LA SEMAINE DE TRIOMPHE D'ASSAD

Publié le par shlomo


Caroline Glick ,
ERUSALEM POST |
Adaptation française de Sentinelle 5768 ©

L’homme de l’Iran à Damas, le président syrien Bashar Assad, vient de passer la meilleure semaine de sa carrière de dictateur. Où qu’il lance le regard, il a enregistré des victoires massives. La plupart grâce au premier ministre Ehud Olmert et à ses collègues des partis Kadima, Travailliste et Shas.

Lundi matin, il était déjà clair que le soleil brillait sur Damas, quand le vice-premier Haïm Ramon a reconnu qu’en contravention directe avec la décision liant le gouvernement lui-même, le gouvernement Olmert-Livni-Barak conduisait des négociations avec le vassal palestinien de l’Iran, le Hamas.

Le jour suivant l’annonce de Ramon, le ministre de la défense Ehud Barak est descendu en Egypte conclure un accord de cessez-le-feu avec le Hamas via un parrain arabe - le dictateur égyptien Hosni Moubarak. Les termes de l’accord exigent qu’Israël cesse de combattre le Hamas. Le Hamas a promis de diminuer le nombre de roquettes, de missiles et de mortiers qu’il tire sur Sderot, Ashkelon et les communautés alentour. Pendant son interruption de bombardement, le Hamas construira son armée et importera encore davantage d’armes et de combattants d’Iran via l’Egypte.

Lorsque l’accord de cessez-le-feu sera finalisé, le Hamas et le Fatah réunifieront immédiatement leurs forces. Puisque Israël a maintenant accepté le Hamas comme une force légitime, il n’aura plus aucune latitude pour empêcher le Fatah d’en faire autant. A travers le nouveau gouvernement Hamas-Fatah, le Hamas maintiendra son contrôle militaire sur Gaza et étendra son contrôle sur le Judée et la Samarie, et sur les milices de l’AP, armées et formées par les USA. Avec le Hamas formellement bien installé au pouvoir, les Etats occidentaux s’aligneront pour le reconnaître, et le retirer de leurs listes d’organisations terroristes. Israël sera obligé de continuer de fournir de la nourriture, de l’eau, du combustible, des soins médicaux, de l’électricité, des emplois, et des marchés aux consommateurs palestiniens.

Le grand bond en avant du Hamas lundi et mardi aurait suffi à mettre un sourire sur la face d’Assad, mais mercredi est venu en plus, qui a transformé ce sourire en un éclat de délice sans pareil. Car mercredi, la Syrie a regagné le contrôle réel sur le Liban et a été restaurée dans son honneur dans le monde arabe. Washington aussi a été obligé de renoncer à son hostilité légitime.

La route de la Syrie vers Beyrouth a été ouverte mercredi par la reddition officielle du gouvernement Siniora au pouvoir du Hezbollah. Dans « l’accord » conclu par le Qatar - l’un des affiliés de l’Iran dans le Golfe - le premier ministre libanais Fouad Siniora a cédé le contrôle du gouvernement libanais au Hezbollah, qui détient maintenant la majorité au sein du cabinet. Ce ne pouvaient être de meilleures nouvelles pour la Syrie.

Le Hezbollah a agi comme le principal défenseur de Damas au Liban depuis que le Mouvement pour la démocratie du 14 Mars, aujourd’hui vaincu, avait obligé les troupes syriennes à quitter le pays en mars 2005, après que Damas ait ourdi l’assassinat de l’ancien premier ministre Rafik Hariri. La prise du gouvernement libanais par le Hezbollah permettra à la Syrie de traiter de nouveau le Liban comme sa colonie. Le contrôle du Hezbollah sur le gouvernement libanais a aussi assuré que Beyrouth cessera de soutenir l’enquête de l’ONU sur le meurtre de Hariri, et cela est profondément significatif pour Damas.

Avec la fin de l’enquête de l’ONU vient aussi la fin de l’isolement international de Damas. Puisque le régime de Damas n’est plus en danger d’être condamné pour meurtre, il sera impossible aux gouvernements occidentaux d’argumenter en faveur de son renversement ou même d’une sanction pour comportement criminel.

Le gouvernement Olmert-Livni-Barak (Peretz à l’origine) a mérité partiellement d’être blâmé pour la prise du Liban par le Hezbollah.

En refusant de combattre la guerre du 2006 avec le Hezbollah jusqu’à la victoire, le gouvernement Olmert-Livni- Peretz avait ouvert la voie à la prise du Liban par le groupe vassal de l’Iran. La semaine dernière, le gouvernement Olmert-Livni-Barak avait l’option d’empêcher la prise du Liban par le Hezbollah. En décidant de ne rien faire, il a permis le putsch du Hezbollah à l’Ouest de Beyrouth et à Tripoli, et à travers eux, l’affirmation de leur contrôle sur tout le Liban.

Ainsi, entre mardi et mercredi, le gouvernement Olmert-Livni-Barak a permis aux vassaux de l’Iran et aux clients terroristes de la Syrie d’établir leur contrôle le long des frontières Nord et Sud. Et ce n’est pas tout.

Au moment même où le gouvernement Siniora signait sa reddition inconditionnelle au Hezbollah à Doha, le bureau du premier ministre Ehud Olmert publiait l’annonce qu’Israël négociait la reddition des Hauteurs du Golan à la Syrie via des médiateurs turcs.

Ankara et Damas ont publié des annonces identiques sur les pourparlers au même moment que Jérusalem. Bien que les documents officiels soient d’un ton sérieux, lorsqu’ils sont sortis, les porte-parole ne pouvaient contenir leur jubilation. Des membres de la clique dirigeante d’Assad se sont justement vantés que l’acceptation par Israël d’Assad comme partenaire légitime de négociation rende impossible le boycott de Damas par les Etats arabes sunnites et les USA.

Ainsi, tout juste deux mois après que les Libanais, les Saoudiens, les Jordaniens et les Egyptiens aient boycotté le sommet de la Ligue Arabe à Damas en signe de rejet des maîtres iraniens de la Syrie, et du soutien de Damas à la prise de contrôle du Liban par le Hezbollah, grâce au gouvernement Olmert-Livni-Barak, la Syrie est de nouveau un membre respectable à part entière de la communauté internationale. Les USA et les ennemis Arabes de l’Iran n’ont aujourd’hui pas d’autre choix que d’accepter la Syrie.

Des Israéliens comme les généraux de réserve Amnon Lipkin-Shahak et Uri Saguy entretiennent des relations personnelles très proches avec le chef d’Etat Major Général le Lt.-Gen. Gabi Ashkenazi et avec Barak, et ont poussé au retrait des Hauteurs du Golan depuis environ 15 ans. Leur argument pour avancer dans les années récentes a été qu’en offrant les Hauteurs du Golan à la Syrie, Israël attirerait la Syrie hors de la sphère d’influence de l’Iran. Des opposants à la négociation comme le chef du Mossad Meir Dagan ont argumenté que de telles négociations auraient exactement l’effet inverse.

Comme la réaction extatique de la Syrie à l’annonce d’Israël l’a démontré, la bande Saguy-Shahak-Barak-Ashkenazi a complètement tort, et Dagan a parfaitement raison. En négociant avec la Syrie alors qu’elle est solidement retranchée dans l’axe iranien, Israël n’a pas modéré le régime. Il a légitimé la présence de la Syrie dans l’axe iranien.

Ainsi l’adoption de la Syrie par le gouvernement Olmert-Livni-Barak comme partenaire de négociation crédible, et la déclaration d’Olmert mercredi soir de son support de la cession des Hauteurs du Golan à la Syrie - même si le régime d’Assad donne asile au Hamas et à une dizaine d’autres groupes jihadistes génocidaires ; alors que la Syrie agit comme partenaire du Hezbollah et sa base logistique, et comme principal point d’entrée des jihadistes en Irak ; et avec Damas elle-même transformée en colonie arabe de l’Iran - tout cela signifie qu’Israël a légitimé le comportement de la Syrie. Maintenant que la Syrie a reçu le cachet d’approbation d’Israël, les autres Arabes et les USA n’ont aucune excuse pour continuer de s’y opposer.

En Israël, les informations sur l’adoption de la Syrie par Olmert ont été accueillies avec dérision par le public. Selon un sondage de la chaîne 2 de TV suite après l’annonce par le bureau d’Olmert sur de négociations avec la Syrie, 70 % des Israéliens s’opposent à la restitution du Golan à la Syrie en échange de la paix. 58 % pensent qu’Olmert ne conduit des négociations que pour distraire l’attention du public de la dernière enquête pour corruption entreprise contre lui.

Il est profondément frustrant qu’Olmert, qui a conduit Israël à la défaite dans la guerre de 2006 aux mains du Hezbollah ; qui a permis que le Sud d’Israël devienne une zone de feu à volonté pour le Hamas ; qui est soumis à cinq enquêtes criminelles séparées pour corruption financière et trafic d’influence ; et qui conduit des pourparlers avec le groupe terroriste Fatah dénué de pouvoir en vue de céder la Judée, la Samarie et Jérusalem au Hamas, pousse aujourd’hui Israël à céder les Hauteurs du Golan à la Syrie. Et le plus déprimant est qu’il y échappe.

Beaucoup de partisans d’Israël ne peuvent pas comprendre comment Olmert et ses collègues - surtout la ministre des affaires étrangère Tzipi Livni - sont parvenus à rester au pouvoir. Pendant leurs deux années de mandat à leur poste, Olmert et ses collègues n’ont rien démontré d’autre que de l’incompétence frôlant l’idiotie dans la conduite des affaires étrangères d’Israël. Ils ont provoqué un énorme dommage aux liens stratégiques d’Israël avec les USA en refusant de faire face aux clients et vassaux syriens, libanais, et palestiniens de l’Iran, ou avec l’Iran elle-même.

Pourquoi, demandent ces partisans d’Israël, le gouvernement Olmert-Livni-Barak est-il encore au pouvoir ?

Le gouvernement Olmert-Livni-Barak détient trois ressources principales qui rendent impossible de le renverser et de choisir une date pour de nouvelles élections générales. La première ressource est l’absence absolue et totale de honte d’Olmert, associée à son opportunisme débridé. Olmert est un homme que rien n’arrêtera pour rester au pouvoir. Il perdra la guerre avec le Hezbollah et s’abstiendra de défendre le Sud d’Israël. Il mettra en danger le Nord en facilitant la prise de contrôle du Liban par le Hezbollah, et son réarmement. Il mettra en péril Jérusalem et le centre du pays en négociant la cession de la Judée et la Samarie et de Jérusalem Est. Il fera tout cela et davantage encore si cela lui permet de rester au pouvoir. Et selon son estimation, c’est ce qui doit être fait, parce que pour rester au pouvoir, il a besoin de conserver le soutien des post-sionistes qui contrôlent les media, le Parti travailliste et la magistrature du procureur de l’Etat. Ceux-là constituent la seconde ressource du gouvernement.

L’ancien premier ministre Ariel Sharon a démontré et exacerbé la corruption sous-jacente des classes politiciennes d’Israël par des gauchistes doctrinaires qui contrôlent les media et la magistrature du procureur d’Etat, quand à la fin 2003, il a répondu à une enquête pour corruption entreprise contre lui et ses fils en annonçant qu’il expulserait tous les Israéliens de Gaza, et donnerait la zone aux Palestiniens. Au nom de ses efforts pour la Gauche radicale, Sharon reçut un « laissez-passer libre de prison » et fut salué comme un dirigeant visionnaire.

Déjà dimanche - après que Ramon ait annoncé les négociations du gouvernement avec le Hamas - le procureur général Menahem Mazuz a déclaré que l’enquête actuelle sur des soupçons qu’Olmert aurait reçu des centaines de milliers de dollars de pots-de-vin de l’homme d’affaires américain Morris Talansky, prendra des mois pour se conclure. L’implication était claire : Olmert est libre d’aller de l’avant pour toutes les négociations comprenant des cadeaux de territoires.

Le fait que l’annonce des pourparlers d’Olmert avec la Syrie était synchronisée avec la publication de nouveaux détails de ses activités criminelles présumées a fait s’ébrouer beaucoup de journalistes. L’opportunisme était trop flagrant pour être ignoré. Pourtant, les poids lourds de ‘Haaretz’ et leurs porteurs d’eau à la télévision d’Etat n’ont pas battu d’un cil en se lançant dans une défense passionnée d’Olmert. Ignorant la jubilation générale à Damas, la journaliste diplomatique de la première chaîne, et majorette d’Olmert, Ayala Hasson a déclaré que l’annonce ne pouvait être un « effet de communication » puisque la Syrie avait publié son annonce sur les pourparlers en même temps que le bureau d’Olmert. Et bien sûr, Hasson a expliqué ‘avec sagacité’ que la Syrie ne voudrait pas faire la moindre faveur à Olmert.

Les ministres travaillistes, comme la cofondatrice de “la Paix Maintenant”, la ministre de l’éducation Yuli Tamir a déclaré qu’évidemment le parti travailliste sera obligé de rester maintenant au gouvernement parce que le « processus de paix » ne doit être sacrifié à rien d’autre - même si cela signifie qu’un escroc reste au pouvoir.

La dernière ressource du gouvernement Olmert-Livni-Barak est le fait que la Droite a été décimée lors des élections de 2006. Sans le Shas, et quelques défections de Kadima, il n’y a simplement aucun moyen de faire tomber le gouvernement. Les suffrages manquent. Le Shas ne va nulle part. Olmert s’en est assuré en accordant 286 permis de construire pour de nouveaux foyers d’électeurs du Shas à Beitar Illit mercredi après-midi.

Ainsi, Olmert et ses cadres restent au pouvoir, et tout Israël souffre. Mais au moins la Syrie est heureuse. Et de meme l’Iran. Et de même le Hezbollah. Et de même le Hamas.


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Publié dans ISRAEL

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