La conférence raciste de l'ONU sur le racisme

Publié le par shlomo

Claudia Rosett,
 journaliste de la Fondation pour la Défense des Démocraties, pour Forbes

Titre original : The U.N.'s Racist Conference On Racism

Traduction : Catherine Leuchter

« Lorsque les gens critiquent les sionistes, ils parlent des Juifs. Nous parlons d'antisémitisme. » Le révérend Martin Luther King, 1968

  La remarque ci-dessus, que le Rév. King a prononcée lors d'un dîner à l'Université d'Harvard peu avant son assassinat, est citée dans un rapport du Département d'État américain de mars dernier sur « la montée mondiale de l'antisémitisme ». Je suis tombée dessus alors que je cherchais des documents sur la fameuse conférence antisémite de l'ONU tenue à Durban (Afrique du Sud) en 2001. Affichée comme un effort pour combattre le racisme, cette assemblée de Durban s'est en fait focalisée sur la calomnie d'Israël- déclenchant une telle haine que le Secrétaire d'État d'alors, Colin Powell, ordonna à la délégation américaine de partir.

Je me demande ce que le Révérend King ferait de la répétition actuelle de ce festival onusien de préjugés, qui prendrait la forme de « Conférence d'examen de Durban », prévue à Genève (Suisse) en avril 2009. Et même plus à propos - car Durban II apparaît comme un test de politique étrangère de la prochaine administration américaine-, que fera le Président Obama à ce sujet ?

Comme en 2001, le prétexte de l'ONU est de mettre fin au racisme. Or, dans le jargon de l'ONU - respirez à fond - le but est « l'élimination totale du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l'intolérance qui y est associée ».

Ca sonne bien, n'est-ce pas ? Sauf que cette conférence, passée à la moulinette orwellienne de l'ONU, est encore une fois programmée non pour mettre fin au racisme, mais pour attiser la haine. Lors d'une série de réunions préparatoires ces 16 derniers mois, les organisateurs ont déjà pris pour principale cible Israël. De plus en plus, ils préparent également la conférence à une attaque plus large contre d'autres pays démocratiques, particulièrement les États-Unis. Certains poussent même jusqu'à vouloir que l'ONU soutienne les lois islamiques anti-blasphèmes qui réprimeraient la liberté d'expression dans le monde.

Qui sont ces organisateurs ? Les 20 membres du comité préparatoire, agissant depuis Genève, sont dirigés par l'ambassadeur de Libye Najat al-Hajjaji. En 2003, elle dirigeait l'ex Commission des Droits de l'homme de l'ONU, Commission qui s'est discréditée toute seule non seulement en choisissant à sa tête al-Hajjaji, représentante du régime libyen despotique, mais aussi en condamnant Israël 27 fois entre 2001 et 2006. Comme le fait remarquer le rapport sur l'antisémitisme du Département d'État US, c'est deux fois plus que le nombre de condamnations du HCR [Haut Commissariat aux Réfugiés de l'ONU] durant la même période contre la Corée du Nord, la Birmanie et le Soudan réunis.

En 2006, dans une série de « réformes » de l'ONU, cette farce que constituait la Commission des Droits de l'homme a été dissoute. Elle a été remplacée par l'actuelle mascarade : le Conseil des Droits de l'homme, qui a passé ses 16 premiers mois à produire 15 critiques sur Israël et à faire en sorte que cet Etat soit choisi pour devenir un sujet permanent de l'ordre du jour.

Désormais, ce même Conseil des Droits de l'homme abrite officiellement et soutient l'équipe de la Conférence d'examen de Durban. Parmi les vice-présidents du comité préparatoire, on trouve des émissaires de pays aussi « libres » que l'Iran, la Russie, le Pakistan et le Cameroun (qui, selon Freedom House [ONG basée à New York], tolère encore l'esclavage dans sa partie nord). Cuba - dont la répression massive comprend en fioriture la discrimination à l'emploi à l'encontre des Afro-cubains- occupe deux places à cette conférence, à la fois comme vice-présidente et comme rapporteur.

Une déclaration soumise cette année à l'ONU par l'Iran - qui a également contribué à organiser la conférence originale de Durban en 2001- résume l'hypocrisie de cet exercice. Téhéran y proclame que « la République islamique d'Iran, d'après sa politique affichée et celle qu'elle pratique, est opposée à toute politique basée sur la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui lui est associée, et a combattu ce phénomène au niveau national, régional et international. » Une telle déclaration vient du régime iranien qui, tout en soutenant les terroristes, en menaçant de rayer Israël de la carte et en violant 5 résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU visant à stopper son programme de bombe nucléaire, poursuit une politique intérieure qui exécute les homosexuels et force les femmes à porter le voile.

Prenons en considération un autre de ces organisateurs : la vice-présidence exercée par le Pakistan. Le gouvernement pakistanais en ce moment nie toute implication dans les attaques terroristes de Bombay - lors desquelles des centaines de personnes ont été tuées, mais où les cibles prises délibérément était américaines, britanniques et juives. Comme les préparations pour Durban II prennent pour cible les mêmes groupes, le Pakistan, déjà vice-président du comité préparatoire, a une présence double car il est aussi le porte-parole de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI). L'OCI est cette clique de 57 États, dont le QG est en Arabie Saoudite, qui forme l'essentiel du lobby dominant au sein de l'Assemblée générale de l'ONU, et qui autorise la répétition de Durban.

Quant au Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, il fut prompt à exprimer l'horreur suscitée par la haine qui a nourri l'assaut terroriste de Bombay. Mais il n'a rien fait pour neutraliser la bombe à retardement de Durban II. Au lieu de cela, le cabinet de Ban Ki-Moon a docilement traité la demande de fonds de plusieurs millions de dollars des organisateurs de Durban. Les États-Unis, qui contribuent à hauteur de 22% du budget de Ban Ki-Moon, prévoient de ne pas verser une petite portion de cette somme en espérant faire pression sur l'ONU pour qu'elle agisse plus sagement. Bonne chance ! L'ONU a contourné cette difficulté en restructurant le budget total de la conférence- estimé désormais à 5,1 millions de dollars-, faisant en sorte qu'il provienne principalement de ressources déjà disponibles et de donations. La Chine s'est engagée pour 20.000 $, la Russie pour 600.000 $, et un certain nombre d'États non encore nommés devraient apporter leur contribution.

Tout cela nous amène au point essentiel, à savoir que les contribuables américains sont les principaux « pigeons payeurs » du système onusien qui, grâce à son logo, ses bureaux et ses avantages diplomatiques, donnera à cette conférence la visibilité mondiale et le sceau de l'autorité qu'elle n'aurait jamais eu sinon.

Durban II n'est pas seulement un mouvement de foule contre Israël. C'est un déshonneur pour les véritables héros de la guerre contre les préjugés, tel Martin Luther King. C'est une attaque contre la vraie tolérance des sociétés libres. C'est une tentative de confisquer l'ONU, encore une fois, et d'en faire un fer de lance pour le genre de haine qui mène tout droit à des horreurs tels que le massacre de Bombay ou celui du 11 septembre. Parmi les 192 États membres de l'ONU, seuls deux ont eu le cran d'annoncer leur boycott de Durban II : le Canada et, pour des raisons évidentes, Israël. Aux États-Unis, le Président Bush a laissé la décision finale à la prochaine administration.

Président Obama, que ferez-vous sur la question de Durban II ?


Claudia Rosett, journaliste en résidence à la Fondation pour la Défense des Démocraties (Foundation for Defense of Democracies, écrit une chronique hebdomadaire dans la rubrique Affaires étrangères de Forbes.com.

Publié dans ANTISEMITISME

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