HAMASTAN
Hier la Hamas a presque terminé sa main mise sur toutes les positions du Fatah et des forces présidentielles de l'AP à Gaza: seul un carré fortifié formé de camps militaires, et un bâtiment des services secrets palestiniens sont encore aux mains des forces de Mahmoud Abbas au sud de la ville de Gaza.
Plus d'une vingtaine de morts ont été dénombrés hier, y compris 13 miliciens du Fatah tués dans l'explosion de leur camps: tactique avérée du Hamas, qui creuse des tunnels dans le sable de Gaza sous les positions et fait explosés des centaines de kilogrammes de charge.
En quelques jours plusieurs centaines de personnes; miliciens et civils, hommes, femmes et enfants, ont été tués dans la guerre inter palestinienne: Guerre ou combats?
Quel est le mot juste à utilisé? C'est une des questions que se posent les experts. Le Général de réserve israélien Yahakov Amidror, ex-responsable des analyses aux renseignements de Tzahal et aujourd'hui vis président de l'Institut Lender de Jérusalem, estime que c'est une guerre qui se produit sous nos yeux et Israël doit intervenir à Gaza; la reconquérir et y rester de longues années pour empêcher la formation d'un état terroriste du Hamas, Hezbollah, Al-Quaïda et Iraniens, déjà présents.
Quand au Général de réserve Vilanaï, ancien Commandant de la Région Sud, en 1996, lors du retrait israélien des villes palestiniennes suite aux accords d'Oslo et ancien lieutenant du Général en Chef, aujourd'hui membre de la Knesset (le parlement israélien) du parti travailliste, il estime que c'est une Intifada inter palestinienne et l'intervention israélienne, si nécessaire, doit être mesurée, très précise et sans intervention terrestre.
Hier soir, les journalistes spécialistes des questions arabo-musulmanes des différents chaîne de TV israéliennes, tous diplômés d'au moins une Maîtrise es Sciences Orientales, estimaient qu'il y avait convergence d'intérêts entre Israël et l'Egypte: la formation d'un Hamastan où se retrouveront tous les groupes terroristes cités plus haut, avec armement iranien tel qu'il fut utilisé par le Hezbollah dans la guerre de l'été dernier, n'est pas acceptable pour ces deux pays. Si les missiles puissent atteindre Ashdod après Sdérot et Ashkelon, puis Tel Aviv et Haïfa, en Israël, pour l'Egypte, un foyer fondamentaliste à sa frontière est tout aussi dangereux.
Du point de vue tactique, la conquête des positions présidentielles par le Hamas dans la Bande de Gaza montre une volonté et une planification qui ne peut être l'œuvre de bandes désordonnées comme il peut paraître: elle a commencé par le Nord de la Bande de Gaza pour isoler le passage possible de troupes présidentielles à partir de la Judée Samarie, sous couvert israélien. Puis par la main mise sur Khan Younes, au Sud de la Bande de Gaza, bastion du Fatah, et sur la frontière égyptienne, ouvrant ainsi une ouverture aux renforts extérieurs et facilitant la logistique de la contrebande d'armement. Ensuite les miliciens du Hamas ont conquis une par une les positions du Fatah et des forces présidentielles en remontant vers le Nord, le long de l'axe central de Gaza, jusqu'au "Carré d'Ansar". Signalons que si les miliciens du Hamas ont fait preuve de détermination offensive, ceux du Fatah et de l'AP n'ont pas beaucoup montré de volonté à se défendre et pour la plupart ils se sont rendus sans combattre, avec armes et munitions qui sont passées aux Hamas. D'autres ont essayés de s'enfuir vers l'Egypte.
Face à cette situation, Mahmoud Abbas, Président de l'AP, à encore une fois montré sa totale incapacité et son manque de leadership: à part un appel mou, totalement dénué de volonté au calme et au dialogue, il n'a su faire le minimum que se troupes attendaient , à savoir la dissolution immédiate du gouvernement d'union nationale, la prise en charge de la situation et le rappel de son homme de confiance, Dahlan, Chef des Forces Présidentielles à Gaza, en tourné en Egypte.
Déjà j'ai souligné plusieurs fois dans ces colonnes et avant les élections législatives dans l'AP, que le Président palestinien devait agir contre le Hamas par la violence si il ne voulait pas voir un coup d'Etat du Hamas: ce coup d'Etat est en route, il se fait sous nos yeux.Les conséquence géopolitiques de la main mise sur Gaza par le Hamas sont-elles vraiment inquiétantes?
Certains dirigeant du Fatah – et c'est peut-être l'explication du comportement d'Abbas – prétendent qu'un état du Hamas à Gaza n'est pas viable! Conséquences: le Hamas n'a aucune chance…
Viable ou pas le Hamastan empoisonne déjà la vie de centaines de milliers de civils dont certains ont essayé hier d'intervenir à mains nues dans les combats. Viable ou pas, il formera une base de terreur coincée entre Israël et l'Egypte, comme un coin planté dans le tronc d'un arbre pour l'abattre!
Les Mollahs iraniens ont repris à leur compte la stratégie "dominos" des néo conservateurs américains!
En créant un furoncle terroriste à Gaza, ils pourront soutenir et former la base des Frères Musulmans et déferler sur l'Egypte d'un coté. De l'autre ils créent un deuxième front avec, au Nord, le Hezbollah, et prendre Israël entre deux feux. Ajoutons l a Syrie qui se prépare intensivement à une reprise militaire du Golan et l'annonce apocalyptique d'Ahmedinajad quant au "compte à rebours" contre Israël: les mois prochains vont être chauds dans la région!
Ajout:
A une heure - heure locale - Ynet annonce la chutte du bastion de Dahlan - les services de securite interieure de l'AP a Gaza. Seul el carre d'Ansar reste debout.
Le Hamas annonce sa victoire comme etaant le " premier pas vers la formaion d'un Etat Islamique" a Gaza et menace d'executer les responsables du Fatah "sionistes" !!???
Bonjour RAM
N'est-on pas en train d'assister à la fin d'un long processus, celui du mouvement palestinien né dans les années 60 ?
La judée samarie demeure un petit fatahland, mais Gaza tombe dans l'escarcelle du Hamas. On peut prévoir un exode de population de gaza vers les autres pays arabes ou vers la judée samarie si Israël le permet. On peut également prévoir que si le Hamas prend définitivement le pouvoir, de nouvelles armes israéliennes seront utilisées, tel le laser pour intercepter les quassam, des drones plus offensifs, etc.
Un pic a été atteint à Oslo puis Taba, et depuis le soufflet retombe, avec une responsabilité que l'on ne souligne pas assez des électeurs palestiniens eux-mêmes. J'ai eu le sentiment que dans les années post Oslo, une bourgeoisie palestinienne avait misé sur la paix avec Israël et la création d'un état conforme aux accords. Cette bourgeoisie n'existe plus, elle a fui les territoires en compagnie des derniers chrétiens. Il semble acquis que le peuple palestinien restant n'est pas favorable à un accord avec Israël, ce qui enterre pour au moins 10/20 ans toute amorce de solution apaisée.
J'ajoute que le cheval choisi par les occidentaux, Abou Mazen, ne semble pas en mesure d'accomplir quelque chose. Il ira certainement se mettre en vert en judée samarie, laissant Dahlan choisir entre la guerre totale avec le Hamas ou l'exil doré en Egypte.
Enfin, il serait utile de se demander si Sharon avait prévu ce scénario quand il adécidé de quitter Gaza. Ce retrait accélère considérablement le mouvement, et on pourrait presque se dire que le retrait de gaza a paradoxalement enterré le projet national palestinien.