GAZA : LA CELEBRATION DEGENERE
Le 11 novembre 2004, Arafat décédait des suites d’une « longue maladie » dans un hôpital parisien. Il eut droit aux honneurs de la Garde Républicaine. Les centaines de millions de dollars venant de l’aide internationale et d’intérêts dans des entreprises florissantes n’ont pas été récupérées par l’Autorité palestinienne à ce jour. Peu importe pour les Palestiniens qui ont participé à une manifestation monstre à Gaza pour le 3° anniversaire de sa mort. La foule, au moins 250 000 personnes, qui a afflué de toutes les villes de la bande de Gaza, brandissait des portraits d'Arafat, des bannières jaunes du Fatah, le parti qu'il a fondé, et des drapeaux palestiniens. "Nous n'oublierons jamais le père martyr Abou Ammar". La télévision officielle palestinienne, qui a retransmis le rassemblement en direct, l'a présenté comme un acte d'allégeance au président Abbas et un désaveu pour le Hamas, ce qui a contribué à faire monter la tension d’un cran. Puis un de ses fidèles lieutenants, Zakariya Al-Agha, a lu un discours de Mahmoud Abbas. La question est de savoir si, dans le contexte de haute tension qui règne à Gaza, il était prudent de tenir les propos suivants : "Nous disons au Hamas et à ses milices armées, arrêtez vos crimes. Ces crimes n'entameront pas notre détermination…Nous appelons le Hamas qui a opéré un putsch à faire marche arrière et à cesser ces agissements criminels". Les tirs ont alors débuté et cela a été bientôt une fusillade générale entre le Hamas et le Fatah, au milieu de la foule qui fuyait les affrontements. Au moins six Palestiniens ont été tués et quatre-vingt autres blessés. Fatah et Hamas se rejettent mutuellement la responsabilité de la tuerie. "Les gens sont descendus aujourd'hui dans les rues pour dire 'non' au Hamas", a déclaré Mohammed Dahlan. "J'appelle le Fatah dans la bande de Gaza à continuer à s'opposer au Hamas par des moyens pacifiques. Je sais que beaucoup à Gaza n'aiment pas ça, parce que les émotions sont très fortes, mais une action populaire est le seul moyen de provoquer la chute de ce mouvement fasciste." Mohamed Dahlan, qui avait piteusement pris la fuite en Juin dernier pour se réfugier à Ramallah a beau jeu maintenant de demander à ses alliés de continuer le combat. Lui ne court aucun risque. Tout au plus faut-il le créditer d’avoir énoncé une simple vérité : le Hamas est un mouvement fasciste. Cette manifestation, à l’évidence téléguidée, qui n’avait de spontanée que le nom, avait valeur de test pour Mahmoud Abbas. Cela lui a permis de vérifier sa popularité dans la bande de Gaza. Il faut maintenant espérer que l’embrasement tant attendu n’ait pas lieu. Car les véritables victimes seront encore les civils palestiniens. Ceux là, décidément, ne sont pas prêts de voir leur situation améliorée. © Primo, 12/11/2007 | ||
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Auteur : Primo Date d'enregistrement : 12-11-2007 | ||
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