LE GOUVERNEMENT ISRAELIEN DEBAT DES NEGOCIATIONS AVEC LES PALESTINIENS

Publié le par shlomo


8 octobre 2007 - service de Presse de l’ambassade de France en Israël

Le gouvernement a longuement débattu hier des pourparlers en cours avec les Palestiniens en vue de la conférence d’Annapolis, le mois prochain. Au cours de cette réunion de près de trois heures, écrit le Haaretz, plusieurs ministres ont exprimé leur désaccord ou leurs réserves quant aux démarches entreprises récemment par le Premier ministre Ehud Olmert.

En prélude à cette réunion, les ministres ont pu entendre les rapports du chef des renseignements militaires, le général Amos Yadlin, et du directeur du Shabak, Yuval Diskin. Les deux hommes ont fait part de leur pessimisme quant à la capacité du président de l’Autorité palestinienne, Mahmud Abbas, de contrôler la situation sur le terrain et d’appliquer les accords qui pourraient être conclus avec Israël. « Le Fatah agit contre le Hamas en Cisjordanie, mais l’efficacité de cette lutte n’est pas prouvée », a déclaré le général Yadlin. Yuval Diskin a déclaré, lui, avoir revu sa position et être aujourd’hui moins optimiste concernant le contrôle qu’exerce le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, en Cisjordanie.

Le Premier ministre Ehud Olmert a déclaré : « pour la première fois, nous avons des dirigeants palestiniens qui souhaitent parvenir à une solution sur la base de deux Etats et qui reconnaissent qu’Israël est l’Etat juif », ajoutant que les dirigeants palestiniens actuels étaient radicalement différents de ceux qui avaient rejeté en 2000 l’offre israélienne. Chez Mahmud Abbas, a déclaré Ehud Olmert, « il n’y a pas de décalage entre les paroles et les actions. Il est constant et méthodique et veut la paix avec Israël ».

Le Premier ministre a reconnu que la mise en place concrète des mesures par les palestiniens n’était pas garantie , soulignant par conséquent qu’ Israël n’effectuerait rien sur le terrain tant que les Palestiniens n’auront pas appliqué la première phase de la Feuille de route qui prévoit de mesures de lutte contre le terrorisme.

Le Maariv note que, pour la première fois, une majorité semble se dessiner au sein du gouvernement israélien en faveur de concessions concernant Jérusalem. Hier en effet, le vice-premier ministre, Haïm Ramon, a déclaré qu’Israël ne devait pas attendre et, dans le cadre de la conférence d’Annapolis, discuter du transfert de certains quartiers périphériques de Jérusalem-est aux Palestiniens. Si ces propos ont provoqué l’indignation de certains ministres, d’autres, comme le ministre de l’Environnement, Gideon Ezra, se sont rangés aux côtés de Haïm Ramon.

Le vice-premier ministre, ajoute le journal, a également reçu un soutien inattendu de la part du ministre des Affaires stratégiques, Avigdor Lieberman, qui, avec son parti Israël Béteinu, représente l’aile droite du gouvernement. Celui-ci a déclaré qu’Israël ne devait pas s’engager avant que les Palestiniens puissent offrir une contrepartie, ajoutant cependant : « sur la question de Jérusalem, il faut faire des concessions ou placer sous contrôle palestinien certains des quartiers et les camps de réfugiés. Néanmoins, la vieille ville et le mont Scopus sont inséparables de Jérusalem et le resteront ».

Selon de hauts responsables travaillistes, si les partis Kadima et Israël Béteinu donnent leur accord de principe au transfert de certains quartiers de Jérusalem-est aux Palestiniens, le parti travailliste se joindra à eux. En revanche, le parti religieux séfarade Shass a fait savoir qu’il s’opposerait à toute les démarches évoquées hier lors du conseil des ministres. « Jérusalem ne peut faire l’objet de négociations », a déclaré le président de Shass, le ministre de l’Emploi, du Commerce et de l’Industrie, Eli Yishaï.

Haïm Ramon a également déclaré qu’Israël devait envisager le problème des réfugiés palestiniens et étudier la question « d’un point de vue humanitaire ». Sur ce point, M. Ramon s’est heurté à la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, qui estime que les questions fondamentales, telle que celle des réfugiés, ne doivent pas être évoquées à ce stade. « Il n’est pas encore temps de débattre des réfugiés. La position israélienne est claire et je pense que vous faites une erreur quand vous l’évoquez ainsi, aussi tôt », a répondu Tzipi Livni à Haïm Ramon.

Une roquette Katioucha touche Netivot

Les journaux israéliens signalent qu’une roquette de type Grad s’est abattue sur la ville de Netivot, dans le Néguev occidental, hier vers 7h30 du matin. La roquette a explosé près du cimetière de la ville sans faire de victime ni de dégât. Selon le Maariv, Tsahal estime que le Jihad islamique à Gaza est responsable de cette attaque.

Le Yediot Aharonot rappelle que selon les informations des forces de sécurité israéliennes, les organisations palestiniennes à Gaza seraient en possession de plusieurs dizaines de roquettes Grad à tête explosive standard de 23 kilogrammes. Ces roquettes ont une portée de 20 kilomètres, soit la double de celle des roquettes Qassam et peuvent atteindre par conséquent, de nombreuses localités plus éloignées de la bande de Gaza.

Selon le journal, des responsables militaires ont vivement critiqué l’échelon politique qui, selon eux, a choisi de ne pas connecter Netivot et les communes avoisinantes au système d’alarme contre les roquettes, qui est utilisé dans les localités limitrophes de la bande de Gaza, telles que Sdérot. D’après eux, les raisons de cette décision sont avant tout financières, car une telle décision contraindrait l’Etat à déclarer cette région « zone de conflit » et, par conséquent, à accorder à ses habitants des avantages économiques importants.

Toujours selon ces responsables militaires, une attaque de roquette qui fera des victimes à Netivot n’est qu’une question de temps.

Le Haaretz cite des sources palestiniennes à Gaza qui affirment que si le Hamas n’est pas impliqué dans ces tirs de roquettes, il ne les empêche pas, laissant agir sans entrave les autres organisations. Cette roquette sur Netivot s’ajoute à la dizaine d’obus de mortier qui ont été tirés hier vers Israël et dont huit se sont abattus sur le kibboutz Kérem Shalon. L’un de ces obus a directement touché une maison du kibboutz, provoquant de lourds dégâts. Ces dernières semaines, des salves d’obus touchent quotidiennement ce kibboutz proche de la bande de Gaza.

Le Haaretz note qu’une forte augmentation du trafic d’explosifs, d’armes et de roquettes vers la bande de Gaza a été enregistrée ces dernières semaines. Selon de hauts responsables militaires israéliens, non seulement le Hamas contrôle pleinement l’axe « Philadelphie », entre l’Egypte et la bande de Gaza, par lequel s’effectue la contrebande d’armes, mais l’organisation aurait même contribué à systématiser le trafic.

INTERIEUR

Ouverture de la session d‘hiver de la Knesset

La Knesset ouvrira cet après-midi sa session d’hiver et à cette occasion s’exprimeront à sa tribune le président de l’Etat, Shimon Pérès, le Premier ministre, Ehud Olmert, le chef de l’opposition parlementaire, Benyamin Netanyahu, et la présidente de la Knessst, Dalya Itzik.

Selon le Yediot Aharonot, le discours d’Ehud Olmert devrait être consacré au processus diplomatique avec les Palestiniens. Le Premier ministre devrait rendre compte de sa série d’entrevues avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmud Abbas, en se déclarant « déterminé et résolu à donner un nouvel élan à une démarche politique réelle, en partenariat avec Mahmud Abbas ».

Le Maariv rappelle qu’après cette série de discours, la Knesset devra approuver l’annonce du Premier ministre et que les députés s’attendent à entendre quelles seront les positions d’Israël lors de la conférence d’Annapolis. Ehud Olmert a toutefois souligné hier lors du conseil des ministres que puisque la délégation israélienne à Annapolis se contenterait d’une déclaration commune avec les Palestiniens, et qu’aucun accord ne serait signé, l’approbation de cette démarche par la Knesset ne sera pas nécessaire.

Le journal note qu’au cours de cette première journée de la session parlementaire, la coalition devra faire face à une série de motions de censure à l’initiative des partis de l’opposition, de droite comme de gauche, concernant notamment le nouveau plan politique du Premier ministre.

Ehud Olmert sera interrogé dans l’affaire Leumi

Le Premier ministre Ehud Olmert sera interrogé demain par les enquêteurs de la brigade de lutte contre la fraude de la police. Le Haaretz rappelle qu’en novembre 2005, alors qu’il assurait l’intérim à la tête du ministère des Finances, Ehud Olmert a été très actif dans la privatisation de la banque Leumi, modifiant notamment les conditions de l’appel d’offres. Or, la police soupçonne le Premier ministre d’avoir effectué ces changements dans le but de favoriser son ami, l’homme d’affaires australien Frank Lowy. Ehud Olmert affirme quand à lui que les modifications de l’appel d’offres avaient pour objectif d’attirer des investisseurs stratégiques.

Le journal ajoute qu’Ehud Olmert sera la dernière personne à être interrogée dans le cadre de l’enquête et qu’au terme de cet interrogatoire, la police devra décider, sur la base de l’ensemble des éléments, s’il y a lieu d’inculper le Premier ministre. Selon des personnes ayant participé à l’enquête, la police ne disposerait pas à l’heure actuelle de preuves catégoriques contre Ehud Olmert et c’est pourquoi si celui-ci parvient à fournir des réponses satisfaisantes aux accusations, l’affaire pourrait bien être classée. Quoi qu’il en soit, affirment-elles, le témoignage du Premier ministre sera déterminant pour la suite de l’enquête./.

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Publié dans ISRAEL

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