COMMUNIQUE DE AL MEZAN

Publié le par shlomo

Al Mezan [ONG palestinienne] appelle à une investigation impartiale sur le meurtre de Al-Dura
Ci-dessous, la version française promise [*] de ce communiqué de presse de l’Ong palestinienne Al Mezan [**] à propos de la décision du responsable du Service de presse du Gouvernement d’Israël, affirmant que le reportage réalisé par les journalistes de France 2, à l’automne 2000, sur la mort présumée du jeune Palestinien, Mohammed Al-Dura, était, en réalité, le produit d’une mise en scène. Indépendamment de l’information, probablement erronée, qu’il contient, selon laquelle les accréditations des deux correspondants en Israël de la chaîne nationale française leur auraient été enlevées, il convient de prendre garde aux menaces, implicites et explicites, qu’émet ce communiqué de presse. A mon avis, il trace la ligne de 'défense offensive' qui sera vraisemblablement celle qu’adoptera la propagande palestinienne dans les semaines et les mois à venir. Et ce, surtout si, suite à la requête du Tribunal de grande instance de Paris, le contenu des 27 minutes de rushes parvient à la connaissance du grand public et que s’enclenche un processus médiatique qui risque de devenir incontrôlable. J’ai mis en rouge les passages qui illustrent mon hypothèse.
(Menahem Macina).
 

05/10/07

Titre anglais : "Al Mezan Calls for an Impartial Investigation in the Murder Ad-Dura in 2000".

Le texte anglais figure sur le site de Al Mezan, et est repris par celui de Electronic Intifada.

Traduction française : Menahem Macina

Communiqué de Presse de Al Mezan

04/10/07

Référence: 126/2007

 

Le Service de Presse du Gouvernement israélien (GPO) a prétendu hier que le contenu de la vidéo du meurtre de Mohammed Jamal Al-Dura, qui a eu lieu le 30 septembre 2000, a été mis en scène par un caméraman de Gaza. La scène du meurtre de l’enfant, alors âgé de 11 ans, a été l’une des plus émouvantes jamais diffusées durant l’Intifada Al-Aqsa, qui avait débuté 3 jours avant l’incident.

La vidéo montre Al-Dura et son père essayant de se mettre à couvert derrière un bloc de béton, tandis que le père tentait de protéger son fils et que les Forces Israéliennes d’Occupation (IOF] [*] ouvraient carrément le feu sur eux. L’enfant fut tué et le père légèrement blessé dans cet incident. La vidéo montre l’enfant et le père dans une situation désespérée, alors qu’ils ne représentaient aucun danger pour les IOF. La vidéo fut diffusée par la chaîne de télévision France 2, et entraîna, à l’époque une sévère condamnation, tant populaire qu’officielle, dans le monde entier.

Se fondant sur les allégations du GPO, Israël a retiré leur accréditation aux deux journalistes qui avaient réalisé la séquence. La décision a été approuvée, et par conséquent acceptée, par le conseiller juridique du Bureau du Premier ministre d’Israël.

Pourtant, les informations et les preuves collectées sur les lieux par Al Mezan, infirment les allégations du GPO. En 2000, Al Mezan a mis ses preuves à la disposition d’une mission internationale d’enquête. Le professeur John Dugard, expert de l’ONU, et 15 experts faisaient partie de la mission. Al Mezan invita des témoins oculaires, et d’autres fournirent différentes preuves à la mission, qui enquêtait sur les multiples crimes commis par les IOF au cours de cet incident. Les IOF avaient également pris pour cible une ambulance qui tentait de porter secours à Al-Dura et à son père, et avaient tué le chauffeur, Faviz Sallem Al-Bilbissy, 48 ans.

Al Mezan fit remarquer que le meurtre de Al-Dura eut lieu le troisième jour de l’Intifada, période qui connut le taux le plus élevé de meurtres d’enfants palestiniens par les IOF. Selon les informations disponibles, des enfants ont été tués alors qu’ils jetaient des pierres sur des soldats bien protégés à l’intérieur de leurs casemates situées à l’entrée de la route de l’ancienne colonie de Netzarim, au sud de la ville de Gaza. Cette période s’est caractérisée par une vaste résistance passive, sous la forme de manifestations et de jets de pierres.

Al Mezan considère les allégations émises et les mesures prises par le GPO contre les journalistes de France 2 comme une tentative de restaurer l’image d’Israël, même après que les IOF aient perpétré des crimes contre des civils, et d’envoyer un message de menace aux médias pour les dissuader de révéler les actes illégaux des IOF.

Le Centre dénonce les allégations du GPO israélien et sa décision, qui est contraire aux

s légales d’Israël en matière de responsabilité pour la conduite des ses troupes dans les territoires palestiniens occupés. Israël a l’obligation d’enquêter sur des comportements qui constituent des violations des droits humains, de mettre un terme à de tels agissements et de les punir.

Al Mezan soutient qu’Israël a systématiquement recouru à une politique de protection et d’immunité en matière de conduite criminelle de ses troupes dans les territoires palestiniens occupés. Le Centre a recueilli des informations sur des centaines de cas qui présentent toutes les apparences de comportements criminels. Ceux qui les ont perpétrés ont été protégés et ces crimes demeurent impunis, tant en Israël qu’à l’étranger. Cette manière de procéder constitue, à elle seule, une violation flagrante du Droit Humanitaire International (IHL) et du Droit Pénal international.

Par conséquent, Al Mezan appelle à une enquête internationale impartiale sur le meurtre de Al-Dura et à l’inculpation de ceux dont il aura été établi qu’ils y ont participé. Le Centre appelle également à appliquer les mécanismes de l’obligation de rendre des comptes, tels qu’ils ont été établis par le droit international, à l’encontre de ceux qui contreviennent au Droit Humain International et violent les droits de l’homme. Ces mécanismes constituent des moyens très importants pour la protection des droits de l’homme dans notre monde.

 

© Al Mezan

 

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Note du traducteur

[*] Voir : "Al-Dura: Selon l’ONG palestinienne Al Mezan, l’accréditation des journalistes de Fr2 leur a été ôtée".

[**] Traduction française de la présentation que fait d’elle-même l’ONG Al Mezan : « Le Centre Al Mezan pour les Droits Humains est une organisation palestinienne non gouvernementale impartiale, située dans le camp de réfugiés de Jabalia dans la bande de Gaza. La mission de Al Mezan est d’"empêcher, d’éviter et de combattre les violations des droits humains, en général, et les droits économiques, sociaux et culturels, en particulier, de fournir une aide efficace aux victimes de telles violations, et d’améliorer la qualité de vie de la population [palestinienne] dans les zones marginales de la bande de Gaza […] Bien que, en raison de la situation internationale actuelle, Al Mezan doive faire face à une nombre croissant de violations quotidiennes des droits civils et politiques, son but à long terme est d’encourager et de développer les droits économiques, sociaux et culturels. Dans cette optique, il agit comme un centre de contrôle et de documentation des violations des droits fondamentaux, qui constituent la base essentielle de l’action des organisations locales et internationales"… ».

 

Mis en ligne le 5 octobre 2007, par M. Macina, sur le site upjf.org

Publié dans ISRAEL

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