UNE INFO QUI N'INTERESSE PLUS PERSONNE

Publié le par shlomo

" Le nouveau commandant militaire taliban Mansour Dadallah : Ben Laden est en vie et en bonne santé."
(MEMRI)

 

Il est étonnant de constater que, in fine, le fait de savoir si Ben Laden est en vie n'a plus d'importance (et qu'il soit en bonne santé encore moins).

L'islamisme radical a démontré que, telle une hydre, il fait repousser les têtes là où elles sont coupées, à l'exception de l'Algérie (où la situation mafieuse intérieure rend plus opaque le mouvement).

Il faut bien constater que ce mouvement a réussi à mondialiser son action (la véritable internationale n'est ni sioniste ni impérialiste, elle est islamiste), à renouveler ses membres, à perpétuer son financement (dans le maquis royal saoudien, un terroriste est abattu un jour et son organisation subventionnée le lendemain), et surtout à investir les esprits. Car la bataille idéologique menée en terre musulmane est loin d'être terminée, avec des couches technologiques toujours très bien mises à profit par les radicaux (tv satellite, internet...).

Les réponses politiques des dirigeants arabes ne donnent pas de résultats, aussi bien en Egypte, en Irak qu'en Afghanistan. L'alternative que devrait constituer l'occident ne parvient pas à être crédible, ce qui oblige les individus à agir seuls, c'est à dire à s'exiler. Des milliers d'irakiens, d'afghans ou de libanais se sont installés en occident pour fuir à la fois la misère mais surtout l'hégémonisme islamique dans le pauvre débat politique existant.

Nous ne sommes pas parvenus à installer un "camp de la liberté ou un "parti démocratique" dans les pays où nous sommes intervenus, mis à part le kurdistan qui, au train où vont les choses, finira pas proclamer sa totale indépendance pour sauvegarder sa paix intérieure. La situation afghane se dégrade, avec un régime dont le pouvoir ne dépasse pas Kaboul et environs, des soldats occidentaux qui commencent à être tués dans des attentats (alors que depuis 2003, les victimes survenaient surtout lors de combats), des Talibans réorganisés et le circuit économique de l'opium redevenu vital. Certes, ce pays n'a jamais accepté l'occupation étrangère et a toujours vécu au rythme de guerres intestines, sport national après le Bouskachi. Mais un retrait se profile doucement, avec des implications régionales majeures. Si M.Karzaï est laisssé seul, les Talibans reprendront du terrain, et surtout le Pakistan versera plus encore du côté des radicaux (le livre d'Anne Nivat "Lendemains de guerre" est assez désespérant de ce point de vue).

Et si par malheur l'Egypte devait tomber aux mains des Frères Musulmans, ce conflit n'est pas prêt de se terminer. 

 

Ben Laden est peut être vivant, mais son idéologie est en excellente forme, et c'est là le danger véritable.  

Publié dans MONDE ARABO-MUSULMAN

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