HEP, TAXI !

Publié le par shlomo


Une dépêche d’Euronews datée de ce lundi matin à 7h45 annonce : L'ONU va cesser ses distributions de nourriture à Gaza.

Pas en représailles contre les terroristes qui bombardent incessamment les civils israéliens, non. Pour cause de panne d’essence !

Qui dit carburant dit transport.

Justement, dimanche 4 mai, à 21 h 21, Associated Press informait le grand public que des militants du Hamas proposent de transporter les habitants en voiture de police pour remédier à la « paralysie du trafic » causée par la pénurie de carburant.

Bien des Palestiniens, (la majorité silencieuse qui, comme son nom l’indique, n’est jamais interrogée par les grands médias et envoyés spéciaux), considèrent depuis quelques mois que le Hamas se moque éperdument d’eux.

A force de voir leurs députés jouer dans le noir comme des enfants de 5 ans devant la communauté internationale (lire sur Primo), les Palestiniens s’interrogent sur le fait que la police islamique des mœurs semble disposer de réserves inépuisables de carburant pour leurs véhicules.

La grogne a tellement monté malgré les intimidations et les menaces de représailles que le Hamas a décidé de lâcher du lest.

Et de quelle manière !

Désormais, les voitures bleues de la police du Hamas portent des autocollants sur lesquels on peut lire: "Nous sommes prêts à vous véhiculer gratuitement".

Cette police ne sait plus comment expliquer ce que son propre mouvement vient d’avouer, à savoir qu’il n’arrive plus à stopper les livraisons de fuel provenant d’Israël et qu’aucune pénurie n’est donc à craindre.

En effet, à 8 h 51 le dimanche matin 4 mai, Kaanan Obeid, un responsable de l'Autorité énergétique de Gaza a affirmé qu'Israël livrait du carburant à l'unique centrale électrique de la Bande de Gaza.

Ainsi, les dépêches selon lesquelles l’ONU est empêchée d’effectuer ses livraisons de nourriture sont-elles, au mieux, mensongères, au pire le signe d’une nouvelle manipulation.

Chris Gunnes, responsable de l'agence onusienne en charge des réfugiés palestiniens, l'UNRWA, a indiqué dimanche, mais quelques heures plus tard, que l'organisation n'avait pas reçu de carburant et qu'elle avait dû annuler ses distributions de nourriture prévues lundi.

Une question se pose

Si les voitures de police peuvent circuler et transporter gratuitement des passagers, c’est que le carburant ne manque pas à Gaza. Si les organisations humanitaires n’en disposent pas, il faut chercher ailleurs qu’en Israël les raisons de la pénurie.

Car ce pays continue à livrer Gaza en carburant malgré les attaques répétées sur ses propres centrales et les 2 morts israéliens tués lors d’une offensive du Hamas.

Il deviendrait presque lassant de repérer les contradictions entre les déclarations ampoulées des dirigeants islamistes et celles, tout aussi partiales, des responsables humanitaires.

Relevons également un effet collatéral de cette police-taxi. Les Gazaouites seront, dans les jours à venir, beaucoup moins libres d’aller et venir sans que la police des mœurs n’en soit informée.

Pour un régime policier, transporter ses citoyens à leurs lieux de rendez-vous, c’est une aubaine inespérée. Le KGB en rêvait. Le Hamas l'a fait.

Tant pis pour les petits têtes-à-têtes prévus par les amoureux. Ceux-ci ne sont, de toute manière, pas corrects au sens strict de la Charia. Les femmes de Gaza ne survivent en général pas à de tels "soupçons".

Yousra al-Azzam a été assassinée par la police religieuse du Hamas pour avoir commis le crime de pique-niquer sur la plage avec un homme qui était son fiancé. Les policiers assassins ont argué de leur bonne foi: ils ignoraient que les bans avaient été publiés. Ils ont, depuis, été relâchés.

Ne plus rouler pendant quelques minutes

En Israël, le problème du carburant ne se pose pas. C'est pour une autre raison que les voitures se sont immobilisées, le 1er mai 2008 à 10 h. Comme tous les ans, les Israéliens se sont figés. Tout un pays debout, pour la commémoration du Jour de la Shoah.

Voitures, bus, au travail, chez soi… arrêt total pendant les deux petites minutes indiquées par des sirènes d’alerte. Les voitures de centaines d'Arabes israéliens ont profité de ces deux minutes pour klaxonner en continuant à rouler.

Surtout ne pas faire deux minutes de silence pour respecter le crime imprescriptible quand on rêve de le rééditer!

Leurs alter-ego à Gaza recevront quand même vivres et carburant. Où est la dignité ?

© Primo, 5 mai 2008

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Publié dans MONDE ARABO-MUSULMAN

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