L'IRAN ET L'AMBIGUITE DE LA DIPLOMATIE ISRAELIENNE (2)
Pour Shlomo Ben-Ami pur produit du ministère des affaires étrangères israélien, la norme pour les non-juifs du Moyen-Orient doit d’être « démocratiquement » représenté par le Hezbollah (créé et financé par les mollahs), les Frères musulmans (protecteurs de Khomeiny), le Hamas (promu par Israël et financé par les mollahs) et en Irak, cette majorité chiite qui rappelons-le est composée de groupes islamistes (Dawa, Conseil suprême de la révolution islamique en Irak et sa milice de Badr) entretenus depuis des années par les mollahs et dont l’un des composants est le sinistre et criminel Moqtada Sadr.
On parle d’entités qui cherchent à diviser le Moyen-Orient en mini républiques islamiques ou ethniques selon le vieux plan établi par Bernard Lewis, Huntington et Zbignew Brzezinski : Le projet de l’Arc de Crise (Crescent of Crisis) pour créer un Moyen-Orient balkanisé [2], divisé et en guerre comme l’Afrique [3].
Shlomo Ben-Ami pense avoir raison de vouloir ce Moyen-Orient « démocratisé » de Bush, ce Moyen-Orient instable, où le Hezbollah, le Hamas, les Frères Musulmans, les Sadristes, ces seigneurs de guerre hostiles aux Etats Arabes auraient les coudés franches pour saper ces Etats Arabes que Ben-Ami qualifie de « non démocratiques ».
Mais il n’est pas le seul à penser de cette manière, il y a un mois environ, Shimon Pérès [4], se félicitait de la victoire des islamistes Turcs ! Nous n’inventons rien. Ces déclarations amicales envers des forces islamistes prédatrices d’un Moyen-Orient non religieux existent.
Mais malheureusement, Israël préfère que ses voisins soient empêtrés dans des conflits religieux interminables et sans issue. Nous le regrettons car cette même politique nous a coûté notre pays et 60 millions d’iraniens vivent un calvaire inimaginable : l’Iran a le plus haut taux de suicide des jeunes, le plus important taux de toxicomanie des jeunes et il est probablement le seul pays jadis classé dans les premiers au monde à avoir aujourd’hui ses citoyens qui le fuient pour finir dans les bidonvilles d’Islamabad ou sous les ponts de Paris.
Shlomo Ben-Ami continue : Shlomo Ben-Ami continue : « Dans le binôme Iran-États-Unis, ce sont les États-Unis et non l’Iran qui ont mené une diplomatie idéologique rigide. L’Iran a soutenu les États-Unis durant la première guerre du Golfe, mais a été écarté de la conférence de Madrid. L’Iran s’est également placé du côté de l’Administration américaine dans la guerre contre les talibans en Afghanistan.
Et lorsque les forces armées américaines ont mis l’armée de Saddam Hussein en déroute au printemps 2003, les Iraniens sur la défensive ont proposé un « pacte global » qui mettrait tous les points de contentieux sur la table, de la question nucléaire à Israël, du Hezbollah au Hamas. Les Iraniens (les mollahs - ndlr) se sont aussi engagés à ne plus faire obstruction au processus de paix israélo-arabe.
Mais l’arrogance néoconservatrice américaine - « Nous ne discutons pas avec l’axe du Mal » - a empêché de donner une réponse pragmatique à la démarche iranienne (…) Ce pacte global reste toutefois la seule option viable pour sortir de l’impasse. Mais cela ne se fera pas en imposant des sanctions forcément boiteuses, ou par le recours à une logique de guerre froide de la part des États-Unis, dans l’idée de ruiner l’Iran en l’entraînant dans une course aux armements ruineuse.
L’influence régionale croissante de l’Iran ne tient pas à ses dépenses militaires, qui sont bien moindres que celles de ses ennemis, mais au défi qu’il pose aux États-Unis et à Israël par le biais d’un habile pouvoir de persuasion ».

Cette tribune n’est pas une incongruité isolée. Les opposants laïques hostiles aux mollahs connaissent ce genre de littérature qui au nom de la paix évoque une entente avec des terroristes. D’une manière générale, le ministère des affaires étrangères d’Israël souhaite préserver ce prédateur utile (et ses amis du Hezbollah et du Hamas). Aucun effort n’est négligé pour justifier cette entente.
C’est ainsi que la célèbre radio Israélienne en Persan, la voix du ministère des AE, et son désagréable présentateur Menasheh Amir, ont soutenu les mollahs ou Pasdaran soi-disant réformateurs de la république Islamique dont certains ont des litres de sang israélien sur les mains. C’est de la Real Politik cachère. Ils adorent aussi nos faux-opposants !
C’est ainsi que récemment Menasheh Amir fraîchement nommé responsable de la communication du Ministère israélien des affaires étrangères invite en Israël un soi-disant journaliste et bloggeur iranien, mais agent reconnu des services secrets des mollahs et responsable de centaines d’arrestations...
C’est ainsi que le MEMRI participe à la promotion de la soi-disant dissidence intérieure des « modérés » du régime des mollahs et que d’autres Think Tank israéliens diffusent les textes des soi-disant réformateurs ou des partisans du dialogue avec les « mollahs modérés ». Ces Think Tanks publient régulièrement des travaux de pseudo-chercheurs qui affirment que la seule identité des Iraniens est le chiisme : une manière de dire que le système religieux et les mollahs sont incontournables.
Les travaux publiés par ces centres de recherche Israéliens sont repris aux Etats-Unis par d’autres centres ou des sites d’informations aussi bien des pro-israéliens et des pro-mollahs. Ces idées sont conformes à l’objectif américain pour l’Iran qui est d’arriver à une entente avec une puissance chiite disposant d’une grande influence utilisable contre les pétromonarchies sunnites qui ont les 2 mêmes défauts du Chah d’Iran : ils achètent des armes mais au grand désespoir du lobby américain d’armements, ils ne font pas de guerre et ils cherchent à diversifier leurs fournisseurs industriels en tablant sur des revenus pétroliers à des prix raisonnables.
Hormis ce rêve de rendre ces mollahs (si utiles) fréquentables par des réformes sociales, les Américains ont encore d’autres cartes et là encore, on retrouve toujours les mêmes supports Israéliens pour en faire la promotion : cette autre alternative est de remplacer les mollahs par des « démocrates iraniens » qui sont bien étrangement à la fois très religieux mais aussi très attachés aux identités ethniques.
Si la région n’explose pas sous les coups de boutoir de ces mollahs prédateurs et leurs louveteaux du Hezbollah, du Hamas ou encore de Moqtada Sadr, les « démocrates bcbg iraniens » promus par Ken Timmerman s’en chargeront. Cet été, ils étaient réunis à Paris [5], et selon notre agent qui avait obtenu une invitation, M. Menashe Amir, représentant du ministère des affaires étrangères d’Israël, y jouait les grands seigneurs.
Le projet est que l’Iran reste un état chiite avec ou sans mollahs, même si les jeunes iraniens préfèrent s’ouvrir les veines ou se défoncer plutôt que de rester chiites. Ce que fait Israël en s’alignant sur les objectifs américains ne modifie pas le cours de l’histoire, les mollahs sont là, leurs réseaux sont bien implantés.
Israël contribue seulement à aider ses ennemis et les nôtres. Nous espérons que vous prendrez vos plumes pour écrire à Shlomo Ben-Ami pour lui exprimer votre indignation vis-à-vis de cette diplomatie désastreuse. Israël ne peut vivre dans un monde où il préférera encourager ses voisins à s’entretuer. Le Chah d’Iran a été l’ami qui a œuvré pour rapprocher Israël et l’Egypte pour qu’un jour Arabes, Juifs et Perses puissent travailler ensemble pour bâtir un Moyen-Orient puissant et respecté et non une région d’assistés.
Israël a fait l’erreur d’abattre cet ami pour une nouvelle configuration régionale. Il est aujourd’hui un Etat assisté et assiégé. Cette configuration théorique d’hostilité entre les sunnites et les chiites a été remplacée par un islam unifié par le Djihad. La diplomatie de désordre risque d’emporter Israël à tout jamais.

Nous espérons que vous prendrez vos plumes pour écrire à Ben-Ami. Nous espérons également que vous traduirez ce texte en hébreu et en en anglais pour le diffuser le plus largement possible.
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