Les marches de la haine à Montréal, Toronto et Calgary
samedi 17 janvier 2009, par Annie Lessard, Marc Lebuis
Ezra Levant rend compte des manifestations pro-Hamas à Calgary. Des manifestations similaires ont eu lieu à Montréal et Toronto. Néo-nazis, partisans du Hamas et du Hezbollah. Slogans appelant à la haine et à la violence envers les Juifs, en présence de concitoyens juifs. La police qui protège les partisans d’entités terroristes illégales au Canada et met en garde la poignée de partisans d’Israël de ne pas « provoquer » les néo-nazis et les antisémites. Ezra propose des actions à prendre, auxquelles nous souscrivons sans réserve.
Sur son blogue, Ezra Levant consacre un billet aux deux derniers rassemblements qui ont eu lieu à Glenmore Landing, un centre commercial situé dans un quartier juif de Calgary, un choix dénué de toute logique autre qu’une volonté de provocation. Des néo-nazis se sont joints aux manifestants, qui ont promis de récidiver.
Tout comme à Montréal et Toronto, les manifestants ont scandé des slogans appelant à la haine et à la violence envers les Juifs, en présence de leurs concitoyens Juifs. Certains arboraient l’emblème des suprématistes blancs, et les drapeaux du Hamas et du Hezbollah ont été déployés. La poignée de contre-manifestants pro-Israël qui ont eu le courage de se pointer ont été éloignés par la police, transformée pour l’occasion en garde du corps des néo-nazis post-modernes et des glorificateurs d’entités terroristes illégales au Canada, aux frais des contribuables ...histoire de ne pas « provoquer » les partisans du Hamas et du Hezbollah !
Voici une photo prise hier à Calgary : (merci à DS)
Au Québec, les organisateurs de ces manifestations, lorsque informés des débordements haineux auxquels elles avaient donné lieu, ont cherché à se justifier plutôt qu’à les dénoncer, démontrant leur complète faillite morale et leur complicité dans la propagation d’idéologies fascistes et génocidaires. Ce sont les idiots-utiles de l’importation chez nous de l’aberrante idéologie islamonazi véhiculée par le Hamas et le Hezbollah.
Nous avons reçu un abondant courrier de lecteurs complètement dégoûtés par ces manifestations, essentiellement musulmanes, dans les rues de nos villes, et par le silence complice de nos élites. Comme nous, ils disent : assez, c’est assez.
Dans son billet, Ezra Levant propose un ensemble de mesures auxquelles nous souscrivons sans réserve.
Les partisans du Hamas et du Hezbollah retournent dans le quartier juif, Ezra Levant, le 16 janvier 2009
Je ne comprends pas. Glenmore Landing est une propriété privée. Le propriétaire RioCan pourrait exiger que les truands pro-Hamas et pro-Hezbollah qui se rassemblent maintenant à cet endroit chaque semaine, foutent le camp. C’est ce que font les gardiens de sécurité d’un centre commercial lorsque des adolescents flânent sur des planches à roulettes. Pourquoi pas les agents provocateurs étrangers antisémites qui arborent des drapeaux terroristes ?
Je suis au fait que plusieurs marchands dans le centre commercial sont horrifiés - et pas seulement par leur pertes d’affaires, mais par l’expression ouverte d’antisémitisme tolérée par leur propriétaire. Je ne comprends pas. Les fanatiques ont dit qu’ils reviendraient, et je suis certain qu’ils le feront. Et je suis sûr qu’il y aura davantage de graffitis antisémites dans le quartier. Le graffiti d’aujourd’hui (photo ci-dessus) est à proximité du Centre Juif et de la synagogue.
Je parie qu’on verra une croix gammée sur les murs de la synagogue dans moins d’un mois.
C’est ce que James Q. Wilson appelle la « théorie des vitres fracassées. » La plupart des antisémites qui participent aux marches de la haine sont fraîchement débarqués au Canada en provenance de pays où la liberté de réunion n’existe pas et où vous pouvez être torturé si vous protestez à l’extérieur d’un bureau du gouvernement. Ils sont en train de tester jusqu’où ils peuvent aller sans être inquiétés. Qu’est-ce qui est acceptable à Calgary ? Qu’est-ce qui est acceptable pour les Juifs de Calgary ? Pour les mécréants de Calgary ? Pour le propriétaire RioCan ? Pour le Premier ministre lui-même ?
Vous pouvez déjà constater une escalade.
Lors de leur première marche de la haine, le drapeau du Hezbollah n’a été déployé qu’à la fin de la manifestation, dans le but précis de narguer un rabbin juif. La police n’a rien fait, bien que le Hezbollah soit inscrit dans le Code criminel comme une organisation terroriste illégale.
Lorsque les SA Stormtroopers ont marché pour la première fois en Allemagne il y a 80 ans, c’est eux qui avaient peur. Peur de la condamnation publique, peur d’une réaction d’autodéfense, peur de la police. Mais lorsqu’ils ont réalisé qu’ils pouvaient s’en tirer à bon compte, qu’il y avait un momentum, que la société montrait qu’elle ne ferait rien pour faire respecter ses normes de comportement, c’est la société qui s’est mise à avoir peur.
Voici quelques chiffres : il y avait environ 150 partisans du Hamas cette fois-ci, et très peu de femmes et d’enfants. C’était presque tous des hommes. Il y avait environ 20 contre-manifestants, certains avec de modestes pancartes, et un petit drapeau israélien.
Comme ce fut le cas la dernière fois, la police a dit aux contre-manifestants pro-israéliens qu’ils risquaient d’être arrêtés pour « incitation au désordre public » si leur petit drapeau juif causait une conflagration. Avez-vous bien compris ? Si le port paisible d’une étoile de David avait pour effet d’« inciter » les partisans du Hamas à agir avec violence, ce serait les partisans d’Israël qui seraient accusés. Je me demande dans combien de temps – des mois ? des années ? - la police dira aux chrétiens que porter une croix est un acte de « provocation » pouvant mener à une arrestation.
Imaginez si les flics de Calgary parlaient comme ça aux femmes battues : « Madame, si vous ne cuisinez pas un repas à son goût, vous le provoquez. Il va vous frapper de nouveau. Et nous devrons vous accuser d’incitation à la violence conjugale ».
À la différence des partisans du Hamas, les partisans pro-Israël vivent dans le voisinage et sont des clients du centre commercial Glenmore Landing. Les manifestants de la haine pro-Hamas sont venus des quatre coins de la ville : leur but était de terroriser les Juifs, tout comme le font les terroristes d’Arabie qui leur servent de modèles.
Ces antisémites sont terriblement intelligents. Ils ont été assez intelligents pour ne pas être des skinheads blancs. Parce qu’ils sont des immigrants musulmans, ils sont autorisés à faire ce que 150 skinheads blancs ne seraient pas autorisés à faire dans un quartier juif. Ils sont autorisés à railler les Juifs, à cracher sur eux et à lancer des chaussures sur des supporters d’Israël. Ils ont des pancartes avec des croix gammées et ils empiètent sur la propriété privée en toute impunité. Ils ont aussi leurs propres gardes du corps payés par les contribuables – les flics de la police de Calgary qui menacent d’arrêter leurs adversaires politiques.
Essayez de faire tout cela si vous êtes un néo-nazi blanc au crâne rasé.
(Je reconnais cependant que quelques suprématistes blancs ont réussi à s’infiltrer dans les manifestations antisémites de Calgary, comme celle qui a eu lieu au centre-ville. Les Palestiniens sont ravis de compter sur eux. Voici une photo. Merci à DS)
Quand j’étais jeune étudiant, je me souviens de la panique qui s’est emparée de la nation quand un inconnu du nom de Terry Long a organisé un barbecue sur son ranch privé, dans un coin perdu à la campagne. Il a même brûlé une croix.
La Commission des droits de la personne a lancé une enquête approfondie et les autorités ont chassé Terry Long de la province. Le Congrès juif canadien ? Ils en parlent encore dans leurs dîners où ils évoquent leurs histoires de guerre depuis cette bataille.
Imaginez si Terry Long avait fait brûler sa croix dans le quartier juif de Calgary, en compagnie de 150 skinheads. Imaginez s’ils faisaient cela à chaque semaine, définissant une « nouvelle normalité ».
C’est impensable. Je dirais que si Terry Long essayait de faire cela, il est fort probable qu’il mourrait sous les balles des SWAT.
Mais les nouveaux antisémites de Calgary sont beaucoup plus intelligents.
Ils portent des noms comme « Soharwardy » et « Hage ». Ils parlent avec un accent arabe ou urdu, pas un accent du Sud. Ils portent des kaffiyeh, pas les capuches blanches du KKK. Mais ils sont pareils : des gens pleins de haine pour les Juifs et qui soutiennent la violence.
Oh, ce n’est rien qui entraînera une enquête de la Commission des droits de la personne, ni même une accusation criminelle pour « propagande haineuse ». Ces dispositifs sont parfaitement inutiles, sauf pour créer des emplois pour les avocats et les bureaucrates, ou encore la nouvelle variété de policiers : des officiers du « rapprochement communautaire » dont le travail ne consiste plus à faire respecter les normes canadiennes, mais à les adapter de manière à accommoder les normes de Gaza. Non, une accusation de « propagande haineuse » serait sûrement rejetée, comme ce fut le cas pour Ahenakew.
Ce qu’il faut, c’est une marginalisation politique et économique. Une réaffirmation des responsabilités civiques des Canadiens ordinaires. Une réaffirmation des valeurs canadiennes, comme l’a fait Jason Kenney l’autre jour, et, franchement, un recalibrage des politiques d’immigration du Canada : davantage de Canadiens pacifiques et respectueux des lois, moins de sympathisants des terroristes. Je ne vois pas quels valeurs ou intérêts seraient compromis si l’on expulsait des non-citoyens qui exhibent des drapeaux terroristes au Canada, autre que la valeur libérale du suicide civilisationnel.
Ce n’est pas une question de politique étrangère. Ce n’est pas une question d’opinion sur le conflit entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. Ça ne concerne pas ce que nous pensons, dans l’abstrait, sur le Moyen-Orient. Il s’agit plutôt du genre d’environnement urbain que nous voulons, du type de comportement que nous voulons tolérer à Calgary, Toronto et Montréal. Ce n’est même pas une question concernant les Juifs. La vraie question est de savoir si nos leaders peuvent se taire quand nos rues débordent de haine et de menaces à peine voilées de violence et de terrorisme.
Il y a quelques semaines, le Premier ministre et le maire se sont joints au rituel des bougies du Hanoukka à l’hôtel de ville de Calgary. C’est super, un geste hautement symbolique. Mais je préférerais que le Premier ministre et le maire manquent ce rituel et fassent quelque chose d’important, comme dénoncer la menace de faible intensité qui s’est manifestée à travers le Canada, et qui risque de se développer en Intifada continue comme en Europe.
La solution ne viendra pas de losers comme le Congrès juif canadien, qui essaie de voir comment appliquer son seul outil - brûler des livres - à des manifestations de haine dans les rues. La solution ne peut venir que de simples citoyens qui diront : « ce n’est pas acceptable dans nos rues ». De la police qui fera respecter les lois canadiennes et non la charia. Des propriétaires d’immeubles, comme RioCan, qui se respecteront eux-mêmes ainsi que leurs locataires et leurs clients. Des médias, qui réaliseront que la haine dans nos rues n’est pas un sous-produit acceptable d’un conflit étranger dans une région éloignée. Et des politiciens qui sauront mobiliser l’autorité morale que leur confère leur fonction pour dénoncer ces nouveaux nazis.
Voir aussi :
Québec - La Haine à Montréal. La CSN n’y voit pas de problème
Hezbollah ! Nasrallah ! Djihad ! Intifada ! Les Juifs sont nos chiens !
Manif à Montréal : appels au meurtre des Juifs