KNESSET : " JERUSALEM, CAPITALE DU PEUPLE JUIF "
Le caractère et l'Histoire de Jérusalem lui confèrent une importance et un rôle qui vont bien au-delà des "frontières" étriquées de l'Etat d'Israël. De la même manière qu'il y a un siècle, les petits troncs du KKL, déposés à travers le monde, symbolisaient l'appartenance de la Terre d'Israël au peuple juif dans son ensemble, ainsi doit-il en être de la Ville de David, qui est centre national du peuple juif avant d'être capitale de l'Etat d'Israël. Elle fut le réceptacle de toutes les prières et de tous les espoirs des Juifs durant des siècles, alors qu'il n'existait encore aucune structure étatique.
De ce fait, toute décision concernant le sort de la Ville ne doit pas dépendre uniquement des décisions d'un gouvernement israélien, passager par définition, soumis à des pressions, ou mû par des intérêts particuliers. Contrairement à la politique générale d'Israël, qui dépend uniquement de la volonté de ses citoyens exprimée dans les urnes (quand ils le peuvent…), l'avenir de Jérusalem doit être remis dans les mains du Peuple juif dans son ensemble. C'est ce que la Knesset a voulu officialiser ce matin, par un vote préliminaire sur un amendement apporté à la Loi Fondamentale sur Jérusalem de 1980: Jérusalem sera nommée "Capitale du Peuple Juif"
La proposition émane de Zevouloun Orlev (Ihoud Leoumi – Mafdal): "Il n'y a pas seulement la Jérusalem civile, il y aussi la Jérusalem d'En-haut, celle qui unifie le Peuple juif dans son ensemble, et dans laquelle chaque Juif, où qu'il soit, peut s'y sentir chez soi." Il a d'ailleurs précisé qu'une Commission juridique Sioniste, sous la présidence du Prof. Shimon Shetrit, ancien ministre de la Justice, travaille également dans ce sens.
Les débats ont eu lieu en présence d'un nombre relativement élevé de députés (70), et le vote a été sans appel: 58 pour et 12 contre, la coalition ayant décidé de soutenir le texte.
Parmi les opposants les plus farouches, Avshalom Vilan (Meretz), qui considère cette loi comme "stupide", et "destinée à saboter les tentatives de trouver une solution politique sur Jérusalem". "Nous nous mentons à nous-mêmes avec ce genre de lois, car finalement, il faudra se rendre à l'évidence: malgré les efforts de la droite d'associer le peuple juif afin d'éviter des concessions, Jérusalem sera aussi la capitale de l'Etat palestinien".
Orlev s'est indigné de ces propos, accusant Vilan de "franchir toutes les lignes rouges" et lui a demandé s'il se souvenait encore de la phrase "Si je t'oublie, Jérusalem"…