40 ANS APRES LA GUERRE DES SIX JOURS

Publié le par shlomo

Les quarante ans écoulés depuis de la Guerre des Six Jours, vus par Arte et Historia, M. Lunga
Première réaction, écorchée vive, mais compréhensible, d'un internaute que l'émission en question a déçu. Mais pouvions-nous nous attendre à autre chose ? (Menahem Macina).
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07/06/07

 

L’émission de Arte, en collaboration avec Historia, sur la Guerre des Six Jours a "répondu" aux attentes des téléspectateurs… de l’intellectuellement correct.

 

On y distribue les critiques envers Nasser et d’autres dirigeants arabes, tous rêveurs et emplis de haine contre l’Etat d’Israël et les juifs, et qui sont soutenus aveuglément par leurs populations. Au point que les mensonges de la propagande ne donnent lieu à aucune sanction, mais qu’au contraire, les erreurs des leaders sont avalisées par la persévérance de la haine populaire des Juifs. On insiste sur l’immense armada égyptienne, la légion arabe armée et entraînée par l’Occident, sur la Syrie, qui disposait d’armes soviétiques sophistiquées, sur les renforts irakiens et saoudiens. Mais - premier parti pris des auteurs du film, on souligne que toutes ces armées, malgré leur force de frappe, étaient inférieures à la force d’Israël et que les militaires israéliens le savaient.

 

Le parti pris va encore plus loin, puisque Levy Eshkol, premier ministre de l’époque, est décrit comme un pacifiste, qui s’oppose à la guerre, jusqu’à l’arrivée de Moshé Dayan comme Ministre de la Défense de son gouvernement. Ce seraient les généraux et colonels de l’armée d’Israël qui auraient pris les initiatives, d’abord celle de détruire l’aviation égyptienne, ensuite celle d’envahir Jérusalem-est et la Cisjordanie, avec accompagnement de destructions de villages et de maisons, et ensuite, celle de conquérir le plateau syrien du Golan.

 

Quel mépris pour la seule démocratie du Moyen-Orient implicitement traitée comme un régime militariste.

 

Arte réinterprète l’histoire en omettant de mentionner que ce sont des actes de guerre qui sont à l’origine de ce conflit, et, entre autres :

  1. les attaques régulières de la Syrie sur les localités du Nord d’Israël ;
  2. les incursions régulières des fedayin à partir des rives du Jourdain ;
  3. le retrait forcé par Nasser des casques bleus contrôlant le libre accès du détroit de Tiran ;
  4. l’invasion jordanienne de la zone neutre sous contrôle de l’ONU, sous la direction d’un général égyptien.

Il est fait mention de toute cette hostilité du monde arabe, comme si elle était normale, et comme si la communauté internationale ne pouvait rien y faire :

·         Le Président Johnson a la guerre au Vietnam sur les bras ;

·         la France et le Royaume Uni, anciennes puissances coloniales déchues, doivent ménager leurs anciennes colonies arabes. (Cf. de Gaulle et ses propos déplacés sur le peuple juif).

 

 Il n’y a que les Juifs du monde entier, et leurs amis, défenseurs de la liberté et de la démocratie, pour défiler dans les capitales occidentales et se porter volontaires pour défendre le jeune Etat d’Israël. Car il n’y a que les Juifs qui se souviennent de la Shoa, qui se déroula sur fond d’indifférence, dans le meilleur des cas, ou de collaboration, dans le pire, avec, au bout du chemin, l’assassinat collectif, perpétré avec une barbarie innommable, de millions de nourrissons, d’enfants, d’adolescents, de femmes et d’hommes, pour la simple raison qu’ils avaient du sang juif.

 

Le déséquilibre patent entre les bourreaux potentiels, qu’étaient les populations arabes de 1967 et leurs dirigeants, et l’Etat juif qui se voyait tous les jours attaqué et bombardé, retranché sur un territoire exigu et sans ressources naturelles, dans une situation économique désespérée, voilà ce qui n’a pas été montré. Au contraire, l’issue, pour les auteurs du film, était certaine.

 

Une falsification de plus.

 

L’erreur politique grave des Juifs et des Israéliens d’aujourd’hui est de croire que les gages de bonne volonté suffisent.

 

Nous avons accepté que les populations musulmanes d’origine ottomane et d’autres travailleurs immigrés attirés par l’argent juif qui s’investissait dans les terres arides et désertes de Palestine sous mandat britannique, deviennent, en quelques générations, le "peuple palestinien".

 

Nous avons accepté que la communauté internationale crée l’UNWRA pour permettre aux Etats arabes de perpétuer l’exclusion de ces populations, aux frais de la communauté internationale, alors que la plupart de ces "réfugiés" sont nés en Syrie, au Liban, à Gaza et en Cisjordanie.

 

A l’heure où les pays occidentaux ont entamé un difficile processus d’intégration de dizaines de millions d’immigrés, et où les Etats-Unis accueillent des millions de Sud-américains, on ne dénonce pas le mal absolu de l’exclusion par les pays arabes, depuis plusieurs générations, des "réfugiés palestiniens", et ce au nom de l’"équilibre au Moyen-Orient".

 

Cette attitude hypocrite, consistant à essayer de gagner du temps, est le pendant de cette recherche d’équilibre "intellectuellement correct". Compréhensible sur le plan humain, elle est irresponsable s’agissant de la survie d’un peuple et d’un Etat.

 

Et aujourd’hui, malgré les apparences, Israël et les Juifs sont toujours seuls. Les menaces n’ont pas disparu : ce sont le terrorisme antijuif, l’Iran, la Syrie, le Hezbollah et le Hamas.

 

L’avidité des politiciens gestionnaires des Etats occidentaux pour le pétrole et le gaz, n’arrange pas les choses. Ils profitent de la montée des cours pour accumuler mécaniquement les recettes fiscales, ce qui leur permet de poursuivre leurs politiques économiques et sociales conservatrices, destructrices des outils de production et de la main-d’œuvre, au prix d’une lâcheté face aux forces islamiques radicales, financées précisément par la manne pétrolière.

 

Ceux qui prônent l’assimilation et la séduction des autres, au prix du rejet de leur propre identité, doivent apprendre notre histoire et notre lutte pour la survie. Et s’ils n’ont toujours pas compris, on ne tiendra pas compte de leur avis, même s’ils se revendiquent comme juifs.

 

Il faut espérer pour Israël un nouveau Moshé Dayan, qui ait l’audace et l’intelligence militaires pour sortir Israël de sa mauvaise posture stratégique actuelle. Ariel Sharon, dont on ne parle plus, a déçu, Ehud Barak a déçu.

 

Qui va nous apporter le bon dosage entre la stratégie politique et l’usage de la force ? Peut-être Benyamin Natanyahou, qui a été un bon Premier ministre, un bon ministre des finances, et qui fut aussi officier dans une unité d’élite. Car l’usage de la force se justifie pleinement, si c’est le prix à payer pour notre existence. Et l’occupation de quelques territoires n’est pas un crime contre l’humanité, si c’est le prix à payer pour la paix et la sécurité des citoyens de l’Etat d’Israël, pour la survie duquel aucun Etat ne prendra le risque de déclencher une guerre mondiale.

 

Lorsque le droit international et les droits de l’homme et de la femme cesseront d’être une valeur relative, et que l’humanité entière se sera donné les moyens de faire respecter les mêmes normes dans toutes les parties du monde, alors, Israël et les Juifs devront abolir les frontières, les barrières de sécurité et leur obsession de survie. En attendant, ils doivent faire respecter leur droit de vivre en paix!

 

 

Mwini Lunga

 

Mis en ligne le 7 juin 2007, par M. Macina, sur le site upjf.org

Publié dans ISRAEL

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