AXE IRAN-SYRIE-HEZBOLLAH-PALESTINE : LE POINT DE LA SITUATION

Publié le par shlomo

Géopo | Israël / Palestine

L’Iran fait la guerre à Israël sans déclaration de guerre officielle, et loin des médias occidentaux qui s’intéressent peu aux faits qui pourraient déranger leurs vecteurs dogmatiques.

La présence du Hezbollah en Territoires Palestiniens et plus particulièrement à Gaza en est un exemple : La présence iranienne et d’Al Qaïda et leurs rôles dans les évènements  sont pourtant des éléments essentiels pour qui veut comprendre les enjeux globaux qui se jouent dans la région.
Le Daily Telegraph nous apprend, de sources militaires israéliennes, que la quarantaine de fusées et la centaine d’obus de mortiers tirés sur Israël le Jour de son Indépendance sont le résultat de l’instruction du Hamas par une douzaine de Palestiniens de nationalité iranienne. Après des entraînements intensifs au Liban sous le Hezbollah, ils ont été envoyés en Iran pour participer à des cours avancés de tactique militaire, et de direction de tirs d’artillerie, reçu la nationalité iranienne et sont passés à Gaza.
 On est donc bien loin des cours de fabrication artisanale d’explosifs des années passées : la formation d’une armée régulière par le Hamas est en bonne voie et se fait sous la direction d’officiers expérimentés. Personne ne peut en effet contester l’expérience tactique du combat des officiers iraniens. Le Fatah lui-même a annoncé puis démenti l’arrestation de deux généraux des Pasdarans – les gardes révolutionnaires islamiques – considérés comme des unités d‘élite dans l’armée iranienne. Les services militaires israéliens, quant à eux, prétendent que l’instruction iranienne ne s’arrête pas au Hamas et au Djihad Islamique, ces deux mouvements sunnites extrémistes qui veulent imposer un califat dans toute la région, mais concerne aussi le Fatah nationaliste du Président Mahmud Abbas.

La tentative récente du kidnap d’un soldat israélien à la frontière de Gaza a montré la mise en action de plusieurs unités, y compris un mouvement de diversion, vite déjouée par les soldats de Tsahal. Les entraînements palestiniens, tels qu’ils apparaissent à la TV, sont assez instructifs : mise en place de plusieurs forces, ce qui demande un commandement et une certaine discipline, actions de diversions, attaques et retraits pour attirer l’ennemi dans des embuscades préparées à l’avance. On voit donc une professionnalisation de la guerre dans ces groupes palestiniens.

 On peut s’en inquiéter, pourtant il me semble que là réside leur faiblesse et non leur force : comme je l’ai écrit plusieurs fois ici, cette régularisation des bandes armées palestiniennes est le meilleur atout pour Tsahal !
A la frontière Nord la situation, quoique décrite comme avantageuse stratégiquement par le gouvernement israélien, est loin des espérances soulevées par la résolution de l’ONU 1701 : l’armée régulière libanaise est dans le Sud Liban où elle n’a pas mis les pieds depuis plus de trente ans à cause de la guerre civile libanaise, la main mise d’Arafat et sa création d’un véritable état dictatorial palestinien dans le Sud Liban dans les années 70 (appelé « Fatahland ») jusqu'à l’invasion israélienne de 1982, la libération des villages chrétiens du sud Liban et la mise en place d’une armée du sud Liban. A coté des forces régulières libanaises, les soldats de la FINUL, français principalement sont supposés désarmer le Hezbollah et l’empêcher de se consolider au sud du Litani : en fait j’ai vu moi-même, vendredi dernier, un char blanc de la FINUL à vingt mètres de la frontière, le canon tourné … vers Israël, et une vigie armée, elle aussi tournée vers le poste israélien le plus proche. Autour d’eux et de la tente de la force française,  les drapeaux jaunes du Hezbollah indiquent bien qui est le maître des lieus. Cette situation est assez saugrenue : elle montre pourtant l’incapacité de l’ONU et de la France en particulier à traduire ses propres décisions en actes. Ainsi de la contrebande des armes et équipements militaires, y compris des fusées à moyennes et longues portées, à la frontière libano-syrienne et leur passage au sud du Litani.
Sur la frontière israélo-syrienne, ces derniers jours ont vu une intensification et un renforcement des troupes syriennes – qui rappellent pour beaucoup la situation précédant la Guerre de Kippour : les services secrets israéliens y voient d’ailleurs une situation analogue.
La perception arabe d’une victoire du Hezbollah se trouverai confirmée, de leurs points de vue, par le rapport de la Commission d’Enquête Vinograd, comme l’a exprimé Nasrallah lui-même. Bashar Assad a, quant à lui, réussi à ce faire admettre comme partenaire légitime par les US dans le processus irakien, Condi Rice ayant rencontré cette semaine le Ministre des Affaires Etrangères Syrien à la Conférence de Sharm-El-Sheick sur le futur de l’Irak !
Cette perception de la victoire du Hezbollah est à prendre en ligne de compte pour les futurs développements que nous verrons dans la région ! Elle n’est pas forcement un facteur positif pour ce mouvement ni certainement pour leurs patrons syriens et iraniens.
En Iran, maître de cet axe Iran-Syrie-Hezbollah-Palestine, les efforts techniques et diplomatiques iraniens semblent porter fruits sur le développement nucléaire : techniquement ils semblent avoir réussit à maîtriser le processus de centrifugation et d’enrichissement de l’uranium, ce qui fait que le développement de l’arme nucléaire n’est plus qu’une question de temps. Sur le plan diplomatique la Communauté Internationale, l’Europe en tête, a réagit trop peu et trop tard !  Le processus semble inéluctable. Après la désertion du général iranien responsable du programme, les services iraniens ont arrêté son prédécesseur cette semaine : peur de nouvelles révélations ? De nouvelles désertions ?
La diplomatie iranienne a réussi donc à endormir la Communauté Internationale dans des pour-parlez interminables, des avances et des retraits etc… Pire encore, on voit aujourd’hui des discours occidentaux de soutient au droit iranien au nucléaire. Au grand dam des pays arabes, sunnites, limitrophes.
Pour conclure, nous sommes témoins d’un renforcement militaire intensif de cet axe Iran-Syrie-Hezbollah-Palestine !
Leurs intérêts se joignent et le maître en est l’Iran.
Nous sommes témoins de préparations de guerre : nul doute que le Hezb et les Palestiniens continueront dans le future proche à mener une guerre de basse intensité pour améliorer leurs capacités au combat tout en mobilisant Tzahal. Et bien entendu essayer et continuer à désorganiser la société  israélienne.
Or, comme répété hier dans les discours contre Olmert et Peretz dans la manifestation monstre de Tel Aviv, l’exigence de départ de ces deux leaders qui ont échoué n’est pas un signe de faiblesse de la société israélienne !
Tzahal, sous son nouveau commandement – celui de Gabi Ashkenazi (un ancien de la brigade d’Infanterie Golani) – est en train de mettre sur pied les changements suite à la guerre de l’été dernier. Même si aujourd’hui les analystes portent à croire qu’il n’y aura pas de nouvelles aventures Hezb ou syrienne cet été, les unités de réserve s’entraînent intensivement pour être prêtes à toutes éventualités, et ce jusqu’au niveau de la brigade au moins.
 
 

Publié dans MONDE ARABO-MUSULMAN

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