les 6 millions de juifs seraient ainsi un détail de l’histoire…
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Bien souvent, ces stratégies se recoupent, et se combinent pour former l’armature d’une propagande dont les « journalistes » occidentaux se font les relais. Globalement, elles s’appuient sur une double volonté de stigmatisation constante de l’élément juif-israélien, avec pour corollaire la victimisation à outrance de l’élément arabe-musulman, et de polarisation des charges émotionnelles, partagées entre le rejet (dirigé contre l’élément israélien) et l’empathie (dirigé vers l’élément arabe).
Ainsi, les meurtres de masse par les terroristes arabes sont passés sous silence ou réduits à de purs jeux de langage où les opérations d’activistes se succèdent sans suciter le moindre sursaut.
Au contraire la surenchère victimaire conduit à deux positions qui deviennent dans l’opinion publique des « faits » incontournables : l’élément israélien est TOUJOURS obstacle à la paix; l’élément palestinien est TOUJOURS dédouané de toute exigence morale.
Dans ces conditions, la logique de concession exigée par l’Europe a pour effet, non d’apaiser la tension, mais accrédite ces postulats, qui dans leur essence, ne signifie rien d’autre que l’éradication de la souveraineté juive et l’abandon du droit international, hérité de la pensée politique européenne moderne, qui reconnaît le droit à disposer librement de son destin en paix et en sécurité.