LE HAMAS APPLIQUE LA THEORIE DU CHAOS

Publié le par shlomo

Les Palestiniens qui se précipitent vers l’Egypte à travers le mur qui servait de frontière avec ce pays font l’ouverture de nos JT.

Mais pourquoi n’appelle-t-on pas ce mur, qui sépare les Gazaouites de leurs frères égyptiens « mur de la honte » ou « de l’apartheid » ? Pourtant, il ressemble étrangement à l’autre !

Derrière le mur, les emplettes !

Cette ruée vers les magasins de Rafah n’est pas sans évoquer les-trois-J-des-Ga-le-ries prises d’assaut par des consommatrices passionnées. D’ailleurs, en dehors du fait que les Parisiennes n’ont pas besoin du Hamas pour détruire les clôtures, cette comparaison EST raison : les commerçants égyptiens nagent dans le bonheur et dans les devises.

On ne va pas faire la fine bouche en insistant sur le seuil-de-pauvreté-dû-à-l’occupation-israélienne que ces malheureux ont franchi à la baisse et qui laisse perplexe devant les magasins dévalisés.

D’abord, « dévalisés » est pris dans son sens figuré : les marchandises n’ont changé de mains que contre espèces sonnantes et trébuchantes. Ensuite l’occupation israélienne responsable de tous les maux de la planète (et même sur Mars et Vénus, on se demande…) l’occupation israélienne, donc, a pris fin il y a deux ans et demi.

Quand elle existait encore, il était plus difficile au Hamas de faire entrer clandestinement des armes et des explosifs dans Gaza par les tunnels : les Israéliens les détruisaient régulièrement. Les douaniers égyptiens sont plus cool…

Pendant que la population consomme à tour de bras, les « activistes du Hamas » (comprendre les gros baraqués avec les lance-missiles) ont accru leurs tirs de roquettes contre les villes israéliennes.


Le 17 janvier 2008 : tous aux abris !

Certes, une famille de Juifs qui se précipite dans l’abri souterrain au milieu de la nuit sous sa maison dévastée est moins spectaculaire qu’une femme palestinienne se griffant la peau après la perte d’un être cher qu’on mène au cimetière et qui remonte tout seul sur son brancard quand les cahots de la route l’en font choir.

Et puis qui dit spectaculaire dit « caméras ». A Sderot, il ne doit pas y avoir de caméras.


Une maison de Sdérot détruite par les "roquettes artisanales"

Pourtant, le Hamas a déjà lancé plus de 400 roquettes et obus sur Israël au seul mois de janvier. Depuis le retrait d’Israël de Gaza en 2005, on a dépassé les 4 000 sur des villages israéliens situés près de la frontière avec Gaza.

Petite leçon de balistique pour les nuls

Les roquettes Qassam (alias artisanales) ont une portée de 8 à 11 kilomètres. Mais le Hamas dispose aussi d’un armement plus sophistiqué : c’est pas parce qu’on considère les bonnes femmes comme des ventres qu’on est des ploucs ! La preuve, une roquette Katioucha est tombée il y a quelques jours sur Ashkelon, qui est située à plus de 16 kilomètres de Gaza. Un record !

Qu’aurait fait m’sieu Michu si les Boches avaient bombardé Metz ?

Euh… Mauvais exemple : la dernière fois que c’est arrivé, M’sieu Michu a attendu que les Américains débarquent.

Bon, alors comment aurait voulu M’sieu Michu que son gouvernement réagisse si les Ritals avaient bombardé Nice ? Coup de boule, on leur aurait mis, aux Ritals ! Coups de boule, boulets de canon, non mais oùkiskroient et pour kikisprennent ?

Eh bien Israël n’a pas eu cette réaction. Etat guerrier, l’entité sioniste impérialiste a fait preuve de réserve. Israël a même facilité l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza. Pourtant, son armée a récemment découvert plus de deux tonnes d’engrais destinés à la construction d’explosifs dans un camion d’aide humanitaire qui faisait (quelle coïncidence) route vers Gaza.

La réaction militaire israélienne a été calibrée pour réduire les tirs de roquette et garantir la sécurité de ses citoyens tout en s’efforçant d’épargner le plus possible la population civile palestinienne.

Son action a visé les centres opérationnels du Hamas, les dispositifs lance-roquettes palestiniens, les camions transportant des quantités de roquettes Qassam et des Palestiniens armés.

Et puis il a brièvement limité l’approvisionnement en carburant de la centrale électrique de Gaza, tout en continuant de fournir à la population gazaouite plus de 70% de son électricité directement depuis le réseau israélien. Le Hamas a sauté sur l’occasion pour créer une situation de crise en plongeant dans le noir certaines parties situées dans le nord de Gaza.

Quand le sage montre l’escroc, l’imbécile regarde le doigt et parle de la bougie…

L’image d’un enfant éclairé à la bougie fait plus vendre que l’interview d’un syndicaliste expliquant les revendications des électriciens qui travaillent sous les bombes (artisanales, hein, faut pas exagérer non plus !). N’importe quel prof de communication vous le dira. Et n’importe quel JT français vous le confirmera.

Pour autant, Ehud Barak, ministre israélien de la Défense, a autorisé cette semaine l’approvisionnement de la bande de Gaza : gaz de cuisine, 500 000 litres de diesel pour les générateurs, 2,2 millions de litres de combustible industriel pour les centrales électriques et 50 chargements d’autres formes d’aide humanitaire.

Y sont fous, ces Hébreux !

Depuis le début du mois de janvier, Israël a autorisé plus de 500 Palestiniens souffrants et plus de 450 de leurs proches à quitter Gaza et à pénétrer sur son territoire pour recevoir des soins dans des hôpitaux israéliens.

Et le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a poursuivi ses pourparlers avec Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne. Le 14 janvier, Tzipi Livni, ministre israélien des Affaires étrangères, a rencontré le négociateur en chef des Palestiniens, Ahmed Koreï.

C’est Yisthak Rabin qui disait « je négocie d’un point de vue politique comme s’il n’y avait pas de terrorisme et je combats le terrorisme comme s’il n’y avait pas de négociation politique ». Une bien belle formule qui est toujours appliquée…

Depuis la conférence d’Annapolis, Israël a libéré 429 prisonniers palestiniens, il a recommencé à coopérer avec l’administration civile de l’Autorité palestinienne pour accorder 19 000 permis d’entrée en Israël à des marchands cisjordaniens, il a relâché les restrictions liées aux déplacements et transféré les recettes fiscales palestiniennes à l’Autorité palestinienne.

Qui a dit :

"La réaction d’Israël a été provoquée par la frappe des missiles du Hamas. Il a ajouté que "le Hamas n’a jamais abandonné son plan de destruction d’Israël et rejette toujours le principe d’une solution reconnaissant deux États."

Un sioniste extrémiste ? Non. Un néocon ? Non. Un adventiste du 7ème jour délirant ? Non plus.

C’est Franco Frattini, vice-président de la Commission européenne et commissaire européen pour la Justice, la Liberté et la Sécurité.

Apparemment, il a parlé tout bas car les médias français n’ont pas entendu.

Liliane Messika © Primo, 1er février 2008.

 
 
Auteur : Liliane Messika
Date d'enregistrement : 01-02-2008

Publié dans TERRORISME

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article