REVUE DE LA PRESSE ISRAELIENNE

Alors que la République islamique d’Iran souligne le succès de ses «grandes manœuvres», au cours desquelles des missiles d’une portée de deux mille kilomètres, capables d’atteindre n’importe quel point d’Israël, ont été tirés «à titre d’essai», le ministre de la Défense, Ehud Barak, a lancé un avertissement au régime des mollahs, jeudi soir, dans lequel il a souligné que la crise du nucléaire constitue un «défi non seulement pour l’Etat hébreu, mais également pour l’ensemble du monde libre», avant d’ajouter : «La voie qu’il s’agit à présent de suivre est celle des sanctions, des pressions diplomatiques, mais si elle ne mène nulle part, Israël, qui est la plus grande puissance régionale et a démontré, par le passé, que son armée ne recule devant rien lorsqu’il en va des intérêts vitaux du pays, saura faire face à la situation».
Le chef du parti Travailliste, qui s’est exprimé dans le cadre d’une réunion avec les membres de sa formation, a néanmoins affirmé qu’il «s’agit d’évaluer la capacité de réplique de nos ennemis : entre le Hamas, le Hezbollah, la Syrie et l’Iran, il y a une grande effervescence tout autour de nous».
Selon lui, «il existe un potentiel de conflit, tout comme se révèlent, en parallèle, des perspectives politiques, en particulier face à l’Autorité palestinienne et au régime de Damas».
Barak a d'ailleurs qualifié la «quête de la paix» de véritable «impératif moral», qu’il s’agit de conjuguer aux «obligations d’ordre sécuritaire et aux difficultés stratégiques» qui s’imposent à l’Etat juif : «Ce dont nous avons le plus besoin», a-t-il déclaré, «c’est d’une réflexion méthodique, de sang-froid, d’autonomie vis-à-vis de toutes les contingences et des calculs personnels ou électoraux, d’esprit de décision et de fermeté».
Concernant l’échange de prisonniers avec le Hezbollah, le ministre de la Défense a notamment considéré qu’il est «du devoir des dirigeants de dire toute la vérité au public israélien et aux familles des deux soldats enlevés, Eldad Réguev et Ehud Goldwasser : s’il s’avère que nos deux garçons ne sont plus en vie, il nous incombe d’en informer les gens».
Enfin, Barak a estimé que l’actuelle «trêve» dans la bande de Gaza, bien que de plus en plus fragilisée par les violations palestiniennes quasi quotidiennes, peut représenter une «opportunité» et le commencement d’un processus qui, à moyen terme, permettra à Guilad Shalit, capturé en 2006 par des miliciens islamistes, de «rentrer à la maison».

Le Guide de la «grande révolution arabe libyenne populaire et socialiste», le colonel Mouammar Kadhafi, a affirmé, dans la nuit de mercredi à jeudi, face à des journalistes venus l’interviewer «à domicile», dans sa résidence de Tripoli, qu’un «partenariat entre les Etats nord africains et l’Europe» risque d’aggraver le «problème de l’immigration illégale et du terrorisme dans la région».
Il a par ailleurs réitéré son opposition formelle à l’idée du président Nicolas Sarkozy, visant à fonder une union des pays méditerranéens d’Europe, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, et notamment déclaré que le chef de l’Etat français n’a pas tenu compte de ses «recommandations» : «Lors de la récente visite que j’ai effectuée à Paris», a-t-il ainsi rappelé, «j'avais pourtant conseillé à Sarkozy de se tenir l’écart des questions moyen-orientales».

Les Brigades des martyrs d’Al Aqsa, qui forment la branche armée du Fatah, ont revendiqué jeudi, en fin d’après-midi, les tirs de deux roquettes de type Qassam, qui se sont abattues, un peu plus tôt dans la journée, sur le Néguev occidental, sans faire ni blessé, ni dégât.
Le communiqué publié par l'organisation terroriste, responsable de très nombreux attentats visant des civils, soulignait que ces attaques constituaient une réaction et une "vengeance", après la liquidation, mercredi, par une unité de Tsahal, de Talal Abed, dans un village situé à proximité de Djénine.

Selon l’édition de jeudi du quotidien Haaretz, des responsables de l’armée israélienne ont organisé une «séance de travail» avec les délégués des localités du Néguev occidental afin de «faire le point» sur la situation actuelle dans la région, et préparer d’ores et déjà les populations civiles au «jour d’après le cessez-le-feu».
Selon les représentants de Tsahal qui ont participé à cette rencontre, les miliciens du Hamas possèdent encore «plusieurs milliers d’obus de mortier», et dès la fin de l’accalmie, il en feront un «usage massif» contre les villes et les kibboutzim du sud du pays.
De leur côté, les dirigeants des Conseils d’Eshkol et de Shaar Hanéguev, soutenus par le ministre de la Défense et chef du parti Travailliste, Ehud Barak, ont «exigé» du Premier ministre, Ehud Olmert, qu’il donne son accord à la construction «immédiate» d’abris dans tous les points de peuplement situés dans un «périmètre de sécurité» estimé à quatre kilomètres et demi de la frontière.

Le prestigieux Festival du film de Jérusalem, qui a été inauguré jeudi, et se tiendra jusqu’au 19 juillet prochain, proposera cette année aux cinéphiles israéliens plus de cent cinquante œuvres, réalisées dans une quarantaine de pays, allant du moyen au court métrage, des rétrospectives aux films d’animation, en passant par des classiques et des documentaires.
Tout au long de la manifestation, qui sera ponctuée par de nombreux débats et séminaires, le cinéma français sera à l’honneur, avec notamment des projections de «La graine et le mulet», d’Abdellatif Kechiche (2007), qui a été salué par la critique, dès sa sortie, comme une entreprise artistique majeure, de l’avant-gardiste et troublant «57 000 km entre nous», de Delphine Kreuter (2007), ou encore de «Naissance des pieuvres», le premier long métrage, très remarqué, de Céline Sciamma (2007).
Plusieurs films traitant du conflit entre l’Etat juif et les pays arabes, comme de la judéité, de la culture hébraïque, ou encore des dilemmes et des défis caractéristiques de la société israélienne, seront également présentés au public.

Selon le site Internet de la Chambre de Commerce France-Israël, «IsraelValley», qui citait l’édition de jeudi du quotidien économique anglais de référence, The Financial Times, le groupe TOTAL considère désormais «qu’il est trop dangereux d’investir» en Iran, et va donc se retirer de ce pays «devenu à très haut risque», au moment où certains experts internationaux estiment qu’une opération de l’armée de l’air israélienne contre les installations nucléaires iraniennes n’est plus qu’une «question de temps».

Une semaine après «l’attentat à la pelleteuse», qui a causé la mort de trois civils, et blessé des dizaines d’autres passants et automobilistes, Djamila Dawiyat, l’épouse de l’auteur de la tuerie, a rédigé et diffusé une lettre, jeudi après-midi, dans laquelle elle «demande pardon» aux familles des victimes, tout en spécifiant que son mari - lequel a été abattu par un policier de l’unité Yassam qui s’était hissé sur le bulldozer avant d’ouvrir le feu sur l’agresseur à très courte distance - n’a pas perpétré ce massacre «au nom de telle ou telle organisation», et qu’il faut donc le «considérer comme un délinquant et non pas comme un terroriste».
«Je suis désolée qu’un tel incident ait eu lieu», a-t-elle notamment déclaré, avant d’ajouter : «Je souhaite un prompt rétablissement aux blessés, arabes et juifs, et qu’Allah prenne en pitié les défunts».
Le message, dont de longs fragments ont été publiés par la presse israélienne, s’ouvre par une adresse solennelle : «Je suis Djamila, la veuve de Houssam Dawiyat, originaire du village de Tsour Baher, à l’est de Jérusalem, et je destine cet appel au président de l’Etat d’Israël, Shimon Pérès, et au Premier ministre, Ehud Olmert».
Suivent des «éclaircissements», d’où il ressort notamment que l’assassin «n’a pas agi dans le but de commettre un attentat», étant entendu que «l’incident du tracteur s’est produit par hasard, sans aucun préparatif, sans aucun lien avec un groupe palestinien ou avec une idéologie particulière» ; en définitive, explique-t-elle ensuite, il s’agit d’un «accident de la route qui est arrivé très vite», d’autant que «le jour où cela a eu lieu», poursuit-elle, «Houssam m’a dit qu’il était fatigué et préférait rester à la maison, mais c’est moi-même qui l’ai encouragé à y aller malgré tout, ce qu’il a donc fait».
Elle décrit son mari, un ex-toxicomane pourtant bien connu des services de police, comme quelqu’un de "tranquille", et comme un père modèle, dont elle attend d’ailleurs un troisième enfant.
Pour finir, elle assure qu’à «la pause de onze heures», Houssam Dawyiat a décidé «d’aller s’acheter des cigarettes en tracteur», et promis aux autres employés du chantier qu’il serait de retour «dans cinq minutes».
C’est à ce moment-là qu’un homme «l’a insulté et provoqué», alors qu’il conduisait paisiblement son bulldozer en plein centre ville, «et que Houssam est sorti de ses gonds».
Conséquemment, son épouse invite les dirigeants d’Israël à «soutenir moralement la famille Dawiyat qui doit affronter un tel drame» et «à ne point juger Houssam pour un acte qu’il n’a jamais eu l'intention de commettre».

L’armée américaine a publié jeudi un communiqué indiquant que ses soldats ont capturé trente hommes armés, se réclamant tous de l’idéologie djihadiste de l’organisation Al Qaëda.
Selon les informations diffusées par la presse irakienne, plusieurs opérations ont été lancées simultanément par des forces spéciales dans les régions de Mossoul (province de Ninawa, en Haute-Mésopotamie), et de Falloujah (la célèbre «Cité des mosquées», à l'ouest de Bagdad), où a été arrêté le plus grand nombre de combattants islamistes, tandis qu’une autre cellule terroriste a été démantelée, et ses membres transférés aux services de renseignements, au nord de la capitale.

Selon une analyse publiée par l’expert militaire Ron Ben Ishaï, jeudi, sur le site Internet Ynet, le programme nucléaire iranien est «sur le point d’aboutir», bien que face aux pressions de la communauté internationale, Téhéran ait adopté une nouvelle «stratégie», consistant à réduire ses taux d’enrichissement d’uranium, tout en «investissant dans l’installation de nouvelles centrifugeuses» de plus en plus performantes.
L’auteur estime notamment qu'un changement de ton est depuis peu perceptible : le régime des mollahs se montre en effet moins prolixe, et surtout moins agressif, concernant les «projets en cours» à Natanz, dans la province d’Isfahan, où l’existence d’un site nucléaire secret avait été révélée en 2002, et dont l’IRNA, la principale agence de presse de la République islamique (entièrement contrôlée par les Pasdaran), avait publié, sur son site, plusieurs images, au mois de mai dernier.