ANNAPOLIS ET LE SPECTRE DE LA COLONISATION

Publié le par shlomo

23 novembre 2007 -
Par Guy Senbel pour Guysen International News

Cette semaine, nous souhaiterions attirer l’attention de nos lecteurs sur la conférence d’Annapolis, qui accueillera mardi 27 novembre quarante pays venus saisir ce que David Welch, le sous-secrétaire d’Etat américain en charge des questions du Proche Orient, qualifie d’« opportunité pour tous ceux qui voudraient prendre des mesures en faveur de la paix ».

La formule est vague. Et l’ambition demeure floue. Si le programme de la conférence existe bel et bien, le programme pour la paix reste à définir, et à appliquer. Les spéculations se multiplient et certaines hypothèses, dont le plan de partage de Jérusalem, se confirment, tout comme se confirme le supposé désengagement de nombre de « Yishouvim » de Judée-Samarie.

La rue israélienne s’inquiète de voir ainsi partir un Premier ministre qui donne l’image de brader la sécurité d’Israël, dans l’absence de concertation claire et de déclaration d’intention précise. Et cette conférence parle de paix globale, non de sécurité globale.

Cette semaine, 48 missiles Qassam et obus de mortiers se sont abattus sur Sdérot et dans la région du Neguev occidental.

Si la conférence d’Annapolis pose de nombreux problèmes de fond, elle pose aussi de difficiles problèmes d’image : Annapolis apparaît comme le théâtre des solutions à mettre en place pour résoudre le légendaire « conflit » israélo-palestinien, comme si chaque concession territoriale ou financière israélienne réalisée depuis ces vingt dernières années n’avait pas compté.

Le conflit israélo-palestinien est une formule, qui désigne Israël comme étant au cœur de l’instabilité de la Région. Elle avait été employée à l’occasion des « Accords d’Oslo » il y a 13 ans déjà. La recherche de solution au « conflit israélo-palestinien » n’avait rien donné sinon des années d’Intifada, efficace formule de communication pour légitimer le terrorisme.

Israël aujourd’hui n’est pas en conflit avec l’Autorité palestinienne. D’ailleurs le Premier ministre israélien, qualifié d’irresponsable par la députée du Likoud Limor Livnat, a donné son feu vert pour la livraison de 25 blindés et deux millions de cartouches à l’Autorité palestinienne.

Olmert et Abbas affirment désormais se battre ensemble contre le Hamas et les mouvements terroristes palestiniens. De même, Israël n’avait pas déclaré la guerre au Liban au cours de l’été 2006, mais au Hezbollah. Enfin, Israël tente de se défendre contre les terroristes palestiniens, non contre les Palestiniens. La crise du Moyen Orient est idéologique. Elle dépasse les simples questions de frontières et oppose ceux qui veulent construire une paix sincère et durable aux tenants de la guerre sainte.

Caduque, l’expression « conflit israélo-palestinien » l’est devenue depuis que les Palestiniens sont partagés entre les terroristes, les partisans de la guerre permanente contre Israël d’une part et les modérés qui désirent l’instauration d’un Etat sur des bases démocratiques d’autre part. Hamas et Fatah sont même en guerre, terrible et sanglante.

La cause du conflit n’est plus seulement le refus arabe du caractère juif de l’Etat d’Israël, mais le rejet politique de la nature démocratique de ses institutions politiques.

Réducteur, le « conflit israélo-palestinien » fait de nouveau d’Israël un pays dominateur dont il suffirait de gommer le caractère impérialiste pour signer une paix définitive. Le terme de « colonisation » a même été employé par le Ministre français des affaires étrangères, au cours de sa visite au Moyen Orient, pour engager les forces en présence à accepter le principe faire des concessions en échange de la paix. Provocation toute relative, mais qui replace Israël à l’origine du conflit, et qui en serait responsable en somme.

Au cours d’une interview exclusive accordée à Guysen TV, Bernard Kouchner a affirmé avec autorité à notre journaliste Daniel Haïk qu’il faisait « tout » pour libérer le soldat franco-israélien Guilad Shalit. La conférence d’Annapolis sera peut-être l’occasion de parler des trois soldats israéliens capturés au début de l’été 2006, et de constater que les pays et les mouvements terroristes, complices et responsables de leur enlèvement, seront absents. Mais comment décider de la paix en l’absence des principaux responsables des conflits et des tensions au Moyen Orient ? Le dirigeant syrien Bachar El Assad, Ismaïl Haniyeh, le leader du Hamas, Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah, ne seront pas présents à Annapolis.

Ce soir, nous pensons à Guilad Shalit, détenu par le Hamas, Eldad Reguev et Ehoud Goldwasser, pris en otage par le Hezbollah. Ce soir, nous pensons aussi à Ido Zoldan (Z’L), assassiné par des terroristes palestiniens sur les routes de Judée-Samarie, lundi 19 novembre. Ido avait 28 ans. Nous pensons à Tehila, sa jeune veuve, et à ses deux enfants, Aharon et Rachel.

Publié dans ISRAEL

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