APPEL AU BOYCOTT

Israël encore et toujours au cœur de la polémique. A l’occasion du 60e anniversaire de l’Etat hébreu, les organisateurs de la foire du livre de Turin, qui se tiendra en mai prochain, ont annoncé qu’Israël serait "l’invité d’honneur". Les défenseurs de la cause palestinienne ont aussitôt élevé le ton, appelant au "boycott" de l’évènement.

Israël fête ses 60 ans cette année, et plusieurs cérémonies sont d’ores et déjà prévues au sein de l’Etat hébreu.

Un anniversaire que la communauté internationale n’a pas l’intention d’oublier.

Et les occasions ne manquent pas. Invité de marque pour le salon du livre de Paris en mars prochain, Israël sera au cœur des festivités.

L’Italie a d’ailleurs trouvé l’idée intéressante, et a voulu mettre à profit sa célèbre foire internationale du livre de Turin, pour offrir à Israël une place de choix. Une décision qui n’a pas fait l’unanimité au sein de la classe politique et intellectuelle italienne.

C’est un véritable concert de protestations qui sévit en effet en Italie actuellement, divisant notamment la gauche radicale italienne, pourtant souvent qualifiée de "pro palestinienne".

Une association d’écrivains arabes, appuyée par certains intellectuels italiens ont quant à eux, immédiatement appelé au "boycott" de la foire, affirmant qu’il était intolérable d’inviter Israël, considéré comme une puissance coloniale.

"Certes Israël fête ses 60 ans, mais à quel prix ? Au prix du blocus imposé à Gaza" a souligné Gianni Vattimo, philosophe italien.

"Comment accepter de choisir pour invité d’honneur un pays qui ne respecte ni le droit, ni même la dignité des peuples ? " s’est indigné Tariq Ramadan, écrivain arabe souvent qualifié d’antisémite.

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Des critiques virulentes, mais auxquelles les responsables turinois comptent bien tenir tête.

"Quelles que soient les critiques formulées, nous n’avons pas l’intention de modifier notre programmation. Israël sera l’invité d’honneur de la foire du livre de Turin, du 8 au 12 mai prochain" a précisé l’un des organisateurs.

Ces derniers dénoncent d’ailleurs une attitude "stupide" et "enfantine". "Cette foire du livre est une occasion rêvée pour établir un dialogue avec Israël, quitte à critiquer sa politique. C’est aussi un moyen de défendre les droits des Palestiniens" a précisé Valentino Parlato, journaliste et fondateur du quotidien ‘Il Manifesto’.

Afin d’apaiser les esprits, le président italien Giorgio Napolitano, a déclaré qu’il serait "ravi" d’accueillir Israël lors de cette foire culturelle.

Les écrivains israéliens les plus célèbres seront donc en tête d’affiche. D’Amos Oz en passant par Avraham Yeshoshua, la programmation s’annonce exceptionnelle. "Il est impossible de faire coïncider culture et boycott" a d’ailleurs tenu à notifier l’auteur israélien, David Grossman, également attendu à Turin.