 L'information est passée pratiquement inaperçue dans les médias malgré son importance. La presse israélienne a annoncé ce dimanche que le gouvernement mettrait lundi en application la décision prise la semaine dernière en conseil des ministres et libèrerait 200 terroristes palestiniens. C'était le 17 août dernier: ce jour là, le cabinet a approuvé, à une large majorité, cette résolution, sans doute en prévision de la prochaine visite de Condoleezza Rice dans la région. Ces mesures, rappelons-le, ont été présentées comme un "geste de bonne volonté du gouvernement israélien au profit du chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas (Abou Mazen) à l'occasion du Ramadan". Cette fois-ci, donc, il ne s'agissait même pas d'un "échange". Il ne faut pas oublier que sur la liste de ces "détenus sécuritaires" figurent les noms de plusieurs prisonniers qui ont "du sang sur les mains". Cela signifie qu'ils ont été impliqués directement dans le meurtre d'Israéliens. D'après les estimations des experts en sécurité, environ 50 % des terroristes libérés ces dernières années ont repris leurs activités criminelles : ils ont assassiné des centaines d'Israéliens et en ont blessé des milliers d'autres. On se souvient que pour la libération d'Elhanan Tannenbaum, capturé par le Hezbollah il y a quelques années, et pour la récupération des corps des trois soldats tués par les terroristes sur le Har Dov, les autorités israéliennes avaient relâché 400 Palestiniens. Le président de la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense Tsahi Hanegbi (Kadima) avait indiqué par la suite qu'entre la date de leur libération, le 29 janvier 2004, et le 17 avril 2007, certains des "détenus" libérés avaient tué 35 Israéliens. L'association Almagor, qui représente les victimes du terrorisme en Israël, a révélé qu'au moins trente des attaques terroristes perpétrées depuis l'an 2000 avaient été commises par des criminels ayant obtenu une libération anticipée grâce aux transactions menées entre le gouvernement israélien et les organisations terroristes. Un grand nombre d'entre eux, a précisé Almagor, ont bénéficié du "geste" accompli par Israël parce qu'ils étaient considérés comme n'ayant pas de "sang sur les mains". Ces terroristes ont tué 177 personnes et en ont blessé bien d'autres, dont certaines restent handicapées toute leur vie. Ces statistiques terribles ont d'ailleurs été confirmées par les responsables officiels de la sécurité. Le site Imra (Independent Media Review and Analysis) souligne que depuis l'année 1985, l'Etat d'Israël a libéré plus de 10 000 Palestiniens purgeant des peines de prison pour leurs activités hostiles ou leurs actions terroristes et que cela a entraîné la mort de centaines de civils israéliens. De façon générale, on peut considérer qu'environ 50 % des terroristes relâchés, pour une raison ou pour une autre, récidivent. Par exemple, lors de l'accord de Jibril, en 1985, le ministère israélien de la Défense avait estimé que 114 des 238 Palestiniens qui avaient été relâchés avaient repris leurs activités terroristes. Et entre 1993 et 1999, 6 912 terroristes avaient pu sortir de prison, dans le cadre d'accords diplomatiques, et 854 d'entre eux, c'est-à-dire 12,4 %, étaient retournés au terrorisme, prenant part activement à des attentats ou planifiant des attaques meurtrières. |