Nucléaire: Israël pris entre des vents mauvais
Dans la psychologie occidentale des relations internationales, la montée d’agressivité d’une partie, entraîne presque automatiquement une réaction identique de la partie adverse, mais le contraire est vrai également: les messages d’accalmie d’une partie sont généralement suivis d’une baisse de tension de la partie. Cet axiome ne fonctionne cependant pas lorsque l’on à affaire avec des dictatures ou des pays hégémoniques, comme ce fut le cas avec l’Allemagne nazie, et comme c’est le cas aujourd’hui avec le monde arabe ou l’Iran, qui traduisent les attitudes coinciliantes de leurs intrelocuteurs comme autant de brêches à travers lesquelles ils pourront s’engouffrer pour mieux arriver à leurs fins.
Deux nouvelles presque concomitantes diffusées hier lundi illustrent bien cette donnée des relations internationales. Des hauts responsables européens, qui ont récemment rencontré des homologues israéliens, leur ont fait part de leurs impressions quant à l’attitude de l’Administration Obama envers l’Iran. Se basant sur des témoignages recueillis auprès de membres de la nouvelle Administration américaine, leur constat est sans appel: “Les Etats-Unis se sont résignés à un Iran nucléarisé, et n’iront pas jusqu’à l’option militaire pour stopper le programme nucléaire iranien”. Les Etats-Unis appliqueraient-là l’adage “Better a bomb than a bombing”, c’est à dire, “mieux vaut qu’un pays possède une bombe atomique, dans l’espoir qu’il ne l’utilise pas, plutôt que de bombarder ses installations nucléaires, avec tous les risques que cela entraînerait”.
On n’ose imaginer ce que serait un Proche Orient avec un Iran nucléarisé. Selon les spécialistes israéliens, qui avouent ne pas être surpris par cette nouvelle tant ils sentent une nouvelle “atmosphère” venant de Washington depuis l’élection de Barack Obama, cette attitude serait due au “traumatisme de l’Irak”, où l’offensive américaine a été déclenchée sur la base de renseignements peu fiables sur la présence d’armes non conventionnelles. Depuis, les Etats-Unis voient tout option militaire sous un angle plus judiciaire et en termes d’images que sur un plan stratégique. Mais ils se pourrait aussi que de froids calculs américains (et même européens) à long terme estiment que le seul moyen de faire plier Israël dans le cadre d’une solution du conflit avec le monde arabe serait de lui imposer une puissance nucléaire telle que l’Iran, afin de forcer l’Etat juif à un maximum de concessions.
Cette direction vers laquelle se dirigeraient les Etats-Unis, n’a pas été commentée en Iran, mais pas contre une déclaration d’une rare violence a été faite hier aussi par le chef d’état-major iranien, Atallah Salihi. Ce dernier a déclaré “qu’Israël n’aurait probablement pas le courage de s’attaquer à l’Iran, mais si cela était le cas, l’Iran n’aurait besoin que de 11 jours pour rayer Israël de la carte”.
A part les discours enflammés et mystiques d’Ahmadinejad, c’est la première fois qu’une personnalité militaire de haut rang se prononce de la sorte, et on ne peut pas exclure que le choix du moment de cette intervention ait été dicté par les bruits défaitistes venus d’Outre atlantique.
Israël se retrouve peu à peu tel que décrit dans la tradition juive: un peuple isolé et esseulé face au monde.
Et quelque soit la décision que prendront un jour ses dirigeants, car il fuadra la prendre, les conséquences seront très difficiles à assumer.