LES SAMARITAINS

Publié le par shlomo

Les Samaritains, petite communauté aux origines assez floues
Loïc Le Méhauté

Il y a quelques années, avant la deuxième Intifada, je me suis rendu au cœur de la Samarie, au mont Garizim, avec un groupe de touristes français pour assister à la préparation de la Pâque des Samaritains, qui immolent un agneau par famille selon les ordonnances du livre de l’Exode (Ex. 12).

Afin de se rendre dans les montagnes d’Ephraïm l’agence de tourisme nous avait affecté un bus aux vitres blindées et nous étions précédés et suivis de deux jeeps de Tsahal. La section du trajet la plus critique était du carrefour Tapouah au sommet du mont Garizim, nous quittions la route de contournement.

La communauté samaritaine est perchée sur la montagne escarpée du Garizim (Jebel al-Tur en arabe, 881m), qu’elle considère sacrée, car là, Josué, suivant les instructions reçues par Moïse, prononça les bénédictions, tandis que sur la montagne d’en face, au mont Ébal (940m), il offrit des holocaustes et des sacrifices d’actions de grâces et prononça devant les tribus d’Israël les malédictions (Dt. 11. 29 ; Jos. 8. 33-35). Les tribus divisées en deux camps se tenaient sur les versants des monts.

Dans l’étroit défilé aux pieds de ces deux montagnes s’étend aujourd’hui la ville de Naplouse et les ruines de l’ancienne cité biblique de Sichem (Tell Balata). L’accès à la communauté samaritaine de Kyriat Luzza peut se faire soit en traversant Naplouse, soit par une nouvelle route qui passe près de l’implantation Braha atteignant le mont par le sud. Sur ce versant les vestiges d’un temple cananéen (1700-1500 av. J.-C.) attestent la présence d’un culte païen, un des hauts lieux du pays de Canaan.

Nous sommes arrivés au village samaritain en fin de matinée, l’agitation et l’effervescence des préparatifs de la fête allaient bon train. Les familles montaient chacune avec un agneau pour le sacrifice. Des fours creusés dans le sol étaient remplis de bois pour la cuisson des animaux. En attendant l’heure des sacrifices, les prêtres inspectaient les agneaux tandis que les enfants s’amusaient, certains même, avec les animaux. Plus tard dans l’après-midi les prêtres se mirent à chanter les prières en formant un cercle et les chefs de famille munis d’un couteau très effilé et tenant leur agneau se rassemblèrent le long d’une tranchée qui allait recueillir le sang des animaux sacrifiés qui coulera jusqu’à l’autel. Impassibles, ces hommes égorgèrent leur mouton qui docilement n’avait opposé aucune résistance. Dépecés, les agneaux furent embrochés sur de grandes perches placées sur les braises des fours. La graisse déposée sur une grille fut consumée par le feu de l’autel (Lv.3. 7-11).

Tandis que la viande cuisait lentement, il nous a fallu rentrer à l’hôtel car le jour déclinait et notre Pâque nous y attendait.

Plusieurs théories sur leurs origines

Après une brève période d’unité, sous les royaumes de Saül, David et Salomon, un schisme politique et religieux vit la création de deux royaumes (931 av. J.-C.) souvent ennemis. Juda au sud : unissant les tribus de Siméon, de Juda et une grande partie de Benjamin, avait pour capitale Jérusalem. Israël au nord : dont Samarie devint la ville royale sous Omri (IXe s. av. J.-C.), était composé des 10 autres tribus. Jéroboam l’Ephraïmite, premier roi d’Israël, établit, outre les hauts lieux, deux centres cultuels aux extrémités de son royaume : l’un à Dan (nord) et l’autre à Béthel (sud), proche de Jérusalem, et y érigea deux veaux d’or. Il institua aussi une sacrificature d’Israélites n’appartenant pas aux Lévites et changea la date des célébrations religieuses (1R. 12). Cette abomination de Jéroboam conduisit le Royaume du Nord à l’idolâtrie. Elle fut, d’après les livres bibliques, la cause de la prise de Samarie par Sargon II, roi d’Assyrie, qui déplaça une partie de la population en 722/21 av. J.-C. Dans les chroniques assyriennes de Sargon II un texte relate ceci : « J’ai assiégé la ville de Samarie et emmené 27 280 de ses habitants captifs. Je leur ai pris 50 chars, mais leur ai laissé le reste de leurs affaires. » Dix ans auparavant Téglath-Phalasar III avait déporté des milliers d’habitants du Royaume du Nord. Malgré ces deux déportations de nombreuses personnes restèrent en Israël.

La première mention biblique des Samaritains se trouve dans le récit de la déportation des 10 tribus d’Israël : « [...] Le roi d’Assyrie prit Samarie et emmena Israël captif en Assyrie. Il les fit habiter à Chalach, et sur le Chabor, fleuve de Gozan, et dans les villes des Mèdes. [...] Le roi d’Assyrie fit venir des gens de Babylone, de Cutha, d’Avva, de Hamath et de Sepharvaim et les établit dans les villes de Samarie à la place des enfants d’Israël [...] ils ne craignaient pas l’Éternel, et l’Éternel envoya contre eux des lions qui les tuaient. [...] Le roi d’Assyrie donna cet ordre : Faites-y aller l’un des prêtres que vous avez emmenés de là en captivité ; qu’il parte pour s’y établir, et qu’il leur enseigne la manière de servir le dieu du pays. [...] Mais les nations firent chacune leurs dieux dans les villes qu’elles habitaient et les placèrent dans les maisons des hauts lieux bâties par les Samaritains. [...] » (2 R. 17. 6-29). Ces colons venus des provinces assyriennes, entre autres de Kouta, tout en adorant le Dieu d’Israël, gardèrent leurs coutumes et leurs pratiques païennes. C’est à Béthel que le prêtre israélite enseignait aux colons la crainte du Dieu d’Israël.

Qui sont ces Samaritains mentionnés dans ce texte biblique ? Sont-ils les autochtones hébreux du Royaume d’Israël, rescapés de la destruction de Sargon ? Ou bien toute cette population mixte : les autochtones des tribus d’Israël et les nouveaux colons ? Un syncrétisme religieux s’établit rapidement bien qu’une partie des autochtones continua de participer au culte de Jérusalem.

Le règne d’Ézéchias fut marqué par un temps de réformes religieuses quand le roi ordonna de purifier le Temple et de célébrer la Pâque. Des courriers furent envoyés de Jérusalem, dans Juda et Israël, afin d’inciter les tribus à revenir à Dieu : « Ézéchias envoya des messagers dans tout Israël et Juda, et il écrivit des lettres à Ephraïm et à Manassé, pour qu’ils vinssent à la maison de l’Éternel célébrer la Pâque en l’honneur de l’Éternel, le Dieu d’Israël » (2 Ch. 30. 1). Si certains se moquèrent, d’autres montèrent à Jérusalem pour les festivités religieuses ! Puis s’en retournant, ils purifièrent le pays de l’idolâtrie : « Lorsque tout cela fut terminé, tous ceux d’Israël qui étaient présents partirent pour les villes de Juda, et ils brisèrent les statues, abattirent les idoles, et renversèrent les hauts lieux et les autels dans tout Juda et Benjamin et dans Ephraïm et Manassé [...] » (2 Ch. 31. 1). Des étrangers vivant en Israël et Juda se joignirent aux tribus d’Israël pour ces festivités religieuses.

Sous le roi Josias tout le pays connut une autre réforme religieuse : « [...] C’est ainsi qu’il purifia Juda et Jérusalem. Dans les villes de Manassé, d’Ephraïm, de Siméon, et même de Nephtali, partout au milieu de leurs ruines il renversa les autels [...]. » (2 Ch. 34. 5, 6). Le roi renversa l’autel de Béthel et détruisit le haut lieu de Jéroboam. Il obligea même tous ceux qui se trouvaient en Israël de servir Dieu !
Après la destruction du premier Temple, des habitants de Sichem, de Silo et de Samarie furent assassinés à Mitspa sur leur route vers Jérusalem, où ils se rendaient pour offrir des sacrifices.

Au retour des captifs du Royaume de Juda sous le commandement de Zorobabel ( v. 538 av. J.-C.), le peuple de Juda et de Jérusalem (Judéens) entreprit la reconstruction du Temple. Les habitants du pays (i.e. tribus du Nord et colons assyriens) désirèrent se joindre à eux prétendant que : « comme vous, nous invoquons votre Dieu, et nous lui offrons des sacrifices depuis le temps d’Esar-Haddon, roi d’Assyrie, qui nous à fait monter ici. » (Esd. 4. 2). Essuyant un refus de la part de Zorobabel, ils tentèrent de décourager les Judéens et écrivirent contre eux des accusations qu’ils envoyèrent aux rois de Perse.

Plus tard, lorsque Néhémie, gouverneur de Judée, commença les travaux sur les murailles de Jérusalem (V. 444 av. J.-C.), il rencontra l’opposition des chefs des peuples d’alentour dont Sanballat le Horonite (gouverneur de Samarie), associé à Tobija l’Ammonite et Guéschem l’Arabe. C’est en vain que cette coalition s’efforça d’empêcher le relèvement de la capitale de Judée. Néhémie, condamnant les mariages mixtes, renvoya les femmes étrangères et chassa même de Jérusalem le gendre de Sanballat, fils du Grand Prêtre Jojadia. D’après Flavius Josèphe ce personnage s’appelait Manassé. Il aurait été le Grand Prêtre du sanctuaire schismatique construit par Sanballat sur le mont Garizim et, des Juifs, sanctionnés par les mesures de Néhémie, prirent l’habitude de s’y rendre (Ant. XI. 7. 2 ; 8. 7). Peu probable pensent les historiens. Cependant on situe la création de ce temple entre la fin de l’époque perse et le début de la période hellénistique (IVe s. av. J.-C.). Ce fut la scission religieuse entre les communautés judéenne et samaritaine.

Ce temple, profané au temps des persécutions d’Antiochos IV Épiphane (175-163 av. J.-C.), fut dédié à Zeus Hospitalier « comme le demandaient les habitants du lieu » (2 Mac. 6. 2). Jean Hyrcan, Grand Prêtre et prince des Juifs (134-104 av. J.-C.) s’attaquant aux Samaritains, associés aux Séleucides, s’empara de Sichem et rasa leur temple du Garizim en 128 av. J.-C. La femme samaritaine y fait allusion dans sa réponse à Jésus au cours de leur entretien au puits de Jacob : « Nos pères ont adoré sur cette montagne ; et vous dites, vous, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem [...]. » (Jn. 4. 20, 21 ; voir Ant. XII. 1). La dynastie des Asmonéens (sacrificateurs-rois), en interrompant la lignée sacerdotale des descendants de Tsadok, issus d’Aaron, accentua l’antagonisme entre les deux communautés.
Les Samaritains n’ont pas bonne presse dans le livre du Siracide (Ben Sira) : « Il y a deux nations que mon âme déteste et la troisième n’est pas une nation : ceux qui sont établis dans la montagne de Séïr, les Philistins et le peuple fou qui habite à Sichem. » (Si. 50. 25, 26).

Flavius Josèphe (Ant. IX. 148) et la littérature rabbinique les nomment Koutéens. Le Talmud (traité Koutim) les considère comme descendants des diverses tribus non-juives converties au judaïsme. Ce traité, consacré aux lois qui régissent les rapports entre Juifs et Samaritains, fait remarquer les ressemblances et les divergences des deux communautés. Sur de nombreux points les Samaritains sont proches des Juifs. Et le Talmud de rajouter : « Quand pourront-ils être reçus dans la communauté juive ? Quand ils auront renoncé au mont Garizim et reconnu Jérusalem et la résurrection des morts » (traité Koutim 17). Le rabbi Simon ben Gamaliel fait observer que « les Samaritains sont plus observants que les Juifs » (traité Houllin 4a).

Le Nouveau Testament nous donne quelques aperçus sur les relations entre les Juifs et les Samaritains. Tout d’abord il n’y avait pas de relations politiques, religieuses ou économiques entre les deux peuples presque ennemis : « Comment toi, qui est Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ? - Les Juifs, en effet, n’ont pas de relations avec les Samaritains » (Jn. 4. 9). Il y avait une inimitié réciproque entre les deux peuples. Le nom de Samaritain était même utilisé péjorativement, comme une insulte : « Les Juifs lui répondirent : N’avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain, et que tu as un démon ? » (Jn. 8. 48). Se rendant à Jérusalem pour la Pâque juive, Jésus se vit refuser l’hospitalité des Samaritains : « Il envoya devant lui des messagers, qui se mirent en route et entrèrent dans un bourg des Samaritains, pour lui préparer un logement. Mais on ne le reçut pas, parce qu’il se dirigeait sur Jérusalem. » (Lu. 9. 52, 53). Cependant, Jésus, dans la parabole du bon Samaritain, adressée à un docteur de la Loi qui pour se justifier demande « qui est mon prochain ? », lui donne l’exemple d’un Samaritain qui panse les blessures d’un homme attaqué par des brigands et pourvoit à ses soins. Le prochain, que Dieu demande d’aimer, est peut-être aussi le Samaritain ! (Lu. 10. 25-37). Sur les dix aveugles guéris par Jésus, seul le Samaritain revint sur ses pas glorifiant Dieu. Jésus, surpris, s’exclama : « Ne s’est-il trouvé que cet étranger pour revenir et donner gloire à Dieu ? » (Lu. 17. 18). Quand Jésus envoya ses disciples prêcher la venue du Royaume de Dieu il leur recommanda vivement de n’aller ni chez les païens ni chez les Samaritains, mais plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël (Mt. 10. 1-15). Avant son ascension, Jésus leur enjoignit cependant d’être « mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac. 1. 8).

Jésus, répondant à la Samaritaine, met un point final à la dispute Juifs/Samaritains sur la suprématie de la religion : « Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. » (Jn. 4. 21, 22)

Malgré l’animosité religieuse entre les deux communautés elles se battirent ensemble contre l’envahisseur lors de la Première Guerre juive contre les Romains. Les Samaritains auraient cependant soutenu les Romains au cours de la révolte de Bar Kochba (132-135) contre l’empereur Hadrien. Une haine croissante entre les deux communautés religieuses conduisit à l’excommunication des Samaritains accusés d’interférer dans la célébration des fêtes juives.

Á l’époque byzantine de nombreux décrets impériaux sont cause d’oppression et d’interdits à l’encontre des Samaritains qui se voient même interdits de culte et de lieu saint ! Leur temple fut une nouvelle fois détruit en 486 apr. J.-C.. Sous l’empereur Justinien ils perdirent leur autonomie.

En 636, après la défaite de l’Empire byzantin par les forces musulmane sous l’autorité du calife Omar ibn al-Khattab à la rivière Yarmouk, les Samaritains subirent de nombreuses vexations et souffrirent sous la domination musulmane n’étant pas considérés comme le « peuple du Livre » : l’exil ou la conversion forcée leur étaient proposés. Des groupes trouvèrent refuge au Caire, à Gaza ou à Damas...
S’ils connurent une certaine accalmie sous les Mamelouks d’Égypte les persécutions reprirent sous l’autorité des Ottomans. Grâce à l’intervention du Grand Rabbin de Jérusalem en 1841, qui affirma leur appartenance au « peuple du Livre », ils échappèrent à l’extermination. Á la deuxième moitié du XIXe siècle le nombre d’âmes s’élevait à 122 seulement !
De plus d’un million de membres à l’époque romaine, la communauté persécutée et dispersée, presque annihilée aux XIXe-XXe siècles, comporte aujourd’hui une population, de près de 650 personnes, répartie dans les deux centres de Holon (Israël) et de Samarie (Territoires) !

Quant à eux, les Samaritains, ils se considèrent comme Bené Israël (Israélites) ou Chomerim (ceux qui observent la Loi). L’appellation Samaritains, ou Shomronim en hébreu, proviendrait de l’éponyme « Shemer » nom de la capitale du Royaume du Nord qui signifie « monter la garde ». Certains auraient adopté récemment le nom de « Israélites Samaritains ».

Les Samaritains prétendent que tout Israël était unifié sous le règne du grand-prêtre Uzzi de la lignée d’Aaron. Á cette époque le faux Grand Prêtre Éli usurpa la sacrificature d’Uzzi et déplaça le centre religieux de Sichem à Silo. Depuis ce temps, les Samaritains certifient avoir maintenu une chaîne ininterrompue de Grands Prêtres et, bien qu’ils soient une minorité, ils se considèrent le « vrai Israël », non souillé par le paganisme ambiant des royaumes d’Israël et de Juda !

Ils se disent descendant des fils de Joseph, Ephraïm et Manassé, et leurs prêtres de Pinhas, fils d’Eléazar, fils d’Aaron de la tribu de Lévi (Ex. 6. 23-25). Dans leurs Chroniques (Sefer ha-Yamim) les Samaritains affirment que les Juifs se sont séparés d’eux quand l’Arche fut transférée à Jérusalem au Xe siècle avant notre ère.

Comme on peut le voir les origines des Samaritains sont assez floues et incertaines. Les sources juives les considèrent descendants des colons assyriens, alors qu’eux-mêmes se disent les vrais fils de Joseph et de Lévi. Des historiens pensent que les Samaritains étaient pour une grande partie les habitants du royaume de Samarie (Israël) restés sur place à la déportation de Sargon II.

Pour tenter d’approfondir les connaissances sur les origines des Samaritains, la génétique a été sollicitée. Les auteurs d’une étude très complexe sur les chromosomes des Samaritains (Shen et al., 2004), sont en faveur d’une approche mixte entre remplacement et continuité : « Nous supposons que les caractéristiques génétiques samaritaines présentent un sous-groupe de prêtres juifs d’origine (les Cohanim) qui n’est pas parti en exil quand les Assyriens ont conquis le Royaume du Nord [...], mais qui ont épousés des Assyriennes et des femmes exilées réinstallées à partir d’autres terres conquises. [...] » (SHEN ET AL 2004. pdf)

Dans la deuxième partie de cet exposé nous parlerons de la religion samaritaine et de la vie des deux communautés de Holon et du mont Garizim.


 

 


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