JERUSALEM FETE SA LIBERATION
Pasteur Gérald Fruhinsholz
(Menahem Macina).
16 mai 07
Jérusalem a revêtu ses plus beaux atours ! La Journée de Jérusalem, ce mercredi 16 mai 2007, marque, cette année, le 40ème anniversaire de la libération et de la réunification de la capitale d'Israël - le 28 Iyar 5727 du calendrier hébraïque. Hier déjà, les rues étaient pleines pour le défilé des chars retraçant l’histoire d’Israël, et des différentes corporations de la ville. Différentes personnalités de la ville étaient présentes, dont le maire, Ouri Lopoliansky, et Shaul Mofaz, juché sur un tracteur des valeureux temps de la création du pays. C’était la liesse dans la ville de David, dans la musique et la danse.
Refus de participation des ambassades !
L’Ambassade d’Allemagne, qui assure la présidence tournante de l’Union Européenne, a fait savoir à Israël qu’aucun ambassadeur européen n’assisterait aux festivités des 40 ans de la réunification de Jérusalem ! La raison donnée est que certains membres de la Communauté européenne n’acceptent pas la souveraineté juive sur toute la ville et notamment Jérusalem-Est, considérant que c’est « un territoire occupé » ! Le maire de Jérusalem a réagi au boycott, par les ambassadeurs étrangers, des festivités marquant le 40e anniversaire de la libération de Jérusalem, en ces termes :
« Celui qui ne reconnaît pas que Jérusalem est la capitale d'Israël, ne reconnaît pas Israël ».
Il est malheureusement vrai que ce refus des nations de participer à la Journée de Jérusalem encouragera le terrorisme contre Israël. Faut-il le rappeler ? C’est lors d’une guerre défensive, celle de la guerre des Six Jours, qu’attaquée sur plusieurs fronts à la fois, Israël a pu délivrer Jérusalem de l’occupation illégale des forces jordaniennes.
La Bible parle de Jérusalem et mentionne le trouble qu’elle suscitera à la fin des temps : « Je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples » - Zacharie 13, 3. La souveraineté même d’Israël sur Jérusalem stigmatise, hélas, l’opposition du monde à Israël qui "ose" faire de cette ville sa capitale. Mais ne l’est-elle pas de toute éternité ? Le Roi de (Jéru)Salem, Melchitsédek, avait déjà fait alliance avec Abraham, et, il y a plus de 3000 ans, David s’y était déjà établi, permettant que Salomon y construise le Temple, faisant de cette ville, la ville de D.ieu par excellence : "Oui, l’Eternel a choisi Sion - Jérusalem ; Il l’a désirée pour Sa demeure" (Ps 132).
Jérusalem au fil des siècles
La ville de Jérusalem (1) est immuablement liée à l'histoire du peuple juif. La place essentielle qu'elle tient dans les traditions juives plonge ses racines il y a plus de quatre millénaires, avec le sacrifice d'Isaac sur le mont du Temple, le mont Moriah.
En l'an 1000 avant l'ère chrétienne, le roi David s'empara de la petite cité jébuséenne qu'il transforma en capitale de son royaume. Son héritier, le roi Salomon, y édifia le Premier Temple. La ville resta la capitale du royaume pendant les quatre siècles où régnèrent les souverains de la dynastie davidique, jusqu'à sa conquête et sa destruction par les Babyloniens en 586 avant l'ère chrétienne. Quand la Perse conquit Babylone, les Juifs obtinrent du roi Cyrus le droit de retourner dans leur patrie. Pendant les 500 ans qui suivirent le retour d'exil, Jérusalem resta au coeur du culte et de la culture juive.
Ce fut le tour des Grecs séleucides de conquérir Israël et de profaner le Temple. La révolte des Maccabées en 167 avant l'ère chrétienne fut dirigée contre l'envahisseur païen et restaura l'indépendance juive sous la direction de la dynastie hasmonéenne.
En 63, Pompée conquiert Jérusalem et rattache la Judée à l'empire romain. La population juive se révolte contre Rome, provoquant en représailles la destruction de Jérusalem et du Temple, le massacre de ses habitants et l'exil des rescapés. Une deuxième révolte juive conduite par Bar-Kochba entre 132 et 135 se solde par un échec d'autant plus cuisant que Jérusalem est rasée et remplacée par une ville romaine païenne : Aelia Capitolina, interdite aux Juifs. Sa population juive se disperse alors à l’étranger.
Au cours des siècles qui suivront et qui tous apporteront leurs occupants étrangers à Jérusalem Rome jusqu'en 324, Byzance (324-614), Perse (614-638), Arabes (638-1099), Croisés (1099-1291), Mameluks (1291-1516), Ottomans (1516-1917) et Britanniques (1917-1948) - la population juive constituera toujours la principale communauté de la ville.
L'an prochain à Jérusalem !
Jérusalem est évoquée plus de 800 fois dans la Bible. Sa destruction occupe une place exceptionnelle dans la mémoire collective juive, dans la liturgie, dans les jeûnes. Les Juifs du monde entier prient en direction de Jérusalem. La tradition de briser un verre sous le dais nuptial qui conclut la cérémonie du mariage juif est symbolique : la joie ne peut être totale tant que Jérusalem n'est pas reconstruite dans sa splendeur passée. De même, les Juifs orthodoxes laissent dans leurs maisons un endroit non plâtré en souvenir du Temple. La Haggadah de Pessah et les prières de Yom Kippour s'achèvent sur une phrase prononcée avec ferveur : « L'an prochain à Jérusalem ! »
Tous ceux qui la soulèveront seront meurtris…
Jérusalem, nous dit la Bible, sera l’enjeu d’une bataille planétaire. Elle l’est déjà. Nous le voyons depuis que l’Etat d’Israël a été recréé. Avant 1948, personne ne s’intéressait à Jérusalem ni à la terre d’Israël. Il fallut l’instauration de l’Etat hébreu et le retour du peuple juif sur sa terre pour que le monde, et particulièrement le monde musulman, jalouse et la terre et la ville : « Ce jour-là, Je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples. Tous ceux qui la soulèveront seront meurtris ; et toutes les nations de la terre s’assembleront contre elle » (Zacharie 13, 3).
En 1967, dix-neuf ans après la création de l’Etat hébreu, D.ieu permit que la totalité de la ville sainte revienne à qui de droit, à Israël. Au cours d’une guerre défensive, 3000 ans après la souveraineté davidique, Israël obtenait une victoire complète, recouvrait sa capitale et pouvait de nouveau accéder au Mur Occidental, vestige du Temple.
Une ville … où les présidents viendront adorer le Roi !
Rien de ce qui se passe en Israël et à Jérusalem, ne relève du hasard. La raison pour laquelle cette ville est si jalousée est qu’elle est « le lieu de résidence » du D.ieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, et qu’à Jérusalem, le Messie « viendra poser Ses pieds » pour régner sur le monde. Ce jour-là, toute jalousie cessera, l’Eternel ayant soumis toutes les nations, et tous les chefs, rois et présidents viendront L’adorer à Jérusalem (Za 14). Aujourd’hui plus que jamais, alors que la tempête fait rage, il est nécessaire de se mobiliser, en tant que croyants, en faveur de Jérusalem, « la capitale éternelle et indivisible » de l’Etat hébreu, et de faire nôtres les paroles du Psalmiste :
« Si je t’oublie, Jérusalem, que ma droite m’oublie !
Que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens de toi,
si je ne fais de Jérusalem le principal sujet de ma joie ! »
Yom houledet sameah, Yerushalaïm
Joyeux anniversaire, Jérusalem !
Pasteur Gérald Fruhinsholz
(1) Informations tirées du site du Keren Hayessod, le Fond National Juif pour Israël.
[Texte aimablement transmis par G. Branstatter.]
Mis en ligne le 17 mai 2007, par M. Macina, sur le site upjf.org