IRAN : LES RUMEURS DE FRAPPES EMBARRASSENT LES PAYS DU GOLFE PERSIQUE
Les médias évoquent souvent la possibilité de frappes militaires massives [1] qui pourraient raser les installations nucléaires iraniennes, voire tout le le pays en quelques heures. Les bonnes manchettes font sans doute grimper les ventes de la presse et assurent beaucoup de visiteurs à des sites en quête de popularité. La récente frappe aérienne israélienne contre la Syrie a rouvert ce débat médiatique.
Cette option militaire est pourtant loin derrière dans les priorités globales des Etats-Unis et toutes les rumeurs de ces derniers jours ont été balayées par la décision américaine du report des sanctions à une date plus qu’incertaine
Il y a quelque mois nous avions consacré un article à la possibilité d’une attaque aérienne israélienne contre l’Iran où nous signalions la difficulté de l’entreprise malgré la diversité des choix offerts à Israël. Nous avions repéré 3 itinéraires : via l’Irak, via l’Arabie Saoudite et le Koweït, ou via la Turquie. Ce sont là des pays musulmans qui peuvent refuser le survol de leur territoire pour des raisons de solidarité religieuse et en raison de l’anti-américainisme de leur population.
L’un deux, le Koweït, a d’ores et déjà officiellement annoncé qu’il n’autorisait pas d’autres pays à utiliser son territoire pour lancer des attaques contre ses voisins. « L’Iran est un pays voisin et ami et nous ne pouvons accepter de le voir dans une situation embarrassante », a déclaré le Premier vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et de la Défense, Cheikh Jaber Moubarak Al-Hamad Al-Sabah.
Si l’attaque devait aboutir au reversement des mollahs, ce prince Koweïtien n’aurait sans doute jamais prononcé ces mots par peur des représailles terroristes des mollahs et ce d’autant plus que les mollahs n’ont jamais cessé d’importuner ce petit royaume qui regorge de pétrole. Or, aujourd’hui chacun a compris que les Etats-Unis désirent préserver ce régime et en faire un allié docile et Israël semble vouloir lui prêter main forte pour cette entreprise contre nature.
Chacun revoit sa diplomatie en fonction de cette vérité dérangeante.
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[1] La dernière rumeur en vogue a été l’œuvre de deux soi-disant experts britanniques, Dan Plesch et Martin Butcher, le premier est un journaliste débrouillard qui n’avait jamais écrit sur l’Iran et ne connaît probablement de l’Iran que la version wikipedia. Le second a une maîtrise en histoire de France et se dit lui-même expert en non-prolifération en Europe de l’Est, la chute du mur de Berlin a mis en retraite anticipée de nombreux « experts » comme Adler ou Delpech qui se sont immédiatement recyclés en experts de la crise iranienne. On ne peut savoir en vertu de quelles réflexions géopolitiques ou connaissances historiques non-déformées, ces 2 derniers experts de ce groupe d’opportunistes ont rédigé ce rapport sur une frappe massive et imminente de l’Iran.
