POURQUOI L ' ISLAMISME EST TOUJOURS UNE ERREUR
L’islamisme est florissant ces jours-ci. Un islamiste turc notoire est acclamé par son pays et par la quasi-totalité des élites européennes parce qu’il aurait amélioré l’économie de son pays ces dernières années. Le président des Français propose de favoriser l’accès des pays arabo-musulmans à l’énergie nucléaire, également pour des raisons économiques et aussi parce que cela permettrait de décrisper les relations. Un grand sondage nous apprend que le soutien au terrorisme est en forte baisse dans la grande majorité des pays musulmans, parallèlement, encore une fois, à une amélioration récente de leur croissance économique. Faut-il se réjouir?
Oui, dans la mesure où le terrorisme musulman pourrait devenir moins sanglant et où plus de gens dans le monde auraient accès aux bienfaits de la civilisation. Mais est-ce bien le cas? En effet, tous ces éléments vont de pair avec un regain de confiance envers un aspect devenu si omniprésent dans ces questions qu’il est est invisible à la plupart des gens: la religion islamique. Or c’est cette religion, sa parole divine et l’exemple de son personnage central, qui inspire le terrorisme, lequel est toujours le choix d’une minorité… de Musulmans. Il est donc positivement absurde d’espérer réduire le terrorisme en favorisant l’acceptation de la religion islamique. Plus celle-ci est pratiquée, plus les motivations des terroristes et des suprématistes musulmans se répandent et plus les chances augmentent que des gens y croient, et que d’autres en prennent prétexte pour user de violence et pour imposer leurs modèles.
Car c’est le coeur même de la religion islamique qui inspire les jihadis du Darfour, sur le terrain, qui leur dicte de massacrer sans pitié. C’est le coeur même de la religion islamique qui motive les fabriques à suicidaires des talibans et des chiites, les ambitions du Hezbollah et de ses patrons iraniens. Et c’est bien sûr le coeur même de la religion islamique qui rétribue les médecins suicidaires britanniques et tous les autres égarés qui prennent l’initiative de réveiller le monde bruyamment à son soi-disant devoir envers leur Dieu. Et c’est naturellement toujours le coeur même de la religion islamique qui impose aux Musulmans de ne pas remettre en question les aberrations épouvantables de leurs lois. Ainsi, en s’imaginant guérir le terrorisme par un islamisme plein d’allure sur le plan économique, on ne fait que miser sur les apparences, au détriment de toute étude de la substance.
Ainsi, le terrorisme brut, cette pratique si efficace au moyen-âge (sans moyens d’information souples et rapides), est contre-productif pour l’islamisme moderne, car il génère un fort rejet de tout ce qui est musulman loin à la ronde (également bien sûr parmi les Musulmans). Les gens, donc, qui veulent sciemment faire triompher l’Islam sont tentés d’y renoncer, voire de le condamner (si possible en l’utilisant tout de même sous le couvert de revendications ostensiblement politiques) et il est également tentant de reconnaître en eux de bons Musulmans, puisque, de toute évidence, ils sont de meilleures personnes (que les terroristes). Mais ceux qui choisissent cette voie et se réclament ouvertement de l’Islam sans admettre que le terrorisme est son outil de prédilection, prôné et exemplifié par le soi-disant messager de Dieu, sans reconnaître la supercherie inhérente aux bases de cette religion, sans proposer d’excuses pour les innombrables victimes innocentes de cette idéologie meurtrière par excellence, ces gens, donc, agissent par opportunisme. Ils sont d’autant plus profondément malhonnêtes qu’ils connaissent bien leur religion.
En effet, comme ils se prétendent précisément les représentants de cette religion, il apparaît qu’ils sont soit de bons connaisseurs de l’Islam et qu’ils trompent volontairement le monde non-musulman, soit qu’ils ignorent la nature de leur religion et donc qu’ils ne respectent pas les fondements-mêmes de leur attitude affichée. Ainsi, au plan purement humain, c’est-à-dire pour respecter les valeurs des convictions personnelles, de la morale, les seuls islamistes dignes de respect sont les pires des individus, à savoir les terroristes. Eux ne transigent pas avec leurs convictions. Ils commettent simplement l’erreur, gravissime, de remplacer leur sens inné de la morale par les ordres coraniques, puis de s’y tenir. Mais ils ne sont qu’une faible minorité, car il faut un effort d’autosuggestion quotidien énorme pour en arriver là. Ainsi, le vrai danger du terrorisme provient bien davantage des gens qui favorisent la réunion des conditions nécessaires à cet effort d’autosuggestion, c’est-à-dire les apologistes de l’Islam, quelles que soient leurs convictions religieuses ou autres.
Et même si nous pouvions, à force de surveillance, de contrôles, de restrictions des libertés, réprimer le terrorisme jusqu’à en rendre l’impact insignifiant, que faut-il penser de la montagne de mensonges sur laquelle cette victoire serait bâtie? Que faut-il penser d’une politique qui mettrait au pouvoir des gens qui mentent ou se leurrent sur leurs convictions les plus profondes? Et au-delà des questions purement philosophiques, qui veut donc d’un monde (plus) islamisé? Qui voudrait vivre sous la charia? Sans doute pratiquement personne. Et qui, en connaissance de cause, voudrait de la culture musulmane?
Jusqu’à présent, la plupart des Occidentaux s’imaginaient que d’accepter l’Islam constituait un enrichissement culturel. Et cela pouvait en avoir l’air dans la mesure où les gens originaires de pays lointains ont forcément des caractéristiques culturelles variées. Mais la culture ne se résume pas à des dialectes, des recettes de cuisine et des usages vestimentaires. La culture, dans ce qu’elle a de véritablement enrichissant, est surtout l’expression d’un énorme travail qui favorise l’acquisition et l’éclosion de talents. Pas de Beethoven sans orchestre symphonique et l’immense culture musicale et artisanale que cela suppose; pas de Botticelli sans Florence, ses ateliers et sa culture de l’imagerie religieuse. Mais la seule culture islamique de haut niveau est celle de la religion. Le seul art islamique élevé s’applique à quelques attributs de la religion (textes, fioritures des armes et des mosquées, déclamations du Coran, danses de derviches). Tout le reste de la culture artistique est a-islamique.
Ainsi, dans l’Islam, plus la religion prend de la place, moins les autres expressions artistiques sont tolérées. L’Islam, hors de l’expression de sa propre gloire, est un désert culturel. Bien sûr, dans un contexte culturel digne de ce nom, on peut trouver de la valeur aussi à une culture exclusivement concentrée sur les expressions les plus dépouillées des formes (texte, espace, son, mouvements) du message religieux. C’est d’autant plus vrai que ces aspects sont devenus plus rares et moins appréciés en Occident, ces dernières décennies. Mais il faudrait une sorte de miracle pour qu’une religion qui prône sa propre suprématie dans tous les domaines, notamment légalistes, et a écrasé toutes les cultures possibles sous sa langue, ses lois et ses textes pendant plus de mille ans, puisse se contenter soudain d’un simple rôle de partenaire à part égale dans un concert de cultures multiples. L’Islam ne peut participer à un univers multiculturel que minoritaire et faible. Fort, il est par nature exclusif et désertificateur. Pour l’instant.
Et aucun débat sérieux n’a lieu sur les bases qui imposent ce comportement destructeur aux croyants et, par le biais des lois dérivées des textes, aux sociétés islamiques. Car ce sont les mêmes bases qui inspirent les terroristes, les mêmes choses, donc, dont il n’est jamais judicieux de parler quand on veut miser sur un «islamisme modéré». Mais en même temps, et en conséquence de ce même choix, ces bases sont de plus en plus répandues et, pire, présentées comme de bonnes choses, ou tout au moins comme des choses qu’il est malséant de critiquer. Il est donc certain qu’au niveau de la population elle-même, le besoin va grandir de respecter ces bases le mieux possible. Et cela fera inévitablement renaître des sociétés islamiques typiques, centrées sur les enseignements coraniques typiques, donc sur la charia, qui en est de très loin l’interprétation à la fois la plus érudite, la plus fidèle et la plus raisonnable. Rien ne permet donc de penser que l’Europe échappera à la désertification culturelle en favorisant la présence de l’Islam en son sein.
Au contraire, il faut s’attendre à ce que le débat sur la nature même de l’Islam, exclu de facto des parlements, des médias et des salons dont on peut dire du bien, descende dans la rue. Il le fera par exemple le 11 septembre prochain à Bruxelles. Or les chances sont bien fragiles de voir se dérouler sans heurt et de manière fructueuse, dans la rue, un débat aussi crucial, faisant appel à des valeurs et des convictions aussi profondes. Et cela aussi favorise l’Islam dont on ne doit pas parler, l’Islam du prophète, l’Islam habitué à l’émeute, à la détermination du pouvoir par le coup de main, par la démonstration la plus effrayante de la pire cruauté physique. Sans compter que cet aspect n’est pas étranger à la «culture» européenne, tentée ainsi de sonner ses plus puissants tambours: